Circulaire DSS/5C no 2006-72 du 21 février 2006 relative à lopposabilité des circulaires et instructions ministérielles publiées et au rescrit social
NOR : SANS0630067C
Date dapplication : immédiate.
Références :
Ordonnance no 2005-651 du 6 juin 2005 relative à la garantie des droits des cotisants dans leurs relations avec les organismes de recouvrement des cotisations et contribution sociales.
Décret no 2005-1264 du 7 octobre 2005 relatif au rescrit social et modifiant le code de la sécurité sociale et le code rural.
Arrêté du 19 décembre 2005 fixant les éléments à joindre à une demande de rescrit social.
Articles créés ou modifiés : L. 243-6-2, L. 243-6-3, L. 612-11, L. 623-1, L. 723-6-3 et R. 243-43-2.
Annexe : éléments à joindre à une demande de rescrit social en fonction du domaine concerné.
Le ministre de la santé et des solidarités, le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille à Monsieur le directeur de lACOSS ; Monsieur le directeur général commun de la CANCAVA, de la CANAM et de lORGANIC ; Monsieur le directeur de la CNAVPL ; Monsieur le directeur de la CNBF ; Mesdames et Messieurs les préfets de région (directions régionales des affaires sanitaires et sociales).
Quelle que soit lautorité dont elle émane, une circulaire ou une instruction ministérielle na pas force de loi. Ainsi, les tribunaux ou les cotisants ne peuvent sen prévaloir.
Par ailleurs, les organismes de recouvrement sont des organismes de droit privé chargés de la gestion dun service public sur lesquels le ministre chargé de la sécurité sociale nexerce quun contrôle de légalité a posteriori des décisions prises par ces organismes.
Cette situation créait pour les cotisants une incertitude juridique, source dincompréhension et de critiques. Les deux mesures présentées par cette circulaire répondent à lattente de sécurisation des cotisants en les garantissant contre tout redressement qui serait fondé sur une interprétation différente de celle qui a été admise, à un moment donné et selon certaines conditions.
La première mesure, codifiée à larticle L. 243-6-2 du code de la sécurité sociale, permet désormais au cotisant qui a appliqué une circulaire ou une instruction administrative du ministre chargé de la sécurité sociale, régulièrement publiée, de ne pas faire lobjet dun redressement sur une interprétation différente, pour la période au cours de laquelle la circulaire ou linstruction ministérielle en question sappliquait.
Avec la seconde mesure, codifiée à larticle L. 243-6-3 du code de la sécurité sociale, le cotisant ou futur cotisant peut demander, en sa qualité demployeur, une prise de position à lURSSAF sur lapplication à son cas particulier de certaines dispositions de la législation sociale. Il pourra ensuite sen prévaloir pour faire échec à des redressements fondés sur une interprétation différente au regard de la législation en cause.
Ces deux mesures nécessitent que soient réunies un certain nombre de conditions. Mais elles renforcent les droits des cotisants à la sécurité sociale en leur assurant une plus grande sécurité juridique dans leurs relations avec les organismes de recouvrement.
1. Opposabilité des circulaires
et instructions ministérielles publiées
1.1. Bénéficiaires
Cette nouvelle garantie bénéficie, à compter du 1er octobre 2005, aux employeurs, aux travailleurs indépendants, commerçants, artisans, professions libérales et avocats.
Elle peut être invoquée par un employeur ou une des professions mentionnées ci-dessus à lencontre des organismes suivants :
- les unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et dallocations familiales (URSSAF) ;
- les caisses générales de sécurité sociale (CGSS) ;
- lAgence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) ;
- les caisses dassurance maladie des professions indépendantes : caisses mutuelles régionales et organismes conventionnés daffiliation (CMR et OC) ;
- les caisses dassurance vieillesse des artisans (AVA) ou des commerçants (ORGANIC) ;
- les sections professionnelles relevant de la Caisse nationale dassurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) ;
- la Caisse nationale des barreaux français (CNBF).
Lordonnance no 2005-1528 du 8 décembre 2005 met en place un régime social des indépendants (RSI) qui se substituera en 2006 à la CANAM, à la CANCAVA et à lORGANIC. Cette garantie bénéficiera également aux cotisants relevant du RSI.
