Circulaire DHOS/E4 no 2006-422 du 20 septembre 2006 relative au contrôle des investissements des établissements publics de santé
NOR : SANH0630458C
Date dapplication : immédiate
Références :
Code de la santé publique, notamment ses articles L. 6141-2, R. 6145-66 et D. 6141-15 ;
Arrêté du 17/11/2006 relatif au dossier technique prévu à lart. R. 6145-66 du code de la santé publique ;
Arrêté du 17/10/2006 fixant les seuils prévus à lart. R. 6145-66 du code de la santé publique.
Texte abrogé ou modifié : circulaire DH/SI/AF93 no 44 du 10 décembre 1993 relative aux investissements des établissements publics de santé.
Annexes :
Annexe I. - Le plan directeur.
Annexe II. - Définition dune opération de travaux.
Annexe III. - notion et contenu dun pré-programme.
Annexe IV. - Coût dune opération de travaux et coût total.
Annexe V. - Contenu du dossier technique soumis à approbation.
Annexe VI. - Les montages hors loi MOP.
Le ministre de la santé et des solidarités à Mesdames et Messieurs les directeurs des agences régionales de lhospitalisation [Pour mise en oeuvre] ; Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales des affaires sanitaires et sociales) [Pour information] ; Mesdames et Messieurs les préfets (directions départementales des affaires sanitaires et sociales) [Pour information].
1. Une approche renouvelée
Plusieurs textes législatifs et réglementaires publiés depuis 2003 concernent le contrôle des programmes dinvestissements des établissements publics de santé (EPS) ; leur présentation est lobjet de cette circulaire. Mais les investissements actuels des EPS sinscrivant dans le cadre dune politique dynamique, qui permet de doubler leur volume entre 2002 et 2007, au moment où par ailleurs léquilibre de lassurance maladie et la maîtrise de la dépense hospitalière constituent une priorité absolue, il est de la responsabilité de lEtat dexercer un contrôle propre à faciliter linvestissement dans une offre hospitalière tout à la fois de qualité et efficiente. Les nouveaux textes modifient les procédures du contrôle et lesprit dans lequel celui-ci doit être effectué. Bien des aspects de ce contrôle sont donc maintenus, et notamment la nécessité dune approbation des investissements par le directeur de lagence régionale de lhospitalisation. Mais il sagit en outre de renforcer singulièrement, au stade où des solutions alternatives sont encore effectivement possibles, la qualité de lexamen portant sur la faisabilité des projets, la crédibilité des programmes dinvestissement, létude dimpact sur lactivité et le retour sur investissement escompté.
2. Les nouveaux textes
La présente circulaire présente lensemble des modalités du contrôle résultant de la parution récente des articles R. 6145-64 et R. 6145-65 du code de la santé publique ; elle en précise en particulier les nouveaux concepts comme le renforcement de laspect stratégique de linvestissement qui fait dorénavant partie du projet détablissement, lapprobation avancée des tutelles au stade du pré-programme où un recadrage est encore possible (et non plus au stade de lavant-projet sommaire) et la vérification de la viabilité économique des programmes dinvestissement qui doivent être compatibles avec léquilibre budgétaire à moyen terme de lEPS.
3. Une procédure dapprobation
des programmes dinvestissement maintenue
La réforme de la gouvernance, la tarification à lactivité (T2A) et la relance des investissements décidés dans le cadre du plan « Hôpital 2007 » se traduisent par dimportants changements dans la gestion des établissements publics de santé. Parce que leur autonomie a, dans ce cadre, été renforcée, il revient aux agences régionales de lhospitalisation (ARH), en contrepartie, dexercer un contrôle efficace de linvestissement : il permettra en effet daméliorer les conditions de lactivité des établissements mais aura aussi sur leurs finances un effet durable.
Les programmes dinvestissement sont dorénavant intégrés dans un volet du projet détablissement, de telle sorte que leur approbation réunit deux phases antérieurement distinctes que sont les phases stratégiques et la faisabilité technique.
Ce contrôle sapplique aux établissements publics de santé quelle que soit leur activité, y compris pour celles qui relèvent du domaine social ou médico-social, et aux syndicats inter hospitaliers. Il doit être un outil de suivi des choix stratégiques définis par l ARH lors de lélaboration du schéma régional dorganisation sanitaire (SROS). Il doit sexercer au moment de lélaboration du projet détablissement et lors de la modification dun de ses volets, comme lajout dun programme dinvestissement ou la modification du plan global de financement pluriannuel (PGFP). Le contrôle sexerce donc à des périodes différentes :
Lors de lélaboration du projet détablissement ou de lajout dun programme dinvestissement à ce projet, il revient aux ARH de :
- étudier le projet détablissement et vérifier quils répondent bien au SROS qui définissent loffre de soins visée pour chaque territoire de santé et les approuver lors de leur élaboration ;
- contrôler léquilibre financier des EPS qui doivent désormais, dès lélaboration de leur projet détablissement, produire un plan global de financement pluriannuel (PGFP qui fait partie intégrante du projet détablissement), ainsi que lors de chacune de ses révisions donc lors de lajout dun nouveau programme dinvestissement. Toute révision du PGFP fait partie de létat des prévisions de recettes et de dépenses conformément aux articles L. 6143-1, L. 6145-1 et R. 6145-19 ;
- approuver les programmes dinvestissement contenus dans les projets détablissements et qui assurent la mise en oeuvre des choix stratégiques qui y sont décrits.
