Bulletin Officiel n°2003-12Direction de la sécurité sociale
Bureau 1 B

Accord de bon usage des soins région Centre

SS 1 134
915

NOR : SANS0330100X


(Texte non paru au Journal officiel)

Sont réputés approuvés, en application de l'article L. 162-12-17 du code de la sécurité sociale, l'accord régional de bon usage des soins et son annexe publiés ci-dessous et conclus le 22 octobre 2002 entre, d'une part, l'union régionale des caisses d'assurance maladie de la région Centre et, d'autre part, la Fédération française des médecins généralistes MG-France de la région Centre, la confédération des syndicats médicaux français de la région Centre et le syndicat des médecins libéraux de la région Centre.
supprimé pour essai voir PF problème sur Supplément

Accord régional de bon usage des soins concernant les visites
Les partenaires

M. Brard (Serge), président du conseil d'administration de l'URCAM du Centre ;
Mme Damoiseau (Monique), directeur de l'URCAM du Centre, d'une part,
M. le docteur Foucher (Patrick) ; représentant le Syndicat des médecins généralistes MG pour la région Centre,
M. le docteur Gosselin (Alain), représentant la Confédération syndicale des médecins de France (CSMF) pour la région Centre,
M. le docteur Bigot (Guy), représentant le Syndicat des médecins libéraux (SML) pour la région Centre, d'autre part.
Considérant l'article L. 162-12-17 du code de la sécurité sociale définissant les accords de bon usage des soins,
Considérant l'accord national de bon usage des soins signé le 1er juillet 2002, et approuvé le 26 août 2002,
Considérant l'article L. 162-3 du code de la sécurité sociale qui précise que « les consultations médicales sont données au cabinet du praticien, sauf lorsque l'assuré ne peut se déplacer en raison de son état »,
Et en application de l'article 3 de l'avenant n° 10 à la Convention nationale des généralistes paru au Journal officiel le 29 juin 2002,

Les parties signataires conviennent de ce qui suit :

Préambule

Partant du double constat que la France reste le pays d'Europe où il subsiste un grand nombre de déplacements de médecins généralistes hors cabinet, et que de fortes disparités régionales existent actuellement en matière de visites, lesquelles ne sont pas systématiquement justifiées par des critères d'ordre médical ou d'ordre environnemental, les parties signataires ont conclu au plan national un accord de bon usage des soins « visant à favoriser les soins dispensés au cabinet du médecin ».
Cet accord se fixe comme objectif « de diminuer le nombre de soins hors cabinet, avec majoration de déplacement ou non, de 5 % sur un an ».
Conformément à l'arrêté d'approbation de l'avenant n° 10 à la convention nationale des médecins généralistes, l'accord national doit être décliné au niveau de chaque région.

Article 1er
Objet

Le présent accord correspond à la déclinaison régionale de l'accord national de bon usage des soins concernant les visites à domicile, signé le 1er juillet 2002.
Il a pour principal objectif de « permettre le respect de l'objectif national de réduction de 5 % du nombre de soins hors cabinet, avec majoration de déplacement ou non, par la détermination d'actions et de moyens à mettre en oeuvre ».

Article 2
Champ d'application

2.1. Le présent accord concerne les médecins généralistes conventionnés.
2.2. Il est applicable à l'ensemble de la région Centre.

Article 3
Etat des lieux en région Centre

Les parties signataires s'accordent sur l'état des lieux suivant :
En 2001, 2 425 322 visites ont été remboursées par les régimes d'assurance maladie en région Centre (source SNIR).
Le taux de V sur le total des actes cliniques (V + C), est égal à 21,5 % en région Centre (contre 23,5 % pour l'ensemble de la France).
Le nombre de V pour 1 000 habitants est de 984.
En 2001, 23 % des bénéficiaires du régime général ont reçu au moins une fois la visite d'un médecin dans l'année, et parmi eux :

  • 20 % étaient en ALD ;

  • et 10 % avaient plus de quatre-vingts ans.
  • Pour le régime général, cet état des lieux a fait l'objet de déclinaisons départementales, et de projections sur 2003 pour ce qui concerne la nouvelle majoration de déplacement.

    Article 4
    Déclinaison en région Centre de l'objectif médicalisé national d'évolution
    des pratiques concernant les visites

    Considérant qu'en région Centre la proportion de visites par rapport à l'ensemble des actes cliniques est inférieure à la moyenne nationale, les parties signataires s'engagent à contribuer à l'objectif national qui consiste à réduire de 5 % les visites sur un an.

    Article 5
    Les visites avec majoration de déplacement
    5.1. Définition

    Pour favoriser les soins dispensés au cabinet, il est créé à compter du 1er octobre 2002 une majoration de déplacement (MD), réservée aux soins hors cabinet, justifiée :

    Critères médicaux

    Ils sont définis par l'article 14-2 (I et II) des dispositions générales de la Nomenclature générale des actes professionnels (l'arrêté ministériel du 30 septembre 2002 portant création de la majoration de déplacement).
    Ils concernent des situations cliniques précises, notamment lorsque « l'état de dépendance du patient est conforme aux critères définis par le référentiel médical institué par l'Accord national » (cf. annexe 1).