1.2. Conditions
Lapplication, par un cotisant de la législation relative aux cotisations et aux contributions de sécurité sociale selon linterprétation admise par une circulaire ou instruction, le garantit, contre tout redressement de cotisations et contributions sociales fondé sur une interprétation différente de celle admise par ladministration si les trois conditions suivantes sont réunies :
- la circulaire ou linstruction ministérielle doit émaner du ministre chargé de la sécurité sociale, et donc revêtir le timbre de la direction de la sécurité sociale ;
- la circulaire ou linstruction ministérielle doit être publiée au Bulletin officiel du ministère de la santé, sous forme papier ou électronique, disponible sur le site « sante.gouv.fr », sous la rubrique documentation. Cette condition doit être appréciée strictement. Ainsi, par exemple, la publication au Journal officiel dune réponse ministérielle nouvre pas droit à cette garantie ;
- la législation sur laquelle sappuie la circulaire est toujours applicable. En effet, une loi ou un nouveau décret peut remettre en cause le contenu dune circulaire ;
- la circulaire ou linstruction ministérielle doit encore être en vigueur. Elle ne doit pas être abrogée ou remplacée par une nouvelle circulaire. Dans un tel cas, la garantie contre le redressement de cotisations et contributions sociales vaut uniquement pour la période de validité du texte, cest à dire jusquà la date de publication de la nouvelle circulaire ou instruction.
Les circulaires les plus récentes sont diffusées, à titre dinformation, sur le site « sécurité-sociale.fr ». Toutefois, elles ne sont opposables que si elles ont été publiées au Bulletin officiel du ministère de la santé (Voir ci-dessus, 2e tiret).
1.3. Date dapplication
Cette garantie peut être invoquée depuis le 1er octobre 2005. Les circulaires et instructions ministérielles en vigueur à cette date deviennent donc opposables.
2. Rescrit social
La législation relative au prélèvement social est complexe et peut placer les cotisants dans une situation dinstabilité juridique lorsquil sagit dapprécier les conditions de fait qui permettent de bénéficier, par exemple, dun allègement ou dune réduction de cotisations.
La mise en place dune procédure, dite de « rescrit social » vise à répondre à cette difficulté. Elle permet aux cotisants ou aux futurs cotisants dobtenir des URSSAF et CGSS une appréciation formelle de leur situation au regard de certaines législations relatives aux cotisations et contributions sociales et de se prévaloir ultérieurement de cette position pour faire échec à des redressements fondés sur une appréciation différente pour la période en question.
Le cotisant bénéficiaire dune décision de lorganisme de recouvrement, obtenue dans le cadre du rescrit social, est donc garanti contre tout redressement de cotisations et contributions sociales fondé sur la législation au regard de laquelle sa situation a été appréciée.
Cette procédure nouvelle est strictement encadrée et nécessite la réalisation dun certain nombre de conditions.
2.1. Cotisants concernés
Le rescrit social peut bénéficier :
- aux cotisants du régime général, relevant donc dune union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et dallocations familiales (URSSAF) ou, dans les DOM, dune caisse générale de sécurité sociale (CGSS) ;
- aux futurs cotisants au régime général, cest à dire ayant vocation à relever de ce régime et donc des organismes visés à lalinéa précédent.
Cest en leur qualité demployeur que les cotisants ou futurs cotisants peuvent demander une décision explicite à lorganisme de recouvrement dont ils relèvent ou dont ils relèveront.
2.2. Champ dapplication de la demande de rescrit social
Le bénéfice du rescrit social est strictement limité par la loi et le décret. La demande doit donc porter sur un des trois domaines suivants :
a) Les exonérations de cotisations limitées à une zone géographique.
Il sagit des exonérations de cotisations limitées à une zone géographique dont bénéficient, sous certaines conditions, les employeurs installés dans les zones franches urbaines (ZFU), zones de redynamisation urbaine (ZRU) et rurale (ZRR) cest à dire celles mentionnées à larticle L. 322-13 du code du travail (ZRU et ZRR) et aux articles 12,12-1 et 13 de la loi no 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en oeuvre du pacte de relance pour la ville (ZRU et ZFU).
Toutes les informations utiles sur les exonérations en ZFU sont disponibles à partir du lien suivant http ://www.securite-sociale.fr/actu/cotis/zfu/zfu.htm, ou à partir du site Internet « sécurité sociale.fr » à la rubrique cotisations et contributions sociales.
b) Le traitement social des contributions des employeurs au financement des régimes de retraite complémentaire légalement obligatoires, au financement de prestations complémentaire de retraite et de prévoyance et, celui applicable aux contributions de lemployeur aux régimes de retraite à prestations définies conditionnant le droit à prestations à lachèvement de la carrière du bénéficiaire dans lentreprise.
