Bulletin Officiel n°2003-12Direction de la sécurité sociale
Bureau 1 B

Accord de bon usage des soins région Languedoc-Roussillon

SS 1 134
929

NOR : SANS0330127X

(Texte non paru au Journal officiel)

Est réputé approuvé, en application de l'article L. 162-12-17 du code de la sécurité sociale, l'accord régional de bon usage des soins publié ci-dessous et conclu le 12 novembre 2002 entre, d'une part, l'union régionale des caisses d'assurance maladie de la région Languedoc-Roussillon et, d'autre part, la Fédération française des médecins généralistes MG-France de la région Languedoc-Roussillon, la confédération des syndicats médicaux français de la région Languedoc-Roussillon et le syndicat des médecins libéraux de la région Languedoc-Roussillon.
supprimé pour essai voir PF problème sur Supplément

Protocole d'accord régional de bon usage
des soins relatif à la visite en Languedoc-Roussillon

Entre :

  • M. Py (Christian), président du conseil d'administration de l'URCAM du Languedoc-Roussillon ;

  • M. Fromentin (Rémy), directeur de l'URCAM du Languedoc-Roussillon, d'une part,
  • Et :

    Vu le protocole d'accord national du 05 juin 2002,
    Vu le protocole d'accord régional relatif à la création du comité de suivi régional de l'accord national du 05 juin 2002,
    Vu la loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 du 29 décembre 1999 créant l'article L. 162-12-17 CSS permettant aux URCAM, au niveau régional, de conclure des accords de bon usage des soins avec les représentants des syndicats signataires de la Convention nationale de la profession considérée,
    Vu la loi du 06 mars 2002 sur la rénovation des rapports conventionnels entre l'assurance maladie et les professionnels de santé,
    Vu l'article L. 162-3 du code de la sécurité sociale qui précise que « les consultations médicales sont données au cabinet du praticien, sauf lorsque l'assuré ne peut se déplacer en raison de son état »,
    Vu l'article L. 162-12-17 du code de la sécurité sociale qui définit les AcBUS,
    Vu l'arrêté interministériel du 28 juin 2002 portant approbation de l'avenant n° 10 à la convention nationale des médecins généralistes qui dans son article 3 prévoit la conclusion d'un accord national de bon usage des soins à domicile au plus tard le 1er juillet 2002,
    Vu l'arrêté interministériel du 26 août 2002 portant approbation d'un accord national de bon usage des soins qui précise dans les articles 3-2, 5-2, et 6 les objectifs et les dispositions que devront décliner les accords de bon usage des soins régionaux,
    Vu l'arrêté interministériel du 30 septembre 2002 qui modifie la nomenclature générale des actes professionnels sur les conditions de remboursement des actes effectués au domicile du malade,
    Vu l'agrément du ministre chargé de la santé,

    Il est convenu ce qui suit :

    Article 1er
    Objet de l'accord

    Réunis dans le cadre de la déclinaison régionale telle que prévue dans l'Accord national de bon usage des soins sur les visites approuvé par arrêté ministériel du 26 août 2002 faisant suite à l'accord du 5 juin 2002, les signataires du présent accord sont convenus d'accompagner la réforme profonde des conditions de déplacement des médecins au domicile des patients en mettant en place les conditions régionales confiées à la région par l'accord national.
    Les soins au cabinet du médecin offrent la meilleure garantie de qualité et de sécurité au malade. Ils doivent être privilégiés dans la très grande majorité des situations.
    Le recours aux déplacements à domicile ne doit reposer que sur des critères médicaux dont l'ampleur, la sévérité et la gravité empêchent réellement le malade de se déplacer au cabinet du médecin.
    Les soins à domicile peuvent constituer un outil de la permanence des soins auprès des populations très âgées ou fragilisées. Le présent accord précise les zones géographiques et les critères retenus pour pouvoir bénéficier de la majoration de déplacement sous critère environnemental (MDE).
    Les visites à domicile, hors celles rentrant dans le cadre défini par l'accord ou les cas d'urgence, dont le recours résulte d'une libre appréciation du patient seront remboursées sur la base d'une valeur de consultation. Dans ce cas, le médecin sera en situation d'application d'un dépassement pour exigence DE.