    Critères socio-environnementaux

    L'article 14-2 (III) des dispositions générales de la NGAP prévoit qu'à titre exceptionnel la majoration de déplacement peut être facturée si deux facteurs sont cumulés, d'une part,

    d'autre part,

    5.2. Définition des critères socio-environnementaux pour la région Centre

    Les parties signataires considèrent que les critères permettant la détermination « de zones où sont constatées des difficultés d'accès aux soins de premier recours » ne sont pas adaptés à la réalité de la région. Elles observent en outre que le décret définissant ces critères n'est pas paru à ce jour.
    En conséquence, pour l'application de la majoration de déplacement pour critères socio-environnementaux (MDE), elles conviennent :

  • de neutraliser le critère de zonage ;

  • de réserver l'application de la MDE :
  • aux personnes âgées de plus de quatre-vingts ans ;
  • aux situations dans lesquelles la composition de la famille a une incidence sur la capacité à se déplacer au cabinet du médecin (par exemple, famille nombreuse avec enfant(s) en bas âge.
  • Les parties signataires conviennent que cette deuxième situation est laissée à l'appréciation de chaque médecin, dans le respect de l'objectif principal de l'Accord national visant à limiter les visites aux seuls cas justifiés.

    Article 6
    Actions à mettre en oeuvre

    Les parties signataires conviennent que les actions à mettre en oeuvre ont pour objet de promouvoir la consultation au cabinet médical. Pour modifier les comportements, elles considèrent de façon essentielle que des actions de communication soient engagées conjointement envers les patients et les médecins généralistes.
    Les actions de communication décidées au plan régional compléteront le programme de communication national à venir.

    6.1. Actions envers les patients

    Communication sur les notions de « visites médicalement justifiées, ou exceptionnelles » et « de la valeur et de l'intérêt de la consultation au cabinet médical dans un objectif de qualité des soins » : affiches et plaquettes diffusées dans les salles d'attente, articles de presse, supports assurance maladie (décomptes,... ), information par les plates-formes téléphoniques

    6.2. Actions envers les médecins généralistes

    Communication sur les situations de visites justifiées (réglementation, tarification, contenu du présent accord régional) :

  • lettre d'information ;

  • plaquette à chaque généraliste ;
  • information/argumentaire via les instances conventionnelles départementales ;
  • relais via les supports d'information des caisses.
  • Réflexion sur les conditions d'accueil des consultations non programmées dans les cabinets médicaux.
    Communication sur le suivi du présent accord régional.

    Article 7
    Suivi et évaluation

    L'instance conventionnelle régionale est chargée de suivre l'application du présent accord régional. A ce titre, elle a pour missions :

    Cette mission de suivi et d'évaluation portera notamment sur la réduction du nombre de visites au niveau régional, et donc la contribution de la région à l'atteinte de l'objectif national.
    Ce suivi sera tant quantitatif que qualitatif.

    Périodicité

    Le premier bilan aura lieu au cours du 1er trimestre 2003, et portera sur le dernier trimestre 2002.

    Transmission aux parties signataires nationales

    Les résultats de l'évaluation régionale seront transmis aux parties signataires nationales. Ils permettront, le cas échéant, une actualisation des critères de facturation de la majoration de déplacement.

    Article 8
    Approbation de l'accord

    Conformément à l'article L. 162-12 du code de la sécurité sociale, le présent accord de bon usage des soins doit recueillir l'avis favorable de la CNAMTS et d'au moins une autre caisse nationale. Il ne prend effet qu'après avoir été approuvé par les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.

    Article 9
    Durée de l'accord

    Le présent accord est conclu pour une durée d'un an renouvelable, à compter de sa date d'approbation ministérielle.
    Fait à Orléans, le 22 octobre 2002.

    Le président de l'URCAM du centre

    Le représentant régional
    du syndicat des médecins MG-France

    Le représentant régional de la CSMF

    Le directeur de l'URCAM du centre

    Le représentant régional du SML


    supprimé pour essai voir PF problème sur Supplément

    ANNEXE I
    RÉFÉRENTIELS MÉDICAUX D'AIDE À LA JUSTIFICATION
    DU DÉPLACEMENT DU MÉDECIN GÉNÉRALISTE AU DOMICILE DU PATIENT
    (cf. annexe de l'Accord national de bon usage des soins
    du 1er juillet 2002, JO du 30 août 2002)

    Les référentiels médicaux décrivent des situations cliniques ne permettant pas le déplacement du patient en dehors de son domicile :

  • incapacité concernant la locomotion par :

  • atteinte ostéo-articulaire d'origine dégénérative, inflammatoire ou traumatique ;
  • atteinte cardio-vasculaire avec dyspnée d'effort, angor d'effort ou claudication intermittente ;
  • atteinte respiratoire chronique grave ;
  • atteinte neurologique avec séquelles invalidantes d'accident vasculaire cérébral ou liée à une affection neurologique caractérisée ;
  • trouble de l'équilibre ;
  • état de dépendance psychique avec incapacité de communication ;
  • état sénile ;
  • soins palliatifs ou état grabataire ;
  • période post-opératoire immédiate contre-indiquant le déplacement ;
  • altération majeure de l'état général.