La réglementation relative à ces régimes est mentionnée aux cinquième et sixième alinéas de larticle L. 242-1 et à larticle L. 137-11 du code de la sécurité sociale.
Toutes les informations utiles sur ces deux dispositifs sont disponibles à partir du lien suivant http ://www.securite-sociale.fr/actu/retraite/retraite.htm, ou à partir du site Internet « sécurité sociale.fr » à la rubrique retraite.
c) Les avantages en nature et les frais professionnels.
Ceux-ci ont fait lobjet dune réforme dampleur applicable depuis le 1er janvier 2003. Le rescrit est applicable aux mesures réglementaires qui sont relatives aux avantages en nature et aux frais professionnels.
Ces mesures réglementaires sont présentées de manière très détaillée à partir du lien suivant http ://www.securite-sociale.fr/actu/cotis/fraisprofess/fraisprofess.htm,ou à partir du site Internet « sécurité sociale.fr » sous la rubrique cotisations et contributions sociales.
Le terme rescrit est issu du latin rescriptum qui désignait en droit romain la lettre par laquelle lempereur, sans décider le fond dune affaire, indiquait aux magistrats ou aux juges le parti quils devaient prendre dans une affaire quils étaient chargés dexaminer.
2.3. Demande de rescrit
La demande doit être adressée par lettre recommandée avec demande davis de réception à lorganisme de recouvrement auprès duquel le cotisant est tenu de souscrire ses déclarations ou sera tenu de saffilier. Elle peut également être remise en mains propres contre décharge.
Elle précise :
- le nom et ladresse du demandeur en sa qualité demployeur ;
- son numéro dimmatriculation lorsquil est déjà affilié au régime général de sécurité sociale ;
- le dispositif sur lequel elle porte qui doit figurer parmi ceux mentionnés au point 2.2. de la présente circulaire.
Elle comporte une présentation précise et complète de la situation de fait et des pratiques sur lesquelles la décision est demandée afin que lorganisme de recouvrement puisse apprécier si les conditions requises par la législation sont satisfaites.
Elle est accompagnée dun descriptif de lorganisation et du fonctionnement de lentreprise qui mentionne :
- le secteur dactivité ;
- le nombre détablissements de lentreprise ;
- leur localisation géographique.
Outre les éléments mentionnés ci-dessus à fournir à lappui de toute demande, lannexe à la présente circulaire détaille les informations et justificatifs à produire en fonction de chaque domaine mentionné au point 2.2. Cette annexe détaille larrêté du 19 décembre 2005 fixant les éléments à joindre à une demande de rescrit social.
2.4. Renseignements et pièces complémentaires
La demande est réputée complète si, dans le délai de trente jours à compter de sa réception, lorganisme de recouvrement na pas fait connaître au cotisant, la liste des pièces ou des informations manquantes. Dans le cas contraire, lorganisme fait une demande complémentaire au cotisant. Cette demande interrompt le délai jusquà la réception par lorganisme de lintégralité des éléments demandés.
2.5. Réponse de lorganisme
Lorganisme notifie au demandeur sa décision explicite dans un délai fixé à quatre mois. Ce délai court à compter de la date de réception de la demande complète et au plus tard à compter de la date à laquelle elle est réputée complète. La décision est motivée et signée par le directeur de lorganisme ou son délégataire.
En cas dabsence de réponse dans ce délai, lorganisme de recouvrement ne pourra pas effectuer, au titre de la période de retard lui incombant, de redressement de cotisations et contributions sociales fondé sur la législation au regard de laquelle la situation de fait exposée dans la demande est apprécié.
Exemple : en cas de réponse négative de lorganisme intervenue six mois après la demande de rescrit social, lorganisme de recouvrement ne pourra effectuer, sur le point examiné, de redressement de cotisations et contributions sociales sur la période de 2 mois correspondant à la période courant du 1er jour suivant le délai de 4 mois imparti à lorganisme pour répondre jusquà la notification effective de sa réponse.
Toutefois, sil y a lieu, et ce notamment lorsque le cotisant na pas attendu la réponse de lorganisme pour appliquer une exonération ou une pratique refusée dans la réponse, un redressement pourra être notifié pour la période des 4 mois dinstruction de la demande et celle courant après la réponse effective de lorganisme mais pas pour la période de retard imputable à lorganisme. Ainsi, la période de retard de lorganisme, soit deux mois, est neutralisée et ne peut faire lobjet dun redressement.
