(Texte non paru au Journal officiel) Lors de la séance du 17 mars 1998, la section alimentation et nutrition du Conseil supérieur d'hygiène publique de France a examiné le dossier suivant :
Rôle des facteurs nutritionnels dans la prévention des conséquences d'exposition au soleil.
Elle a émis l'avis suivant :
« De nombreux compléments alimentaires sont actuellement proposés pour la prévention des conséquences de l'exposition solaire. Il s'agit, en particulier, de produits contenant des vitamines, minéraux ou des acides aminés.
« Si la correction de certaines carences nutritionnelles peut améliorer l'état de la peau, le fait de supplémenter un organisme non carencé, n'a aucun intérêt démontré et risque même d'avoir des effets toxiques.
« Si dans certaines pathologies dermatologiques des prescriptions de micronutriments sont indiquées, aucun argument scientifique n'indique que l'utilisation de complément alimentaire entraîne une photoprotection de la peau normale.
« En conséquence le CSHPF :
- considère que dans l'état actuel des connaissances, l'allégation effet photoprotecteur des compléments alimentaires risque de donner au consommateur une fausse sensation de protection vis-à-vis des risques de l'exposition solaire, en particulier de la prévention des cancers de la peau ;
- recommande au consommateur de ne pas considérer que les compléments alimentaires protègent des méfaits du soleil (érythème solaire, vieillissement cutané, cancer de la peau). Dans l'état actuel des connaissances, pour la population générale, la photoprotection externe (comportement, vêtements, photoprotecteurs externes) reste la méthode de référence. Un avis médical doit être sollicité pour toute utilisation de nutriments (vitamines en particulier) dans le cadre du traitement des maladies de la peau et de la prévention des effets du soleil ;
- rappelle que la situation de la population générale ne peut être comparée à celle des individus présentant des carences nutritionnelles et des sujets atteints de pathologie ;
- indique aux fabricants de compléments alimentaires que :
- l'allégation « photoprotection » n'est pas admissible sans étude contrôlée indiquant la réalité de cet effet et le comparant à la photoprotection externe ;
- toute utilisation de vitamine et de micronutriment à visée dermatologique doit prendre en compte les méfaits pour la santé potentiels d'une consommation excessive de ces produits. »
Le CSHPF émet un avis défavorable aux compléments alimentaires dans la prévention des conséquences d'exposition au soleil et à leurs allégations, y compris dans la dénomination de vente.