ÉTAPE DU CONTRÔLE | PROJET DÉTABLISSEMENT | PROGRAMMES DINVESTISSEMENT | PGFP |
---|---|---|---|
Projet détablissement initial | Etudier le projet détablissement et vérifier sa pertinence par rapport au SROS. Approuver le projet détablissement sil répond aux objectifs |
Etudier les programmes dinvestissement inscrits dans le projet détablissement initial et les approuver | Vérifier léquilibre financier du PGFP qui fait partie intégrante du projet détablissement et qui comprend les budgets annuels de tous les programmes dinvestissement |
Ajout dun programme dinvestissement | Relire le projet détablissement pour se rappeler les objectifs stratégiques de létablissement | Etudier le nouveau programme dinvestissement et sa cohérence vis-à-vis du projet détablissement pour pouvoir lapprouver | Vérifier que lajout du nouveau programme dinvestissement ne déséquilibre pas le PGFP |
Létude des projets détablissement et des programmes dinvestissement devra également tenir compte des engagements pris dans les contrats dobjectifs et de moyens (COM).
4. Les modalités dapplication de ces nouvelles mesures
4.1. Un contrôle de tous les investissements avec une modulation suivant les montants des opérations de travaux et des catégories détablissements
Afin daccroître lefficience du contrôle des investissements, il est nécessaire de privilégier lexamen des opérations structurantes et importantes. La nature du contrôle ainsi que le contenu du dossier dinvestissement soumis à la délibération du conseil dadministration (CA) et à lapprobation de la tutelle (DARH, après avis de la Commission exécutive), sont différents selon le montant des travaux concernés et le type détablissement.
Pour tout programme dinvestissement (à la création du projet détablissement ou pour un nouveau programme dinvestissement) les informations nécessaires pour décrire son contenu, son calendrier et son coût devront être fournies conformément à larticle R. 6145-67 du Code de la santé publique (CSP) :
- la liste des travaux et équipements ;
- leur coût estimatif ;
- le plan global de financement pluriannuel révisé de létablissement.
Ces dispositions assurent un contrôle approfondi des opérations de travaux des EPS (les coûts immobiliers représentant la part la plus importante des investissements) et un contrôle minimum des investissements en équipement et en système dinformation hospitalier (SIH). Tous les programmes dinvestissement sont donc soumis à délibération du CA de létablissement. Ils sont approuvés par le DARH dans un délai de trois mois, dans les conditions prévues à larticle L. 6143-4 du CSP. Le refus dun programme dinvestissement par lARH en interdit lexécution et conduit soit à le modifier, soit à labandonner.
Par contre, au-delà de certains seuils, qui sont définis par larrêté du 17/10/2006 et qui représentent des montants de travaux hors taxes dopérations structurantes pour chaque type détablissement, limpact sur loffre de soins du territoire de santé concerné par le nouvel investissement peut être important :
- 1 millions dEuro hors taxes pour les hôpitaux locaux ;
- 2 millions dEuro hors taxes pour les centres hospitaliers ;
- 5 millions dEuro hors taxes pour les centres hospitaliers régionaux.
Il convient alors que le conseil dadministration de létablissement et lARH vérifient sur la base dun dossier détaillé que les caractéristiques de linvestissement correspondent aux évolutions inscrites dans le SROS et sont conformes aux ratios économiques assurant que, a priori, létablissement est en capacité de le supporter. Ce dossier est présenté au paragraphe suivant.
Les programmes dinvestissement comprennent une ou plusieurs opérations (travaux, équipement, système dinformation...). La liste de tous les programmes dinvestissement, simples ou majeurs, qui doivent être déclinés par opération, permet davoir une vision globale des investissements de létablissement et du calendrier de leur réalisation.
Le PGFP présente la synthèse des investissements de létablissement et la répartition annuelle des montants correspondants ; il sera utilement complété par cette liste : elle donne en effet le détail des investissements dun établissement.
4.2. Dossier soumis à approbation du CA et de lARH
Si le coût hors taxes de lopération de travaux est supérieur au seuil fixé ci-dessus, conformément à larticle R. 6145-66 du CSP, le contenu du dossier dinvestissement doit comprendre les éléments suivants :
- 1. Un rapport de présentation replaçant lopération dans le contexte du projet détablissement et justifiant, le cas échéant, toute évolution par rapport à celui-ci ;
- 2. Un dossier technique dont le contenu est défini par arrêté du ministre chargé de la santé ;
- 3. Une étude sur les coûts induits par lopération tant en matière dexploitation que dinvestissement ;
- 4. Le plan de financement de lopération intégré dans le plan global de financement pluriannuel révisé de létablissement.