Ces dispositions doivent conduire les organismes à répondre aux demandes de rescrit social dans le délai de quatre mois qui leur est donné. Elles permettent de ne pas pénaliser le cotisant du fait du non respect de ce délai.
2.6. Effet du rescrit
En application de larticle L. 243-6-3, la décision de rescrit :
- est opposable au seul organisme de recouvrement dont relève létablissement visé par la demande. En cas de changement de lieu dexploitation, se reporter au paragraphe 2.8 ;
- sapplique au seul demandeur. Lorsquun cotisant entend bénéficier dune décision de rescrit pour plusieurs de ses établissements relevant du même organisme de recouvrement, il doit explicitement indiquer dans sa demande les établissements quelle concerne et fournir pour chacun dentre eux les renseignements requis ;
- ne vaut que pour lavenir et pour la situation exposée dans la demande.
Le cotisant bénéficiaire dune décision de rescrit social ne peut faire lobjet dun redressement sur le point examiné tant que sa situation reste conforme à celle décrite dans sa demande initiale et que la législation na pas évolué.
2.7. Date dapplication
Cette garantie sapplique aux demandes de rescrit faites à compter du 1er octobre 2005 et les décisions individuelles des organismes de recouvrement rendues avant cette date ne peuvent en bénéficier.
Toutefois, en ce qui concerne les demandes de rescrit faites aux organismes de recouvrement entre le 1er octobre et le 30 décembre 2005, date de publication de larrêté du 19 décembre 2005, le délai de 4 mois imparti à lorganisme pour se prononcer (cf. point 2.5) court à compter du 31 décembre 2005 ou à compter de la date, postérieure à cette dernière, à laquelle la demande est considérée comme complète.
2.8. Changement du lieu dexploitation
Lorsquun cotisant relève dun nouvel organisme suite au changement de son lieu dexploitation, la décision explicite du premier organisme simpose au second tant que la situation de fait décrite dans la demande ou la législation au regard de laquelle la situation du demandeur a été appréciée nont pas été modifiées.
Toutefois, le nouvel organisme peut, pour lavenir, modifier lanalyse du précédent organisme dans les conditions et garanties prévues au point 2.9 de la présente circulaire.
2.9. Remise en cause du rescrit
La remise en cause dune décision de rescrit peut intervenir dans les trois cas suivants :
- la situation de fait décrite dans la demande est modifiée ;
- la législation au regard de laquelle la situation a été appréciée est modifiée ;
- lorsque un organisme de recouvrement entend rectifier, pour lavenir, lanalyse de la situation de fait.
Comme pour la décision initiale de rescrit, la nouvelle décision de lorganisme ne produit deffet que pour lavenir. En effet, le cotisant reste garanti contre tout redressement de cotisations et contributions sociales au titre de la période antérieure, couverte par la décision initiale de rescrit.
Lorganisme doit informer le cotisant quil entend remettre partiellement ou totalement en cause la décision initiale de rescrit social. Il doit le faire par lettre recommandée avec demande davis de réception. Cette nouvelle décision notifiée au cotisant, est motivée et précise :
- les voies et délais de recours ;
- la faculté de demander, par lettre recommandée avec demande davis de réception, lintervention de lACOSS dans les 30 jours ;
- les conséquences de cette demande dintervention de lACOSS :
- sur une saisine de la commission de recours amiable de lorganisme ;
- sur la prescription du recouvrement et des cotisations et contributions sociales concernées ;
- la date avant laquelle la décision de lACOSS doit être communiquée au cotisant.
En cas de remise en cause dune décision de rescrit social, le cotisant peut soit saisir la commission de recours amiable (CRA) de lorganisme, soit solliciter lintervention de lACOSS pour arbitrage. Cette demande dintervention de lACOSS devient caduque si le cotisant saisit la CRA avant que lACOSS nait transmis au cotisant sa position. Enfin, en cas de demande dintervention de lACOSS, la saisine de la commission de recours amiable de lorganisme de recouvrement peut intervenir après la transmission au cotisant, par cet organisme, de la position de lACOSS (voir 2.10).
2.10. Demande dintervention de lACOSS en cas de remise
en cause dune décision de rescrit
La demande dintervention doit être effectuée par lettre recommandée avec demande davis de réception auprès de lAgence centrale des organismes de sécurité sociale, 65, boulevard Richard-Lenoir, 75536 Paris Cedex 11.
