Bulletin OfficielMINISTÈRE DE L'EMPLOI
ET DE LA SOLIDARITÉ

Circulaire CAB/DAS n° 98-10 du 12 janvier 1998 relative
à la mise en place immédiate du Fonds d'urgence sociale

AS 3 31
19

NOR : MESA9830004C

(Texte non paru au Journal officiel) Paris, le 12 janvier 1998.

La ministre de l'emploi et de la solidarité à Mesdames et Messieurs les préfets Le Gouvernement a décidé la création d'un Fonds d'urgence sociale afin d'apporter des réponses immédiates aux personnes et aux familles en situation de détresse grave qui, malgré les dispositifs existants, sont exposées à des risques sérieux pour le maintien de leurs conditions d'existence.
Cette création s'inscrit dans un ensemble de mesures en préparation ou en cours d'adoption, destinées à la prévention et à la lutte contre les exclusions.
La présente instruction vous donne de premières indications sur le financement et le fonctionnement de ce fonds, dont la mise en oeuvre doit être immédiate. Ces dispositions sont appelées à évoluer à la faveur des mesures qui seront prises pour redéfinir les dispositifs d'aide et améliorer leur coordination.

I. - FINANCEMENT

1.1. Ainsi qu'il a été annoncé par le Premier ministre, le Fonds d'urgence sociale est doté d'un crédit nouveau d'un milliard de francs, qui sera inscrit au chapitre 47-21, article 70, du budget du ministère de l'emploi et de la solidarité et individualisé sur le paragraphe d'exécution relatif aux secours d'urgence.
L'état figurant en annexe porte notification de l'enveloppe de crédits par département, sur la base d'une première répartition de 80 %, selon des critères fondés essentiellement sur le nombre de chômeurs de longue durée et de bénéficiaires du RMI. Le solde de 20 % servira à affiner la répartition pour répondre aux besoins non couverts.
Les crédits que vous avez reçus sur cette ligne au titre de la délégation par anticipation de 26 % de la dotation inscrite au 47-21-70, ainsi que ceux de la deuxième délégation de 55 % que vous recevrez dans les jours qui viennent, doivent être exclusivement réservés à doter ce fonds.
Un décret d'avance viendra compléter, dans les prochains jours, cette première dotation du fonds jusqu'à hauteur de 1 milliard de francs, et rétablir les crédits du chapitre 47-21-70 ayant servi à avancer cette première dotation. Ainsi, le financement des dépenses normalement imputées sur cette ligne ne prendra aucun retard.
Les crédits du fonds doivent pouvoir donner lieu à des versements immédiats aux personnes aidées, si nécessaire en espèces : vous utiliserez à cette fin les régies d'avances déjà créées à la préfecture, dans les sous-préfectures, ou à la DDASS, le cas échéant en revalorisant le montant de l'encaisse ou de l'avance maximum, et en demanderez la création de nouvelles si cela vous apparaît nécessaire.
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat au logement vous notifiera dans les prochains jours une délégation anticipée de 170 MF sur les fonds de solidarité logement et de 55 MF sur l'aide au logement temporaire, qui seront immédiatement mobilisables.
1.2. Vour veillerez strictement à ce que l'aide de l'Etat s'ajoute, et ne se substitue pas, aux moyens financiers déjà existants mis en place par l'Etat ou par d'autres organismes en matière d'aide ou d'insertion.
La dotation de l'Etat est appelée à être complétée ou accompagnée par d'autres sources de financement. A cette fin, je vous demande de prendre immédiatement l'attache des institutions et collectivités qui ont vocation à aider les personnes en difficulté : organismes de sécurité sociale, conseils généraux, communes et centres communaux d'action sociale importants, ASSEDIC, ainsi que tout organisme qu'il vous semblerait opportun de contacter et qui serait susceptible de participer à ce fonds.
Vous concluerez avec chacun de ces organismes, dans les plus brefs délais et si possible dès cette semaine, une convention qui fixera les modalités et le montant de son engagement financier. Une convention-type vous sera adressée dans les prochaines heures. En tout état de cause, la conclusion de ces conventions ne devra pas être un préalable aux premiers versements.