Le dossier technique, dont il est fait état au 2o , fait lobjet de larrêté du 17/11/2006 qui sappuie essentiellement sur une phase de lopération de travaux communément dénommée « pré-programmation », dernière phase commune à tous les types de dévolution de marché, qui correspond au programme technique détaillé (PTD) dune procédure classique sans lensemble des spécifications architecturales et techniques détaillées.
Cette phase de pré-programmation est la plus appropriée pour répondre aux objectifs de dialogue entre les établissements et lARH, ainsi quà tout éventuel recalibrage ultérieur des objectifs ou des besoins. Cest également la phase cardinale dune opération immobilière, quel que soit le montage juridique retenu (procédures suivant le Code des marchés publics ou contrats globaux hors loi MOP). Limprécision à ce stade est lourde de conséquences sur la qualité de linvestissement réalisé. Cest pourquoi cette phase est celle de lapprobation ; elle permet le recadrage de lopération si nécessaire.
Il est fortement recommandé pour lélaboration de ce dossier technique de sadjoindre les compétences de spécialistes en programmation (médicale, technique et économique), ainsi quen architecture et urbanisme.
Il est recommandé également dinscrire le programme dinvestissement dans un plan directeur, qui devrait être un complément du projet détablissement et dont le contenu est défini en annexe.
Un programme dinvestissement traduit les objectifs du projet détablissement. Lorganisation médicale et des soins dicte son architecture, et celle des systèmes dinformation. Par sa taille et sa conception, il est adapté aux activités qui y seront pratiquées, il « anticipe » au mieux les tendances structurantes (médicales et logistiques).
Dans le nouveau mode de financement des établissements (mise en place de la tarification à lactivité), qui lie les ressources à lactivité, il convient tout particulièrement de vérifier que les investissements projetés résultent dune réflexion prospective structurée. Sur la base dhypothèses plausibles dévolution de la démographie, du périmètre dactivités et des parts de marché, cette réflexion portera sur :
- les activités prévisionnelles servant de base à la quantification des besoins ;
- les principes dorganisation générale.
A lappui de cette analyse en opportunité (prévisions dactivité, organisation médicale, rapports, diagnostics, calendriers, coûts), létablissement devra produire une faisabilité complète de lopération intégrant les besoins fondamentaux du maître douvrage, les contraintes, les exigences tout en respectant la globalité des surfaces définies dans le pré-programme.
La faisabilité technique de lopération de travaux doit être accompagnée dune étude dopportunité présentant léquilibre financier de fonctionnement sur sa durée dutilisation, tel que demandé à larticle R. 6145-66 (point 3). La démarche, qualifiée d« analyse sur le retour sur investissement », prend en compte limpact de linvestissement sur les charges et recettes futures ; elle est donc sensiblement différente de lapproche traditionnelle du calcul du surcoût. Bien que les estimations soient réalisées à un stade avancé du processus dinvestissement, il est important de vérifier la fiabilité de lévaluation financière et calendaire. Pour déterminer la valeur finale du projet cette évaluation doit anticiper aussi rigoureusement que possible les aléas et prendre en compte les actualisations.
Les chefs détablissement doivent être sensibilisés sur ce point qui relève éminemment de leur responsabilité dans le cadre de léquilibre financier global de leur établissement à moyen et long terme.
Le dossier technique, sous-dossier du dossier dinvestissement, se décompose en deux phases : un tronc commun quel que soit le mode dattribution du contrat, suivi de demandes spécifiques :
- les opérations relevant de la loi MOP et du Code des marchés publics se déclinent suivant le processus décrit ci-dessus ;
- les contrats globaux saccompagnent de dispositions particulières.
4.3. Marchés de conception-réalisation
et de conception-réalisation-maintenance
Le recours aux marchés de conception-réalisation et de conception-réalisation-maintenance, institué par larticle L. 6148-7 du CSP, bien que dérogatoire aux articles 7 et 18 de la loi MOP, relève, pour leur passation et sans justification spécifique, des dispositions du Code des marchés publics.
Ces nouveaux dispositifs permettent daccélérer les procédures ; ils sont évoqués en annexe à la présente circulaire.
4.4. Montages hors loi MOP : contrats globaux
Les baux emphytéotiques visés à larticle L. 6148-2 du CSP ainsi que les contrats de partenariat visés à larticle 1 de lordonnance du 17 juin 2004 sont de nouvelles formes contractuelles. Lutilisation de ces formes, dérogatoires au droit commun, nest possible quà certaines conditions juridiques (urgence ou complexité), économiques et financières.
Pour les contrats de partenariat, en application de lordonnance du 17 juin 2004, lévaluation préalable est obligatoire. Elle est réalisée avec le concours dun organisme expert : la MAPPP (Mission dappui à la réalisation de contrats de partenariat) rattachée au ministère des finances est seule habilitée à émettre des avis sur les évaluations préalables réalisées par les EPS et les SCS publiques, après instruction de la Mainh. Celle-ci se déroule suivant une fiche darticulation EPS/ARH/MAINH/MAPPP qui est consultable sur le site de la Mainh (www.mainh.sante.gouv.fr). Le contenu du rapport dévaluation est détaillé dans le document édité par le ministère de léconomie et des finances (Minefi) « Les contrats de partenariat : principes et méthodes ». Les données dites du tronc commun évoquées au § 4.2 de la présente circulaire servent de base à la partie économique et financière du rapport dévaluation.