Elle doit être effectuée dans les trente jours suivant la notification rapportant la décision initiale constitutive dun rescrit social. Elle ninterrompt ni ne suspend les délais de prescription.
Afin de faciliter la demande dintervention de lACOSS, il est recommandé au cotisant de joindre la copie de la décision de rescrit social de lorganisme de recouvrement et celle la remettant en cause.
La demande est réputée complète si, dans le délai de trente jours à compter de sa réception, lagence centrale na pas fait connaître au cotisant, par lettre recommandée avec demande davis de réception, la liste des pièces ou des informations complémentaires nécessaires à lappréciation de la situation.
La demande complète fait lobjet dun accusé de réception qui mentionne :
- la date avant laquelle la décision de lACOSS doit être communiquée au cotisant ;
- de délai de 30 jours dans lequel lorganisme doit notifier la position de lACOSS ;
- le fait que la saisine de la CRA avant la réception de la position de lACOSS rend caduque la demande dintervention.
LACOSS informe le cotisant de son interprétation dans les quarante jours suivant la réception de la demande dintervention complète et la communique, dans ce même délai, à lorganisme de recouvrement concerné qui la notifie au demandeur dans le délai dun mois. Le cotisant peut saisir la CRA de lorganisme dont il relève pour contester cette position.
2.11. Saisine de la commission de recours amiable de lorganisme
La saisine de la CRA peut intervenir :
- dans le délai de deux mois suivant la notification de la décision remettant en cause la décision initiale constitutive dun rescrit social ;
- dans le délai de deux mois à compter de la date de réception par le cotisant de la notification, par lURSSAF, de la position arbitrée par lACOSS.
Lorsque la réclamation auprès de la CRA intervient avant la réception par le cotisant de la position arbitrée par lACOSS, la demande dintervention de lAgence centrale devient caduque.
2.12. Incidence dun contrôle sur la demande de rescrit
Dès lors que le cotisant a reçu un avis de passage linformant du contrôle dun établissement, il ne peut plus solliciter, pour la période soumise à contrôle, de demande de rescrit auprès de lorganisme dont relève cet établissement.
2.13. Evaluation du dispositif de rescrit social
Lagence centrale des organismes de sécurité sociale transmettra à la direction de la sécurité sociale (bureau du recouvrement 5C), chaque année avant le 31 mars, un bilan détaillé du dispositif, comprenant notamment le nombre de cotisants ayant sollicité un rescrit social, le nombre des demandes dintervention de lACOSS suite à une décision de rescrit rapportée, les domaines concernés par les demandes de rescrit et dintervention éventuelle de lACOSS, les réponses les plus significatives apportées aux cotisants et les difficultés éventuelles de mise en oeuvre du dispositif.
Pour le ministre et par délégation : Le directeur de la sécurité sociale, D. Libault |
ANNEXE
ÉLÉMENTS À JOINDRE À UNE DEMANDE DE RESCRIT SOCIAL
EN FONCTION DU DOMAINE CONCERNÉ
Exonérations de cotisations limitées à une zone géographique
Informations nécessaires pour appliquer lexonération ZFU
aux entreprises et associations
Identification de lentreprise ou de lassociation :
- nom, adresse et raison sociale de lentreprise ou le cas échéant de létablissement qui fait la demande, numéro SIRET, numéro de compte de lURSSAF ;
- date dimplantation de lentreprise dans la zone ;
- secteur dactivité de lentreprise.
Effectif :
- effectif total de lentreprise au cours de lannée 2003 pour les entreprises implantées dans les ZFU ouvertes au 1er janvier 2004 ;
- effectif total de lentreprise au cours de lannée 1996 pour les entreprises implantées dans les ZFU ouvertes au 1er janvier 1997 ;
- pour les entreprises implantées dans la ZFU à compter du 1er janvier 1997 ou à compter du 1er janvier 2004, effectif total de lentreprise au cours des douze mois civils précédant la date de limplantation.
- si lentreprise est constituée directement ou indirectement sous forme de société dont la majorité du capital est détenue par une autre entreprise, effectif de la société détenant la majorité du capital.
Eléments spécifiques aux entreprises ou établissements implantés dans les ZFU ouvertes depuis le 1er janvier 2004 :
- montant du chiffre daffaires annuel hors taxe et du total de bilan de lentreprise tous établissements confondus ;
- effectif de la ou des entreprises contrôlant directement ou indirectement 25 % ou plus du capital ou des droits de vote de lentreprise qui fait la demande, si ces entreprises ont un chiffre daffaires annuel hors taxe qui excède 50 millions ou un total de bilan annuel qui excède 43 millions deuros.
