Avis du Conseil supérieur dhygiène publique de France section maladies transmissibles relatif à la conduite à tenir devant des cas groupés dinfection invasive à pneumocoque dans une collectivité de personnes âgées
NOR : SANP0630157V
Séance du 14 janvier 2005 (1)
Après avoir pris connaissance du rapport « Conduite à tenir devant des cas groupés dinfection invasive à pneumocoque dans une collectivité » réalisé par un groupe de travail du Comité technique des vaccinations, le Conseil supérieur dhygiène publique de France,
Considérant :
- que les épisodes survenant dans des crèches sont habituellement non invasifs (conjonctivites) ;
- que les épisodes survenant dans les services dhospitalisation de court séjour relèvent de la lutte contre les infections nosocomiales transmises par voie aérienne ;
- que chez les personnes âgées, les pneumonies sont la quatrième cause de mortalité toutes étiologies confondues ;
- que le germe le plus souvent isolé en ville comme en institution est le pneumocoque ;
- que la plupart des cas groupés dinfection invasive à pneumocoque ont été rapportés dans des collectivités de personnes âgées ;
- que le fait dêtre en institution favorise les formes invasives (après 65 ans le taux de formes invasives est de 194,2/100 000 en institution contre 44,6/100 000 à domicile) et favorise le risque dépidémie.
Recommande :
- quune vigilance particulière soit accordée à tout épisode dinfection respiratoire basse survenant dans une collectivité de personnes âgées afin didentifier dès son début une éventuelle épidémie dinfection invasive à pneumocoque ;
- quune vigilance particulière soit accordée à des symptômes tels que asthénie, perte dappétit, incontinence urinaire récente, chute sans cause, délire, décompensation dune pathologie sous-jacente, tous symptômes pouvant révéler une infection invasive à pneumocoque chez les personnes de plus de 75 ans ;
- que la recherche dune antigénurie pneumococcique, la pratique dune hémoculture avant traitement et lexamen cyto-bactériologique de lexpectoration soient utilisés afin de confirmer lorigine pneumococcique notamment dune fièvre, dune pneumopathie ;
- quen cas dépidémie dinfection invasive à pneumocoque telle que définie dans le rapport, des mesures, notamment disolement, visant à limiter la diffusion du germe soient rapidement mises en place (mesures détaillées à consulter dans le rapport) ;
- quafin déviter la survenue de nouvelles épidémies, le diagnostic et le traitement des infections invasives à pneumocoque soient les plus précoces possible ;
- quafin, également, déviter la survenue de nouvelles épidémies, le personnel atteint dune infection potentiellement pneumococcique telle quotite, sinusite ou bronchite utilise un masque de type chirurgical lors des soins.
Considérant dautre part :
- que le vaccin anti-pneumococcique 23-valent na pas démontré son efficacité pour la prévention des pneumonies à pneumocoque chez les sujets âgés et na pas deffet sur le portage de ce germe et quil ne peut donc être utilisé pour maîtriser une épidémie dinfections invasives à pneumocoque ;
- que le vaccin anti-pneumococcique 23-valent na pas démontré de façon satisfaisante son efficacité pour la prévention des bactériémies à pneumocoque ;
- que la vaccination anti-pneumococcique par le vaccin 23-valent a été recommandé par le CSHPF chez certains patients (sujets aspléniques drépanocytaires homozygotes, béta-thalassémiques, sujets atteints de syndrome néphrotique, insuffisants respiratoires, patients alcooliques avec hépatopathie chronique, insuffisants cardiaques et sujets ayant des antécédents dinfection pulmonaire ou invasive à pneumocoque) ;
- que la grippe est un facteur de risque dinfection pulmonaire bactérienne ;
- que lavis de la commission nationale dautorisation de mise sur le marché concernant une antibioprophylaxie des autres résidents et/ou du personnel est négatif,
Recommande :
- que la vaccination anti-pneumococcique par le vaccin 23-valent soit proposée aux personnes chez lesquelles elle a été recommandée par le CSHPF et qui nen avaient pas bénéficié lors de leur admission dans la structure de soins ou dhébergement ;
- que cette vaccination soit également proposée aux personnes atteintes dinfection invasive à pneumocoque, au décours de lépisode aigu ;
- quen fonction de la saison, la vaccination anti-grippale soit proposée aux résidents non vaccinés ainsi quau personnel ;
- quaucune antibioprophylaxie ni généralisée, ni ciblée, ne soit mise en oeuvre, ni auprès des résidents, ni auprès du personnel et quen conséquence aucun prélèvement rhino-pharyngé ne soit réalisé ;
- que la vaccination anti-pneumococcique par le vaccin 23-valent soit proposée à leur admission aux résidents ayant une indication à cette vaccination ;
- que la vaccination grippale soit proposée chaque année à lensemble des résidents et à lensemble du personnel.
Bibliographie : à consulter dans le rapport du même nom.
Cet avis ne peut être diffusé que dans son intégralité sans suppression ni ajout.
(1)Et séance du Comité technique des vaccinations du 12 mai 2005.