Zoom sur les inégalités femmes-hommes

Même si des mécanismes de solidarité existent, les femmes ont aujourd’hui, en moyenne, de plus petites retraites que les hommes. Les avantages retraite accordés pour l’éducation des enfants et les interruptions de carrière augmentent leurs pensions mais ils tendent à augmenter plus encore celle des hommes !

En effet, les avantages retraite accordés pour l’éducation des enfants et les interruptions de carrière sont calculés en pourcentage :

  • directement dans le cas des majorations pour parents de 3 enfants et plus ;
  • indirectement dans le cas des trimestres de majoration et des trimestres gratuits : lorsqu’on accroît la durée d’assurance, on accroît la pension en pourcentage.

Or, les hommes perçoivent en moyenne des pensions plus élevées que les femmes. Un père de trois enfants dont la pension s’élève à 1500€ perçoit 150€ de majoration. Une mère de trois enfants dont la pension s’élève à 1000€ ne perçoit que 100€. Au lieu de réduire les inégalités, on les accroît.

2 exemples comparés pour comprendre

Christine, 63 ans
Née en 1950, Christine a travaillé dans le secteur privé comme assistante, puis assistante de direction, depuis ses 20 ans. Mère de trois enfants, elle a interrompu son activité pendant une durée cumulée de 9 ans. Elle prend sa retraite fin 2013.
Ses trois enfants lui donnent droit à une majoration de 8 trimestres chacun, soit 8 x 3 = 24 trimestres, en plus des 138 qu’elle a validés par ses cotisations. Cela lui permet d’atteindre 162 trimestres (c’est la durée requise pour sa génération), et de percevoir une retraite à taux plein. En outre, le montant de sa retraite de base est augmenté de 10%, et celui de sa retraite complémentaire bénéficie également d’une majoration.
Grâce à ces avantages, sa pension de retraite (base et complémentaire), calculée en fonction de sa rémunération tout au long de sa carrière, atteint 1140€.
→ Sans mécanismes de solidarité, elle percevrait une retraite triplement réduite :

  • elle n’aurait validé que 138 trimestres ; elle ne toucherait donc que les 138/162 de sa pension de base ;
  • sa retraite de base et sa retraite complémentaire subiraient une décote ;
  • elle n’aurait pas droit aux majorations pour enfants.
    Sa pension tomberait à 841€.
    Le système majore donc sa pension de 299€.

Gérard, 63 ans
Gérard a commencé sa carrière au même moment que Christine. Il a connu au total cinq ans de chômage, a eu trois enfants, et a fini son parcours comme cadre.
Ses trimestres de chômages ont été validés, ainsi que 4 trimestres de service militaire.
Il bénéficie d’une majoration de 10% de sa pension de base, et de majorations de ses pensions complémentaires (salarié et cadre).
Il perçoit au total 2715€ de retraite.
→ Sans mécanismes de solidarité, il percevrait une retraite réduite :

  • Il n’aurait ni trimestres pour chômage, ni trimestres pour enfants, ni pour service militaire, soit 24 trimestres en moins, comme Christine.
  • Sa retraite serait donc calculée sur 138 trimestres, avec une décote de 12,5%, comme Christine.
  • Il ne bénéficierait d’aucune majoration de pension.
    Celle-ci s’élèverait donc à 2058€.
    Le système majore donc sa pension de 657€.