- liste et montant des aides ou exonérations dont lentreprise bénéficie depuis 36 mois (dont lexonération fiscale ZFU).
Réalité économique de lentreprise :
- éléments dexploitation ou de stocks nécessaires à la réalisation de lactivité économique ;
- si lactivité de lentreprise est sédentaire, préciser le nombre de salariés sédentaires en équivalent temps plein, effectuant la totalité de leurs temps de travail dans létablissement.
Transfert de lentreprise en ZFU :
- indiquer si lentreprise a bénéficié dans les cinq dernières années de la prime à laménagement du territoire ou de lexonération pour lembauche de 1 à 50 salariés dans les ZRR ou les ZRU ;
- adresse de létablissement faisant la demande avant son transfert dans la ZFU ;
- en cas de reprise dentreprise avec transferts des droits et obligations de lentreprise reprise vers le repreneur, préciser les nom, adresse, numéro SIRET, effectif de lentreprise reprise et la date dimplantation de lentreprise reprise dans la ZFU.
Informations relatives aux salariés :
- indiquer si les salariés qui ne travaillent pas dans létablissement exercent leur activité en partie dans la zone franche ;
- nature et durée du contrat de travail ;
- indiquer si les salariés pour lesquels lemployeur désire appliquer ou applique lexonération sont affiliés à lAssedic ou bénéficient dune autre exonération ;
- nombre de salariés embauchés en CDI ou en CDD dau moins 12 mois depuis limplantation et bénéficiaires ou non de lexonération ZFU ;
- nombre de salariés employés ou embauchés depuis limplantation en ZFU sous CDI ou CDD dau moins 12 mois et résidant dans la ZFU ou la zone urbaine sensible depuis au moins 3 mois et ayant un horaire minimal de 16 heures par semaine ;
- indiquer si les déclarations dembauche au titre de chaque salarié ont été adressées à la DDTEFP et à lURSSAF ;
- indiquer si la déclaration de mouvement de main-doeuvre au titre de lannée précédente a été envoyée à lURSSAF et à la DDTEFP.
Informations nécessaires pour appliquer lexonération ZRR-ZRU
en cas dembauche de un à cinquante salariés
Identification de lentreprise ou de lassociation :
- nom, adresse et raison sociale de lentreprise ou le cas échéant de létablissement qui fait la demande, numéro SIRET, numéro de compte de lURSSAF ;
- date dimplantation de lentreprise dans la zone ;
- secteur dactivité de lentreprise ;
- effectif de lentreprise à lentrée dans le dispositif et indication sur laugmentation de leffectif qui permet doctroyer lexonération.
Réalité économique de lentreprise
Si lactivité de lentreprise est sédentaire, préciser le nombre de salariés sédentaires en équivalent temps plein, effectuant la totalité de leurs temps de travail dans létablissement.
Informations relatives aux salariés :
- indiquer si les salariés qui ne travaillent pas dans létablissement exercent leur activité en partie dans la ZRR ou ZRU ;
- nature et durée du contrat de travail ;
- indiquer si les salariés pour lesquels lemployeur désire appliquer ou applique lexonération sont affiliés à lAssedic ou bénéficient dune autre exonération ;
- indiquer les éventuels licenciements intervenus dans les 12 mois de la date dembauche dun salarié pour lequel lemployeur applique lexonération ;
- indiquer si les déclarations dembauche au titre de chaque salarié ont été adressées à la DDTEFP.