Pour les baux emphytéotiques visés à lart. L. 6148-2 du CSP appelés couramment BEH, les principes de lévaluation sont pratiquement identiques à ceux des contrats de partenariat : mêmes conditions juridiques déligibilité, même analyse économique et financière de la justification au recours à la procédure. La Mainh est saisie par lARH au moment de linstruction du dossier technique prévue à larticle R. 614-66 du CSP. Elle produit un avis global sur les différents aspects de lopération. LARH prend alors sa décision au vu de cet avis et de lensemble des données budgétaires et financières de lEPS ou du SIH.
Plus généralement, la Mainh a pour vocation daider les établissements à développer et à maîtriser ces montages innovants.
Le guide relatif aux baux emphytéotiques hospitaliers disponible sur le site de la Mainh décrit de manière opérationnelle la conduite de lévaluation ; il est naturellement en cohérence avec le document du Minefi.
Ces formes contractuelles sont détaillées en annexe ; elle précise notamment les différences entre contrats de partenariat et baux emphytéotiques hospitaliers.
5. Le suivi des opérations
La capacité de contrôle de lopération dinvestissement, après lapprobation des services de lEtat, nest pas épuisée. En effet :
- le PGFP fait lobjet dune actualisation annuelle lors de la présentation de lEPRD ;
- toute modification notable intervenant sur une opération de travaux a une incidence sur le PGFP et par conséquent requiert une nouvelle communication à lARH (par exemple : changement important du périmètre dactivités médicales prévisionnelles, nouveau site envisagé, mode de dévolution modifié, augmentation significative des surfaces et/ou coûts de lopération, etc.). LARH peut alors demander toute précision sur lévolution du programme dinvestissement nécessaire pour comprendre et accepter le cas échéant lévolution du PGFP.
6. Les acteurs du contrôle et du suivi
Le contrôle des programmes dinvestissement des EPS est exercé par les ARH avec laide des directions départementales et régionales des affaires sanitaires et sociales (DDASS et DRASS).
Les changements intervenus dans la gestion et le financement des EPS, ainsi que la relance des investissements, nécessitent une expertise des projets dinvestissement sur les aspects médicaux, financiers et techniques. La mise en place, dans chaque région, dune « cellule dinvestissement régionale » placée sous lautorité du directeur dARH est fortement recommandée ; elle permet une meilleure coordination des compétences nécessaires pour suivre et approuver les investissements sanitaires ; en effet, juger de ladéquation des investissements projetés avec le projet médical, le projet détablissement, le SROS, dans le cadre du territoire de santé, suppose une compétence médicale (santé publique) en appui des compétences en ingénierie, gestion de projet et économie de linvestissement des ingénieurs régionaux de léquipement sanitaire et social (IRE) et des chargés de mission « Hôpital 2007 ». Une collaboration rapprochée du chargé de mission et de lIRE, dailleurs déjà effective dans certaines régions, permettra une meilleure coordination des moyens et le partage doutils et de méthodes danalyse.
Enfin, cette cellule pourrait en tant que de besoin sadjoindre des compétences dexpert (par exemple, équipements biomédicaux et systèmes dinformation). De même des experts interrégionaux pourront assister les ARH dans lexpertise des procédures innovantes comme les baux emphytéotique hospitaliers et les contrats de partenariat.
Je vous remercie dassurer le contrôle des programmes dinvestissements des établissements publics de santé conformément aux termes de la présente circulaire et je vous demande de bien vouloir la diffuser, pour information, à lensemble des établissements de santé de votre région. Elle sera par ailleurs publiée dans le bulletin officiel du ministère de la santé et des solidarités.
La direction de lhospitalisation et de lorganisation des soins effectuera une première évaluation de ces nouvelles modalités de contrôle un an après la parution de la présente circulaire.
A cette fin, la Mainh et la DHOS vont mettre en place début 2007 un dispositif daccompagnement répondant à vos questions pratiques.
Tous renseignements complémentaires peuvent être obtenus auprès de la direction de lhospitalisation et de lorganisation des soins, sous-direction de la qualité et du fonctionnement des établissements de santé (DHOS/SDE/E4) et de la mission nationale dappui à linvestissement hospitalier.
Pour le ministre et par délégation : Le directeur de lhospitalisation et de lorganisation des soins, J. Castex |
ANNEXE I
LE PLAN DIRECTEUR
Lobjet du plan directeur
Ce document technique qui na pas une valeur normative est ici présenté dans son principe.
Le plan directeur est à lhôpital ce que le plan durbanisme est à la ville. Son objectif est la mise en place dun ensemble cohérent, répondant bien aux fonctions réelles de létablissement de soins.
Il est le résultat dune étude à caractère urbanistique, architectural et financier. Il intègre des objectifs et des étapes transitoires de fonctionnement. Il peut nécessiter un découpage en tranches viables permettant à laide de programmes dinvestissement de passer de létat existant à létat futur pour assurer la satisfaction des besoins. Cest le produit dun travail déquipe garantissant un bon niveau de concertation avec lensemble des acteurs concernés (direction de létablissement, personnel, urbanistes, architectes, techniciens).
