Impact sanitaire modéré des canicules de l’été 2019 sur les chiffres de la mortalité

Deux épisodes exceptionnels de canicule, du 24 juin au 7 juillet puis du 21 au 27 juillet, ont particulièrement impacté l’ensemble de la France métropolitaine. Les premiers chiffres publiés par Santé publique France recensent 1 435 décès en excès, 567 lors de la première vague de chaleur et 868 lors de la deuxième, soit une surmortalité relative de 9,1% par rapport aux décès normalement attendus au cours de ces périodes.

La première canicule est survenue particulièrement tôt dans la saison, du 24 juin au 7 juillet, avant la période des vacances scolaires, alors que les journées sont longues et les nuits courtes. Elle a été aussi intense mais plus brève que les canicules de 2015 et 2018. Un record national a été battu : 46° dans une station de l’Hérault le 28 juin.

La seconde canicule du 21 au 27 juillet a été d’une intensité comparable à celle de 2003, mais de plus courte durée. Les températures diurnes et nocturnes ont été particulièrement élevées et des records absolus de température ont été enregistrés dans plus de la moitié des stations de Météo France avec notamment une température de 43.6° observée à Saint-Maur (94).

Toutes les catégories d’âge sont touchées

Les personnes de plus de 75 ans sont les plus touchées (974 décès) mais toutes les classes d’âge sont impactées. Les 15-44 ans enregistrent une surmortalité plus importante lors de la première vague de chaleur (17,4%), tandis que les 65-74 ans ont davantage été victimes de la seconde vague (16,4%).
4 départements (Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Hérault, Gard) ont été placés en vigilance rouge lors de la première canicule, puis 20 départements dans le nord du pays (Régions Hauts de France, Ile de France et leurs départements limitrophes) lors de la deuxième canicule, soit respectivement 7% et 35% de la population française métropolitaine, une première depuis 2003. Ces départements sont particulièrement victimes de la surmortalité : elle y est 50% plus élevée que dans les autres.

Par ailleurs, 10 personnes (8 lors du premier épisode et 2 lors du second) sont décédées sur leur lieu de travail, en lien avec la chaleur. Tous sont des hommes, dont la majorité travaillait en extérieur.

Une prévention efficace mais à renforcer

La surmortalité observée lors des épisodes caniculaires de 2015 et 2018 était respectivement de 10,1% et 15%. Cette comparaison est à interpréter avec précaution en raison des caractéristiques différentes de ces épisodes, en termes d’intensité, de durée et de date de survenue.

Ainsi, malgré des caractéristiques exceptionnelles, les épisodes de canicule inédits que la France a connus cet été ont eu un impact sanitaire modéré en ce qui concerne les chiffres de surmortalité. Agnès Buzyn souligne que les efforts de prévention montrent ainsi leur efficacité. Ils doivent être poursuivis pour toutes les classes d’âges et intensifiés en cas de vigilance rouge avec la nécessité alors de protéger l’ensemble de la population.

Des enseignements à venir :

Un point épidémiologique est disponible sur le site internet de Santé publique France et le bilan épidémiologique complet de la période estivale, établi par Santé publique France, sera disponible fin septembre et permettra de tirer toutes les conclusions qui s’imposent. Ce bilan épidémiologique servira de base à un retour d’expérience général qui sera organisé en octobre par la Direction générale de la santé.

Agnès Buzyn salue la mobilisation exceptionnelle de l’ensemble des acteurs, notamment les collectivités locales et les associations, dont la réactivité et la gestion sur le terrain ont permis d’amortir les effets sanitaires des canicules de l’été 2019.

En savoir plus sur les mesures de prévention du PNVC

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