Régimes de retraite et régime de prévoyance
OBJET DE LA DEMANDE | INFORMATIONS OU PIÈCES À FOURNIR À LAPPUI DE LA DEMANDE - |
---|---|
Contribution de lemployeur visée à larticle L. 137-11 | la date de création du régime, |
la nature, les modalités de service et de financement des prestations, | |
la date dexercice de loption et lassiette de la contribution retenue, | |
la date de clôture de lexercice comptable, | |
le mode de gestion du régime et, le cas échéant, lindication du ou des organismes tiers intervenant dans la gestion du régime, | |
lURSSAF auprès de laquelle loption a été exercée. | |
Contribution de lemployeur visée au 5e alinéa de larticle L. 242-1 et destinée au financement des régimes de retraite complémentaire légalement obligatoires | nom et nature juridique de linstitution de retraite complémentaire, |
date dadhésion de lentreprise à cette institution - niveau et modalités de calculs de la contribution patronale pour chaque - tranche de rémunération, | |
le cas échéant, la convention ou laccord collectif fixant la répartition - entre lemployeur et le salarié des cotisations - pour les engagements souscrits antérieurement à ladhésion aux régimes Arrco et Agirc : date de souscription de ces engagements et le ou les textes fixant le niveau de la part patronale. | |
Contribution de lemployeur mentionnée à lalinéa 6 de larticle L. 242-1 et destinée à financer un régime de prévoyance complémentaire | le nom et la nature juridique de lorganisme dassurance auprès duquel a été souscrit le contrat, |
le mode de mise en place du régime et sa date de création, | |
lexistence de modifications apportées à ce régime postérieurement au 31 décembre 2004 et leur nature, | |
le niveau et les modalités de calcul de la contribution patronale, | |
lexistence dune cotisation salariale, | |
lexistence et le niveau de la participation du comité dentreprise, | |
les bénéficiaires du régime, | |
la mention du caractère obligatoire de laffiliation des salariés, | |
lexistence de clauses dexclusion ou de dispenses daffiliation pour certains salariés, | |
la nature des risques couverts, | |
létendue des garanties sur les contrats frais de santé, | |
lexistence dune suppression déléments de rémunération dans les 12 mois précédant le premier versement de la contribution patronale, | |
le niveau de la rémunération et du plafond applicable au salarié. | |
Contribution de lemployeur mentionnée à lalinéa 6 de larticle L. 242-1 et destinée à financer un régime de retraite supplémentaire | le nom et la nature juridique de lorganisme gestionnaire habilité, |
en cas de gestion du régime par lentreprise, lindication de la date à laquelle le régime sera fermé, | |
le mode de mise en place du régime et sa date de création, | |
lexistence de modifications apportées à ce régime postérieurement au 31 décembre 2004 et leur nature, | |
le niveau et les modalités de calcul de la contribution patronale, | |
lexistence et le niveau de la participation du comité dentreprise, | |
les bénéficiaires du régime, | |
la mention du caractère obligatoire de laffiliation des salariés, | |
lexistence de clauses dexclusion pour certains salariés, | |
date à laquelle les prestations peuvent être liquidées, | |
la nature des droits payables à lassuré - le mode dacquisition de ces droits, | |
la nature et létendue des garanties complémentaires à la retraite, | |
lindication des cas dans lesquels le rachat est possible, | |
lexistence dune clause dans le contrat dassurance permettant le transfert des droits, | |
la notice dinformation remise aux salariés mentionnant lexistence du transfert des droits, | |
lexistence dune suppression déléments de rémunération dans les 12 mois précédant le premier versement de la contribution patronale, | |
le niveau de la rémunération et du plafond applicable au salarié, | |
lexistence et niveau de labondement à un PERCO. |
Avantages en nature et frais professionnels
OBJET DE LA DEMANDE | INFORMATIONS OU PIÈCES À FOURNIR À LAPPUI DE LA DEMANDE - |
---|---|
Avantage en nature logement | le statut social du bénéficiaire, |
le nombre de pièces principales du logement, | |
le montant du loyer versé à lemployeur, | |
sagissant de lemployeur, sa qualité de locataire ou de propriétaire du logement, | |
les modalités doccupation du logement en cas de partage avec un ou plusieurs salariés, | |
lexistence dune nécessité absolue de service ou de sujétions professionnelles justifiant la mise à disposition du logement, | |
la rémunération mensuelle brute du salarié, | |
le taux de la déduction forfaitaire spécifique appliqué pour ce salarié, | |
la valeur locative servant à létablissement de la taxe dhabitation, | |
le cas échéant, le montant de lévaluation de lavantage en nature fixée par la convention collective, laccord collectif ou le contrat de travail. | |
Avantage en nature nourriture | le statut social du bénéficiaire, |
les circonstances dans lesquelles le salarié est nourri, | |
les modalités de fourniture du repas par lemployeur, | |