Les enjeux du plan directeur
Le plan directeur est un élément capital de la planification à long terme des programmes dinvestissement dun établissement de santé.
Son élaboration et sa remise à jour périodique constituent des éléments importants de la politique interne dun établissement.
La transmission du plan directeur aux services de lEtat, à loccasion de lapprobation dun projet détablissement, constitue un complément important dinformation leur permettant de se prononcer sur lintégration de ce projet dans une politique dinvestissement cohérente.
Le contenu du plan directeur
Le plan directeur doit faire apparaître lorganisation actuelle et future du site hospitalier en ce qui concerne :
- létat actuel des bâtiments existants, leur utilisation future ou leur destruction et les constructions prévues sur le site avec leur affectation ;
- la localisation et les caractéristiques principales des voies de circulation (véhicules, transports en commun, piétons), à conserver, à modifier ou à créer ;
- le découpage en secteurs fonctionnels en relation avec les activités que doivent accueillir ces secteurs (logistique, hébergement de soins et médico-technique, espaces verts, etc.) ;
- pour les sites concernés, les contraintes de poser dhélicoptères ;
- les liaisons avec les voies publiques périphériques distinguant, dans la mesure du possible, les différents flux (urgences, consultants, visiteurs, logistique, transports en commun, piétons, etc...) ;
- les règles de construction applicables à chaque secteur : SHON totale constructible, hauteur maximale des bâtiments, alignements éventuels en cohérence avec les contraintes issues des documents réglementaires durbanisme (espaces boisés classés, distances aux limites ou aux bâtiments voisins, COS, etc.) ;
- les zones de stationnement de surface et (ou) à inclure dans le bâti, offrant un nombre de places cohérent avec la capacité constructible et avec les documents réglementaires durbanisme ;
- les zones de rétention des eaux pluviales, éventuellement imposées par la réglementation en vigueur ;
- les servitudes éventuelles existantes, tant en matière dutilité publique que de droit civil.
Le plan directeur comporte un règlement qui précise et complète les informations graphiques.
Chaque programme dinvestissement doit sinscrire dans le plan directeur et doit faire lobjet dune note justificative qui expose la cohérence des opérations avec les règles du plan directeur.
ANNEXE II
DÉFINITION DUNE OPÉRATION DE TRAVAUX
La notion dopération
Le Code du travail (article R. 237-1) définit la notion dopération comme étant « une ou plusieurs prestations de services ou de travaux réalisées par une ou plusieurs entreprises afin de concourir à un même objectif ».
La notion dopération induit la mise en oeuvre de moyens techniques, administratifs et financiers supposés produire un résultat précis, déterminé par le maître de louvrage, dans une période de temps et un périmètre limité.
Le contenu dune opération
Une opération est un ensemble de travaux à effectuer, indissociables et nécessaires à la cohérence de louvrage à réaliser.
Une « opération » peut donc correspondre juridiquement à plusieurs marchés de travaux (puisquen cas de lots séparés, il y a autant de marchés que de lots - CE, 26/11/1994, préfet de lEure-et-Loir, req. no 122759).
La désignation dune opération
Le maître douvrage, via son assemblée délibérante, détermine qualitativement et quantitativement louvrage à réaliser.
Après la décision dopportunité et de faisabilité par le maître douvrage et le vote du budget nécessaire à la réalisation de louvrage, il convient de constituer le dossier technique et de lancer la procédure de passation conforme au seuil réglementaire dopération.
Le découpage, volontaire ou pas, dune opération modifie les bases de la mise en concurrence, qui sont régies par des règles dordre public. Par exemple, « des travaux de réfection de deux châteaux situés sur deux communes différentes sont relatifs à une même opération » C.E., 08/02/1999, Syndicat intercommunal des eaux de la Gâtine.
La notion dopération de travaux relevant du Code de la santé publique (art. R. 6145-66 CSP) repose sur ce même principe.
Une véritable équipe de projet pour les opérations majeures
La réalisation dopérations majeures dinvestissement dans certains EPS nécessite le développement de la gestion de projet dans ces établissements. Il est indispensable aux établissements lançant un ou plusieurs projets majeurs (plus de 30 MEuro et/ou très structurants pour létablissement) de se doter déquipes projets dédiées au suivi et à la coordination de ces investissements. Les ARH doivent inciter fortement les directeurs des EPS à le faire ; ces équipes doivent renforcer la sécurité de réalisation des opérations et en faciliter le suivi. Il conviendra de veiller, avec les cellules dinvestissement régionales et lappui de la Mainh et de la DHOS (qui disposent de standards et doutils nationaux) à leur configuration conforme aux besoins, certains projets pouvant se satisfaire dune ou deux personnes dédiées et clairement désignées, dautres supposant des équipes plus étayées.