II. - FONCTIONNEMENT DES MISSIONS D'URGENCE SOCIALE

Le dispositif que vous mettrez en place doit apporter une réponse rapide et coordonnée aux personnes et aux familles qui relèvent du Fonds d'urgence sociale.
2.2. Chaque personne qui a besoin de recourir à une aide d'urgence doit savoir à qui adresser sa demande et avoir la garantie que cette demande sera instruite et traitée dans les meilleurs délais. Tel est notre objectif.
Pour ce faire, il est impératif que les points de contact avec le public concerné soient aussi nombreux et accessibles que possible, et que toute personne en situation de détresse puisse exprimer sa demande.
Vous veillerez donc à déterminer et à faire connaître aussi largement que possible, notamment par voie de presse, la liste des services sociaux et des organismes à même de recevoir les demandes : centre communal d'aide sociale, service social départemental, autres organismes (ASSEDIC, caisse d'allocations familiales, etc.) et, bien entendu, associations en contact avec les personnes concernées.
Cette liste n'est pas limitative et tous les dossiers reçus devront être traités. Mais il est clair que les demandes seront traitées avec d'autant plus de rapidité et de pertinence que leur instruction sera assurée par des services de proximité qui connaissent déjà les personnes.
Vous devrez par ailleurs vous accorder avec ces services ou organismes sur les modalités d'instruction de ces demandes et de leur transmission à la Mission.
A défaut de l'intervention d'un organisme, les demandes pourront être adressées directement au secrétariat de la Mission, via la DDASS.
2.2. Les décisions d'attribution seront prononcées par une instance collégiale légère que vous constituerez, présidée par vous-même ou votre représentant, qui prendra la suite de la cellule d'urgence que vous avez déjà constituée en application de ma circulaire du 26 décembre 1997.
Il reviendra à cette instance de fixer le montant de l'aide attribuée et de définir le ou les financeurs qui la verseront.
J'insiste pour que les aides que vous déciderez soient d'un niveau suffisant pour apporter une réponse adaptée à la situation de chacun et proportionnée aux cas de détresse que vous aurez identifiés.
2.3. J'attache enfin la plus extrême importance à ce que vous me teniez informée de la mise en oeuvre de la présente circulaire et à ce que soient assurées des remontées rapides et régulières d'information sous le double timbre de mon cabinet et de la direction de l'action sociale.
Vous recevrez dans les prochains jours un cadre de remontées d'informations qui se substituera au tableau de bord mis en place par ma circulaire du 7 janvier 1998 (qui reste applicable dans cette attente).
Dans le cadre de la mission qui lui a été confiée par le Gouvernement, Mme Marie-Thérèse Join-Lambert, inspecteur général des affaires sociales, se rendra dans les semaines qui viennent dans un certain nombre de départements pour, notamment, s'assurer de la mise en place de ces Missions d'urgence sociale.
Vous voudrez bien me tenir informée immédiatement de toute difficulté dans la mise en oeuvre de la présente circulaire, et j'attends que vous me communiquiez pour lundi prochain, 19 janvier, un premier état des conventions signées, des dossiers traités et des montants attribués.
Je vous demande de tout mettre en oeuvre pour que la réponse à apporter à ceux qui sont en situation de détresse soit exemplaire.
Je compte tout particulièrement sur vous.

Martine Aubry

FONDS D'URGENCE SOCIALE
Notification des enveloppes départementales (kF)
Alsace

67 Bas-Rhin

7 694

68 Haut-Rhin

4 687

Aquitaine

24 Dordogne

4 663

33 Gironde

21 289

40 Landes

3 347

47 Lot-et-Garonne

4 099

64 Pyrénées-Atlantiques

7 272

Auvergne

03 Allier

4 595

15 Cantal

1 166

43 Haute-Loire

1 429

63 Puy-de-Dôme

6 854

Bourgogne

21 Côte-d'Or

5 150

58 Nièvre

2 835

71 Saône-et-Loire

5 625

89 Yonne

3 450

Bretagne

22 Côtes-d'Armor

5 235

29 Finistère

8 557

35 Ille-et-Vilaine

7 806

56 Morbihan

6 342

Centre

18 Cher

4 145

28 Eure-et-Loir

4 102

36 Indre

2 122

37 Indre-et-Loire

6 688

41 Loir-et-Cher

3 514

45 Loiret

6 317

Champagne-Ardenne

08 Ardennes

4 941

10 Aube

3 631

51 Marne

6 912

52 Haute-Marne

1 944

Corse

20 A Corse-du-Sud

2 438

20 B Haute-Corse

2 358

Franche-Comté

25 Doubs

5 252

39 Jura

1 695

70 Haute-Saône

2 188

90 Territoire de Belfort

1 610

Ile-de-France

75 Paris

37 681

77 Seine-et-Marne

10 152

78 Yvelines

10 785

91 Essonne

10 372

92 Hauts-de-Seine

16 613

93 Seine-Saint-Denis

27 763

94 Val-de-Marne

16 659

95 Val-d'Oise

13 351

Languedoc-Roussillon

11 Aude

5 182

30 Gard

13 504

34 Hérault

19 849

48 Lozère

381

66 Pyrénées-Orientales

8 261

Limousin

19 Corrèze

1 877

23 Creuse

1 254

87 Haute-Vienne

3 644

Lorraine

54 Meurthe-et-Moselle

9 058

55 Meuse

1 960

57 Moselle

10 847

88 Vosges

4 256

Midi-Pyrénées

09 Ariège

1 920

12 Aveyron

1 539

31 Haute-Garonne

17 445

32 Gers

1 268

46 Lot

1 593

65 Hautes-Pyrénées

2 676

81 Tarn

3 961

82 Tarn-et-Garonne

2 537

Nord - Pas-de-Calais

59 Nord

47 031

62 Pas-de-Calais

24 077

Basse-Normandie

14 Calvados

9 028

50 Manche

4 798

61 Orne

2 932

Haute-Normandie

27 Eure

7 096

76 Seine-Maritime

21 404

Pays-de-Loire

44 Loire-Atlantique

15 967

49 Maine-et-Loire

8 049

53 Mayenne

1 536

72 Sarthe

6 075

85 Vendée

4 278

Picardie

02 Aisne

7 427

60 Oise

8 678

80 Somme

8 233

Poitou-Charentes

16 Charente

4 823

17 Charente-Maritime

8 655

79 Deux-Sèvres

3 348

86 Vienne

4 393

PACA

04 Alpes-de-Haute-Provence

1 490

05 Hautes-Alpes

776

06 Alpes-Maritimes

14 523

13 Bouches-du-Rhône

41 595

83 Var

15 199

84 Vaucluse

7 235

Rhône-Alpes

01 Ain

3 602

07 Ardèche

2 849

26 Drôme

6 044

38 Isère

10 683

42 Loire

9 577

69 Rhône

19 507

73 Savoie

3 187

74 Haute-Savoie

5 268

DOM

971 Guadeloupe

7 652

972 Martinique

7 675

973 Guyane

1 880

974 Réunion

14 793

Réserve

200 000

Total

1 000 000