    Article 2
    Conditions nouvelles de remboursement des déplacements
    des médecins au domicile des malades

    Les conditions de remboursement prévues par l'arrêté du 30 septembre modifiant la NGAP (JO du 2 octobre 2002) prévoient les conditions suivantes :

    SITUATIONÉLÉMENTS
    de tarification
    FACTURATION
    par le médecin
    BASE DE
    remboursement
    VisiteMajo-
    ration
    IK (2)
    Déplacement non justifiéVisite simple avec déplacement non justifiéV  20 EUR + DE (1)20 EUR
    Déplacement justifiéVisite simple avec déplacement justifiéVMDIK30 EUR + IK30 EUR + IK
     Visite simple avec déplacement environnementalVMDEIK30 EUR + IK30 EUR + IK
    Urgence VUIK42,60 EUR42,60 EUR
    (1) Le montant des honoraires facturés peut être majoré par le médecin pour exigence du malade, non remboursé par les caisses d'assurance maladie. Il doit alors fixer ses honoraires avec tact et mesure, conformément aux obligations qui résultent du code de déontologie médicale (art. 53).
    (2) IK : indemnité kilométrique.

    Article 3
    Critères médicaux

    Les parties signataires conviennent de limiter le recours à la majoration de déplacement (MD) aux seuls malades dont l'état de santé présente une dégradation physique grave répondant aux critères définis dans l'arrêté du 26 août 2002 portant approbation d'un accord national de bon usage des soins (parution au JO numéro 202 du 30 août 2002).
    Les parties signataires admettent que, placées devant une situation d'abus manifeste de la part de l'assuré social, les caisses seraient fondées à ne pas accorder à celui-ci le remboursement de la majoration.

    Article 4
    Critères environnementaux

    Les parties signataires conviennent qu'en l'absence de critères médicaux, une majoration de déplacement (MDE) peut être exceptionnellement facturée en raison des difficultés d'accès, aux personnes âgées de plus de quatre-vingt ans et aux enfants de moins de quatre ans si la composition de la famille a une incidence sur la capacité au déplacement. Les MDE ainsi facturées par un médecin entrent dans l'objectif fixé à l'article 5.
    Les signataires admettent que les médecins intervenant dans les cantons de la liste ci-après puissent dépasser l'objectif régional fixé dans l'article 5.
    La liste des cantons est révisable au vu des bilans qui seront réalisés annuellement par le comité de suivi.

    Liste des cantons dits « ruraux isolés »

    Aude :
    1103 - Axat.
    1105 - Belpech.
    1111 - Chalabre.
    1113 - Couiza.
    1120 - Limoux.
    1121 - Mas-Cabardès.
    1123 - Mouthoumet.
    1126 - Quillan.
    Gard :
    3004 - Alzon.
    3008 - Barjac.
    3010 - Bessèges.
    3011 - Génolhac.
    3012 - La Grand-Combe.
    3013 - Lasalle.
    3014 - Saint-Ambroix.
    3025 - Saint-André-de-Valborgne.
    3028 - Saint-Hyppolyte-du-Fort.
    3029 - Saint-Jean-du-Gard.
    3031 - Sauve.
    3033 - Sumène.
    3034 - Trèves.
    3036 - Valleraugue.
    3039 - Le Vigan.
    Pyrénées-Orientales :
    6602- Arles-sur-Tech.
    6607 - Olette.
    6611 - Prats-de-Mollo-la-Preste.
    6615 - Saint-Paul-de-Fenouillet.
    6616 - Sournia.
    6618 - Vinca.
    Hérault :
    3403 - Bédarieux.
    3408 - Le Caylar.
    3410 - Clermont-l'Hérault.
    3413 - Ganges.
    3415 - Lodève.
    3416 - Lunas.
    3426 - Olargues.
    3430 - Saint-Chinian.
    3433 - Saint-Pons-de-Thomières.
    3434 - La Salvetat-sur-Agout.
    Lozère :
    4801 - Aumont-Aubrac.
    4802 - Barre-des-Cévennes.
    4803 - Le Bleymard.
    4804 - La Canourgue.
    4806 - Châteauneuf-de-Randon.
    4807 - Florac.
    4808 - Fournels.
    4809 - Grandrieu.
    4810 - Langogne.
    4811 - Le Malzieu-Ville.
    4812 - Marvejols.
    4813 - Le Massegros.
    4815 - Meyrueis.
    4816 - Nasbinals.
    4817 - Le Pont-de-Montvert.
    4818 - Saint-Alban-sur-Limagnole.
    4819 - Saint-Amans.
    4820 - Saint-Chély-d'Apcher.
    4821 - Sainte-Enimie.
    4822 - Saint-Germain-de-Calber.
    4823 - Saint-Germain-du-Teil.
    4824 - Villefort.

    Article 5
    Objectifs chiffrés

    La région Languedoc-Roussillon se caractérise actuellement par une fréquence anormalement élevée de visites par rapport à la moyenne nationale. Les données de l'exercice 2001 font apparaître des disparités importantes entre départements.

