Pourtant, à l’instar de nombreux lieux dans notre pays, ce lieu remarquable peut substantiellement progresser sur la manière dont il répond à l’épidémie de tabac que connait notre pays.
– Tout d’abord les patients. On connait les conséquences particulièrement nocives du tabagisme en termes de complications d’une pathologie ou d’une chirurgie. Il est donc nécessaire d’évoluer pour aller, dans une stratégie de médecine de parcours, vers une offre systématique d’accompagnement des usagers fumeurs lors de leur passage à l’hôpital.
– Ensuite, les professionnels de santé. Ils sont encore trop nombreux à fumer et leur exemplarité et leur motivation à aborder ce sujet auprès des patients s’en ressent. Il faut donc leur offrir un environnement aidant et empathique à la fois pour les aider à prendre la décision d’aller vers l’arrêt et pour les accompagner tout au long de ce cheminement.
– Enfin, les locaux et leur gestion doivent évoluer. Il s’agit de débanaliser le tabac. Cela passe par un ensemble de mesures pratiques d’aménagement des locaux et des espaces extérieurs qui visent, sans ostraciser les fumeurs, à faire de l’hôpital un lieu exemplaire pour tous, en particulier pour les plus jeunes.
C’est pour faire avancer cette démarche que le RESPADD (Réseau de prévention des addictions) avec le soutien de la DGS et la DGOS a organisé un colloque le 24 octobre 2017. Cette journée riche et instructive a été l’occasion de débattre de la diffusion d’une stratégie renouvelée pour faire des établissements de santé des lieux exemplaires en termes de lutte contre le tabac. Cette stratégie s’appuie sur une médecine de parcours, centrée sur le patient et portée par les instances de gouvernance de l’hôpital et le projet d’établissement. Elle recourt à trois axes majeurs, mais non exclusifs : l’organisation du parcours de soins de l’usager fumeur, la connaissance de la réglementation, et la formation des personnels.
Le colloque, a été l’occasion pour les quatre fédérations hospitalières (FEHAP, FHF, FHP, Unicancer), les trois conférences des directeurs de CHU, CH et CHS, ainsi que les trois conférences des présidents de CME des CHU, CH, CHS d’affirmer leur appui unanime à la démarche « Lieux de santé sans tabac ». Ainsi, en conclusion du colloque un engagement dans cette démarche a été signé par l’ensemble de ces acteurs éminents du monde hospitaliers.
L’un des mérites de cette journée aura été de souligner la nécessité d’une démarche associant tous les acteurs afin de faire des hôpitaux des lieux exemplaires, pour aller vers une « génération sans tabac ».
Le programme
Les présentations de la journée
DE LA THÉORIE A LA PRATIQUE : DES OUTILS POUR TOUS
– "D’hôpital sans tabac" vers "Lieu de santé sans tabac"
Anne Borgne, présidente du RESPAAD
– Devenir "Hôpital sans tabac"
Chittra Kichenaradja, Centre hospitalier de Gray
L’ENGAGEMENT DES PROFESSIONNELS : DU DÉFI A LA RÉUSSITE
– Intervenir en cancérologie : des besoins du terrain aux facteurs de réussite
Anne Stoebner, Institut du cancer de Montpellier
– Intervenir en péri-opératoire : une action coût-efficace
Dan Benhamou, Société française d’anesthésie réanimation
– Une maternité qui s’organise pour un accompagner les femmes enceintes qui fument
Marie Malécot, Centre hospitalier saint Joseph saint Luc, Lyon
TOUS UNS POUR DEVENIR "LIEU DE SANTÉ SANS TABAC"
– Global network for tobacco free healthcare services : une dynamique internationale
Russi Gasser, Victorian network of smokefree healthcare services
– Une mobilisation collective (table ronde)
Consulter la lettre d’engagement pour une démarche globale "Lieux de santé sans tabac"
FHF, FEHAP, FHP, Unicancer, conférences des directeurs généraux et des présidents de CME des CHU, des centres hospitaliers et des centres hospitaliers spécialisés