ANNEXE III
NOTION ET CONTENU DUN PRÉ-PROGRAMME
Si la notion de pré-programme nest définie par aucun texte à caractère réglementaire, son utilité est aujourdhui largement reconnue par les professionnels de la programmation. Le pré-programme peut être défini comme une synthèse des études dopportunité et de faisabilité, dans lobjectif de clarifier les choix fondamentaux du maître douvrage. Il rassemble les éléments essentiels du programme darchitecture et dingénierie, pour permettre :
- darrêter les choix fondamentaux du maître douvrage,
- didentifier les conditions de la réussite de lopération,
- dorganiser le jeu des acteurs et la communication au sein de la maîtrise douvrage,
- de consulter les personnes concernées,
- de poursuivre la démarche de programmation dans lobjectif de passer une commande à un maître doeuvre.
Toute remise en cause ultérieure de ces choix reviendrait à modifier léconomie générale de lopération. Alors que le programme est centré sur lacte de construire, le pré-programme aborde lensemble des aspects du projet du maître douvrage. Il doit donc comprendre lensemble des aspects suivants (Extrait du guide DGHUC « La Programmation des bâtiments publics - Rédiger le programme » édition 2000) :
1. Présentation de lopération
- nature de lopération ;
- localisation ;
- historique du projet ;
- enjeux.
2. Opportunité et faisabilité de lopération
- éléments permettant dapprécier lopportunité du besoin ;
- présentation des principales options étudiées et explication des choix validés par le maître douvrage ;
- éléments permettant dapprécier la faisabilité de lopération accompagnés dune identification des principales contraintes.
3. Besoins et exigences essentiels
que doit satisfaire lopération
- service à rendre ;
- objectifs (hiérarchisés) de lopération ;
- niveau de qualité attendu ;
- politique danimation du bâtiment ;
- usagers et utilisateurs ;
- estimation des moyens humains et matériels nécessaires au fonctionnement de louvrage ;
- estimation de la capacité et de la surface utile de léquipement ;
- description fonctionnelle des besoins essentiels que doit satisfaire lopération : principe de fonctionnement de léquipement, principales unités fonctionnelles et leurs relations (illustrés au moyen dun organigramme général et des graphes associés) ;
- exigences techniques générales (en sachant que les exigences techniques seront développées dans le programme).
4. Organisation de la maîtrise douvrage
et de la gestion du projet
- organisation de la maîtrise douvrage ;
- organisation de la communication ;
- rappel des modalités de la concertation ;
- conditions de réussite de lopération (maîtrise foncière, autorisations nécessaires, délais administratifs, collaboration à obtenir...) et risques de dysfonctionnement pouvant intervenir dans le processus de construction ;
- procédure de consultation des maîtres doeuvre ;
- montage administratif et juridique.
5. Études
- liste des études disponibles (en distinguant celles qui sont réalisées pour les besoins propres de lopération) et de leur lieu darchivage ;
- liste des études complémentaires à réaliser.
6. Coût et calendrier prévisionnels
- estimation de lenveloppe financière prévisionnelle sur la durée de lopération (bâtiment, espaces extérieurs, mobilier, matériel...) ;
- exigences en matières de coûts de fonctionnement (masse salariale, entretien du bâtiment...) ;
- montages financiers prévus, accompagnés dun échéancier prévisionnel de la mise en place des financements ;
- estimation du calendrier prévisionnel de lopération.
ANNEXE IV
COÛT DUNE OPÉRATION DE TRAVAUX ET COÛT TOTAL
Coût dune opération de travaux
Ce coût, défini dans larrêté seuils du 17/10/2006 correspond aux coûts de travaux hors taxes estimés de lopération, à la date détablissement du dossier dinvestissement. Il est à ce stade de lopération, le montant le plus facilement compréhensible par tous (maîtrise douvrage, services de lEtat, programmiste...) et surtout demeure un vocabulaire commun à tous ces intervenants sans risque de confusion quant à son contenu.
Il ne comprend que les dépenses correspondant aux marchés de travaux, pour la construction ou la réhabilitation (y compris le montant des travaux préalables et de VRD nécessaires à la réalisation de lopération), à lexclusion de tout autre poste, de frais de taxes ou dhonoraires figurant dans le budget prévisionnel de lopération. (cf. annexe)
Les dépenses déquipement sont par conséquent exclues du calcul, à lexception de matériels mobiliers liés à lopération de travaux (dits « immeubles par destination »). Les dépenses correspondant à laccompagnement dun phasage (déménagements, locaux provisoires...) seront intégrées dans le calcul du seuil dès lors quelles sont indissociables de la réalisation des travaux en objet.
La valeur de ces travaux correspond à celle estimable au moment de la constitution du dossier dinvestissements. Pour des raisons dobjectivité et dans un contexte économique fluctuant, elle ne comprend pas de projection de révision ou dactualisation sur les années à suivre pour obtenir une valeur finale « estimée ».
Le coût toutes dépenses confondues (TDC) ou coût total
Le coût toutes dépenses confondues est élaboré en phase programmation à partir dun ratio de prix appliqué à la surface dans oeuvre (SDO) ; permettant ainsi de définir une enveloppe prévisionnelle. Il exprime le budget global nécessaire à la réalisation de lopération immobilière.