si le salarié est nourri en cantine ou bénéficie de titres restaurant, les modalités de fixation de la participation de lemployeur et le montant de la participation du salarié, | |
lexistence dune obligation professionnelle imposant la prise des repas selon certaines modalités, | |
pour le secteur des HCR, lindication de la convention collective applicable. | |
Avantage en nature véhicule | les modalités de mise à disposition du véhicule par lemployeur, |
la nature de lutilisation faite du véhicule par le salarié, | |
le type de véhicule mis à disposition, | |
le montant de la redevance versé par le salarié - la date de mise en circulation du véhicule, | |
les modalités de prise en charge par lemployeur des frais de carburant, | |
le cas échéant, la qualité de constructeur, concessionnaire de lemployeur, | |
le coût annuel de la location ou le prix dachat du véhicule. | |
Avantage en nature outils NTIC | la description du ou des outils de NTIC concernés par la demande, |
les modalités de la mise à disposition de ces outils, | |
la nature du ou des documents dans lesquels lusage professionnel et/ou privé est prévu - la nature de lusage privé fait par le salarié, | |
sagissant de lemployeur, sa qualité de propriétaire ou de locataire de ses outils | |
Autre avantage en nature | la description et la valeur de lavantage concerné, |
le montant de la participation du salarié, | |
sil sagit dun vêtement de travail, les modalités de fourniture du vêtement au salarié, le caractère obligatoire du port du vêtement, le propriétaire du vêtement | |
Avantage en nature lié à une réduction tarifaire sur les produits ou services de lentreprise | la nature des produits ou services fabriqués ou habituellement commercialisées par lentreprise concernés, |
le montant de la réduction tarifaire accordée, | |
le prix de vente public retenu pour déterminer le prix de vente aux salariés, | |
la qualité des bénéficiaires de la réduction tarifaire. | |
Déduction forfaitaire spécifique | les caractéristiques de lactivité professionnelle du ou des salariés concernés |
les modalités effectives dexercice de cette activité | |
les modalités de recueil de laccord du salarié ou de leurs représentants sur la pratique de la déduction. | |
Frais liés à la mobilité professionnelle | la nature des indemnités versées et la nature des dépenses prises en charge, |
la nature des justificatifs exigés par lemployeur - les modalités de fixation et la périodicité du versement de ces indemnités, | |
la distance minimale et le temps de transport minimal entre lancien domicile et le nouveau lieu de travail pour ouvrir droit au versement de ces indemnités. | |
Frais liés au télétravail | la nature du document écrit prévoyant lexercice de lactivité du salarié en télétravail, |
la nature des frais fixes et variables pris en charge par lemployeur et leurs modalités dévaluation | |
la nature des frais liés à ladaptation dun local de travail pris en charge par lemployeur et leurs modalités dévaluation | |
la nature des frais de matériels informatique, de connexion et de fournitures diverses pris en charge par lemployeur et leurs modalités d évaluation | |
la nature des justificatifs conservés par lemployeur. | |
Frais liés à lusage professionnel doutils NTIC personnels | la description du ou des outils de NTIC personnels, |
la nature du document écrit autorisant un usage professionnel de ces outils, | |
la part de lusage professionnel en pourcentage de lusage total, | |
les modalités de détermination de cette part de lusage professionnel, | |
la nature des justificatifs conservés par lemployeur. | |
Frais liés aux déplacements | le statut social du bénéficiaire et la nature de son activité, |
la nature des déplacements indemnisés, | |
la nature des indemnités versées, | |
le moyen de transports utilisé, | |
pour les trajets domicile-lieu de travail : la possibilité de recourir aux transports en commun et la distance domicile-lieu de travail. | |
Frais liés aux grands déplacements | le département de résidence du salarié, |
le département du lieu de déplacement, | |
la nature des circonstances empêchant le salarié de regagner le soir son domicile, | |
la durée continue ou discontinue du déplacement professionnel, | |
en cas de versement dallocations forfaitaires, le montant de lallocation forfaitaire pour un repas et pour lhébergement, | |
le montant des indemnités de garde de chambre, | |
la nature des justificatifs conservés par lemployeur pour chaque type dallocation ou dindemnité. | |
Frais liés aux repas | le statut social et la nature de lactivité du bénéficiaire, |
la convention collective applicable, | |
les circonstances dans lesquelles le repas est indemnisé, | |
la nature de la ou des indemnités versées et le montant, | |
les conditions de travail du bénéficiaire. | |
Frais dentreprise | la situation sociale du bénéficiaire et la nature de son activité, |
la nature des frais pris en charge, | |
les circonstances dans lesquelles intervient cette prise en charge, | |
sil sagit de vêtements de travail : le propriétaire du vêtement, les modalités de prise en charge de lentretien du vêtement, le caractère obligatoire du port. |