    Les consultations des généralistes en Languedoc-Roussillon

    NOMBRE
    de
    médecins
    NOMBRE
    de
    consultations
    NOMBRE
    de visites
    PART
    des visites
    dans
    les actes
    NOMBRE
    de médecins
    dont la part
    des V > 30 %
    Nombre%
    111 Aude3441 192 343661 20835,7 %22465
    301 Gard6342 394 476946 64228,3 %26341
    341 Béziers2931 002 959544 83335,2 %18965
    342 Montpellier6502 176 504831 11727,6 %25840
    481 Lozère68262 66668 39120,7 %913
    661 Pyrénées-Orientales4221 485 658646 37430,3 %20047
    Total Languedoc-Roussillon2 4118 514 6063 698 56530,3 %1 14347
    Total France 277 243 24365 152 16223,5 %  

    Source : SNIR 2001.
    Les parties signataires se fixent comme objectif de parvenir au 31 décembre 2004 à un taux de visites comparable au taux moyen national actuel.
    Pour ce faire, les signataires s'accordent sur un taux moyen de baisse du nombre de visites de 8 % par an sur les trois exercices.

    Article 6
    Information des assurés sociaux et des médecins

    Les partenaires conventionnels estiment nécessaire de porter à la connaissance du public les conclusions de cet accord.
    Ils conviennent d'engager conjointement une campagne de communication sur les principes qui s'appliquent désormais aux conditions de prise en charge des patients à domicile.
    Le plan de communication sera élaboré par un groupe de travail composé de représentants des caisses adhérentes à l'URCAM et de médecins libéraux désignés par les syndicats signataires. Ce plan sera validé par le comité de suivi avant sa mise en oeuvre par l'URCAM et relayé par les caisses et les organes de communication des syndicats médicaux.
    Les parties signataires conviennent également d'adresser à tous les médecins généralistes de la région la copie du présent accord ainsi qu'un petit fascicule destiné à faciliter la compréhension des nouvelles conditions de recours à la visite.
    Cette campagne de communication constitue la première étape du dispositif.

    Article 7
    Suivi de l'accord

    Les parties signataires conviennent de se rencontrer en tant que de besoin pour examiner les conditions de mise en place de l'accord, pour corriger les difficultés qui pourraient apparaître et pour analyser les résultats.
    Une fois par an, à la date anniversaire de la signature de l'accord, un bilan statistique est établi afin de vérifier la conformité de mise en oeuvre des différents engagements au regard des objectifs fixés. Ces résultats sont communiqués à l'ensemble de la profession. Au vu de l'évaluation des moyens mis en oeuvre et des résultats constatés, le comité de suivi arrêtera les mesures nécessaires par des avenants au présent protocole.
    Compte tenu de l'absence d'opposabilité individuelle réglementaire du présent accord, les parties signataires décident d'organiser conjointement une double surveillance des effets de l'accord sur les comportements et les pratiques :

    Le résultat de ces deux types de contrôle est transmis à la cellule statistique de l'URCAM de manière anonymisée. Il fait l'objet d'un rapport qui est soumis au comité de suivi pour discussion.

    Article 8
    Mesures annexes

    Les parties signataires prennent l'engagement de rechercher, d'expérimenter, de promouvoir tout dispositif tendant à faciliter la consultation au cabinet du médecin en particulier vis-à-vis des populations bénéficiant du tiers-payant dans le cadre de la CMU.
    Les médecins libéraux et l'URCAM s'engagent à faciliter l'émergence de projets éligibles au FAQSV (plate-forme d'appels, site Internet, etc.) permettant aux médecins généralistes de mieux organiser leur activité et incitant les assurés sociaux, en partenariat avec les collectivités locales, à se déplacer pendant les horaires normaux d'ouverture des cabinets.
    En dehors des heures d'ouverture des cabinets, l'assurance maladie facilitera dans le cadre de son engagement conjoint sur la permanence des soins avec l'agence régionale de l'hospitalisation, là où cela sera nécessaire :

    Article 9
    Résiliation

    Le présent accord prendra fin au 31 décembre 2004. Il pourra être résilié à tout moment, par simple volonté de l'un des signataires, exprimée aux autres par lettre recommandée avec accusé de réception.
    Le présent accord serait également caduc ou révisable en raison de dispositions réglementaires ou conventionnelles qui lui seraient contraires.
    Fait à Montpellier, le 12 novembre 2002.
    Suivent les signatures des organisations ci-après :
    URCAM Languedoc-Roussillon :
    Le président du conseil d'administration de l'URCAM du Languedoc-Roussillon ;
    Le directeur de l'URCAM du Languedoc-Rousillon.
    Les syndicats :
    Le président de la confédération syndicale des médecins français du Languedoc-Roussillon ;
    Le trésorier de la confédération syndicale des médecins français du Languedoc-Roussillon ;
    Le représentant régional de la fédération MG France ;
    Le président du syndicat des médecins libéraux du Languedoc-Roussillon.