Le coût TDC en valeur finale estimée (TDC VFE) inclue une revalorisation de prix en fonction de la durée estimée de lopération immobilière, ainsi que des dépenses prévisionnelles (exemple : aléas et imprévus). Cette notion est valable durant tout le déroulement de lopération jusquà son achèvement après épuration des comptes.
Le coût TDC dune opération immobilière comprend :
Les honoraires des prestataires :
- programmiste (études préalables, faisabilité, programme) ;
- maîtrise doeuvre (architecte, bureaux détudes) ;
- contrôle technique, coordonnateur sécurité et santé, SSI ;
- géomètre ;
- assistance à maîtrise douvrage, conduite dopérations ;
- étude de synthèse ;
- autres prestations intellectuelles.
Les coûts de travaux :
- préalables à lopération et indissociables (exemple : dévoiement de réseaux) ;
- postérieurs à lopération et indissociables (exemple : démolition de bâtiment) ;
- VRD et aménagements extérieurs ;
- bâtiment (infrastructure et superstructure) compris les fondations.
Les frais :
- de revalorisation des prix (révision ou actualisation) ;
- daléas et imprévus éventuels sur études et travaux (mais non liés aux modifications de programme de la part du maître douvrage) ;
- de TVA sur toutes les dépenses ;
- dassurances liées à lopération immobilière (dommage ouvrages, TRC, PUC) ;
- de branchements aux réseaux (électricité, téléphone, gaz, assainissement, réseaux de chaleur...) ;
- de publicité, de reprographie, dindemnisation de concours ;
- liés au phasage dune opération (exemple : location de bungalows provisoires et déménagement lié).
Le coût dacquisition du foncier nest pas inclus dans le coût TDC, ni les frais financiers liés aux conditions de financement de lopération immobilière.
ANNEXE V
CONTENU DU DOSSIER TECHNIQUE SOUMIS À APPROBATION
Le dossier technique soumis à approbation est exigé pour les programmes dinvestissement dont une opération de travaux dépasse le seuil définit dans larrêté seuils du 17/10/2006.
Le tronc commun du dossier technique comporte un certain nombre de demandes dont les notions sont précisées dans les paragraphes suivants.
Lexposé des objectifs et des besoins fondamentaux
de létablissement
Larticle R. 6145-66 1o traite déjà dun « rapport de présentation replaçant lopération dans le contexte du projet détablissement », il semble important daller au-delà de cette seule présentation en identifiant et en précisant pour cette opération de travaux, quels sont :
- les objectifs de létablissement. Ils peuvent être de plusieurs nature : stratégiques, opérationnels, de coûts, de délais, etc. ;
- les besoins fondamentaux.
Ils sont la traduction des objectifs cités ci-dessus sous la forme de besoins plus concrets. Ces besoins correspondent à linterprétation des attentes et exigences de lensemble des utilisateurs (personnel médical, technique, administratif, direction) et des usagers (patients). Ils doivent être exprimés en termes clairs et quantifiables dans la mesure du possible. Ils sont hiérarchisés et sont cohérents avec les objectifs.
Cet exposé est fondamental pour apprécier lopportunité de lopération visée. Une attention toute particulière doit lui être portée.
Les activités prévisionnelles servant de base
à la quantification des besoins
Dans le nouveau contexte de financement des établissements (mise en place de la tarification à lactivité), le lien entre activités et ressources implique de sassurer que les investissements projetés sont issus dune réflexion prospective approfondie. Cette réflexion doit porter à la fois sur :
- la ou les activités médicales concernées par lopération dinvestissement, dans le cadre du territoire de santé (SROS) ainsi que dans celui du contrat dobjectifs et de moyens mis en place, le cas échéant ;
- linsertion de ces activités au sein du projet médical, puis du projet détablissement ;
- la nature de la réponse au besoin de soins, pour la période durant laquelle la construction sera utilisée, en termes quantitatif et qualitatif mais aussi en termes organisationnels (mode daccueil, personnel, proximités nouvelles avec dautres services, protocoles, logistique...) ;
- les évolutions à prendre en compte (pathologies, progrès techniques...) ;
- les conséquences en terme architectural...
Exemple : le dimensionnement et lorganisation dun bloc opératoire sappuiera sur un nombre dactes, mais aussi sur leur nature, sur les perspectives dévolution de la prise en charge ambulatoire, de la robotisation, de limagerie interventionnelle. Les horaires de fonctionnement et la durée moyenne des interventions permettront de simuler un nombre optimal de salles...
Les données dactivités prévisionnelles doivent découler du projet médical et traduire les objectifs du projet détablissement. Elles doivent correspondre à une projection des données actuelles (activités et programme capacitaire : autorisé et installé, indicateurs dactivités et de moyens) pour lensemble de létablissement et par site concerné par lopération.
Les projections dactivité doivent être présentées clairement. Elles doivent faire apparaître lévolution sur les trois dernières années ainsi que les perspectives sur les années à venir. Elles doivent intégrées des données claires et synthétiques par discipline sur lévolution des indicateurs dactivité (nombre de passages aux urgences, entrées directes, activités des secteurs opératoires et autres secteurs médico-techniques, etc.) ainsi que lévolution des ratios dactivités (durées moyennes de séjour, taux doccupation moyen, taux déquipement et taux dutilisation, etc.)
On privilégiera les indicateurs dactivités pris dans le SROS appelés objectifs quantifiés. Néanmoins, il se peut que certains indicateurs soient inexistants, ne soient pas pertinents ou ne soient plus adaptés pour permettre une valorisation de lactivité. Il y aura alors lieu de demander de la part des autorités de tutelle des indicateurs complémentaires.
Ces prévisions doivent également contenir des informations permettant de justifier le dimensionnement des projets concernant les plateaux techniques (nombre dactes pratiqués dans les secteurs opératoires) ou les autres secteurs, quil sagisse de la logistique (hôtellerie et blanchisserie) ou des services médico-techniques (stérilisation, laboratoires, pharmacie, service mortuaire, etc.).
Sachant que lactivité de létablissement, notamment lactivité médicale (qui intéresse les médecins dans le cadre de lexamen du Projet médical), doit sinscrire dans le cadre du territoire de santé, une éventuelle répartition de lactivité entre létablissement de santé concerné et un ou dautres établissements de santé doit également être prise en compte.
Lactivité future de létablissement, qui peut comprendre un ou plusieurs sites, doit être ciblée et dimensionnée sur louvrage à construire.
Lactivité par site doit être ventilée selon son secteur dactivité :
- secteur sanitaire : MCO, SSR et PSY ;
- secteur médico-social : maison daccueil spécialisé, foyer accueil spécialisé... ;
- secteur social : personnes âgées.
Mais également selon les trois items suivants :
- activité médicale ;
- activité médico-techniques et activité de logistique médicale ;
- activité de logistique hôtelière.
Par ailleurs, les modalités de calcul entre activité et expression des principales composantes (surfaces, volume à traiter, etc.) devront être exposées.
Exemple : comment dimensionne-t-on le nombre de salles dopérations à partir du nombre dactes pratiqués envisagés ?
Les paramètres déterminants tels que les horaires de fonctionnement et la durée moyenne des interventions apparaîtront dans les simulations.
Les données caractéristiques du ou des sites
et des bâtiments éventuellement réutilisés
Sans se lancer dans une revue détaillée des contraintes urbanistiques liées au site envisagé, il est important den connaître les principales caractéristiques afin dapprécier la pertinence du choix du terrain. Suivant le cas de figure, celles-ci peuvent être :
Zonage au PLU (plan local durbanisme) et règlement applicable y compris ses éventuelles évolutions à venir, servitudes grevant le terrain (durbanisme et conventionnelles), exposition aux bruits, aux éléments climatiques (vent, soleil, neige, mer, ...), au voisinage, zone sismique, équipements publics proches (voiries daccès, parkings existants, moyens de transport, infrastructures importantes), risque de pollution des sols, archéologiques ou risques naturels envisageables (inondation...), réseaux existants, procédure déviction à prévoir, etc.
Exemple : une mauvaise localisation avec des équipements de desserte insuffisants peut être une raison déchec dimplantation ou de difficultés de fonctionnement de létablissement.
Des données relatives à la nature du sol et du sous-sol doivent également être fournies si elles contribuent à une meilleure compréhension du projet.
Les informations concernant les caractéristiques techniques, géométriques et fonctionnelles des bâtiments pouvant être réutilisés doivent être communiqués en précisant :
- bilan de létat actuel du patrimoine, de la fonctionnalité, des potentialités dévolution (adaptation aux nouvelles fonctions, restructuration, extension...) ;
- répartition des entités fonctionnelles, présentée sous forme de zonage avec présentation des flux externes et internes ;
- bilan surfacique de lexistant, réparti par site, par bâtiment et par pôle fonctionnel ;
- état sommaire de diagnostic pour chaque site et pour chaque bâtiment concerné. Au-delà des aspects strictement réglementaires (amiante, plomb, radon, termites), ces diagnostics doivent permettre daborder les différents aspects techniques : structure, sécurité incendie, installations et réseaux existants de toute nature, appareils élévateurs, accès handicapés, etc. Ils doivent présenter le niveau de vétusté par bâtiment (notamment sur le clos couvert) ainsi que létat de fonctionnement des installations existantes (y compris des équipements matériels lourds) ;
- note sur le potentiel de réutilisation des bâtiments : leur réutilisation, voire leur abandon, sera précisé ou justifié (structure du bâtiment, localisation...) ou leur évolution ;
- bilan de létat actuel du système dinformation ainsi que le potentiel de réutilisation de ceux-ci.
Les principes dorganisation générale, les principales relations
fonctionnelles et leur cohérence avec les contraintes techniques
Une note doit préciser lorganisation médicale envisagée, en déclinant les principales orientations retenues : la répartition des fonctions sur les sites et dans les bâtiments permettant de mesurer la pertinence de la fonctionnalité du projet.
Limplantation des secteurs et leurs liaisons fonctionnelles, le fonctionnement des services et de leur système dinformations, lévaluation des équipements liés aux opérations structurantes, qui feront lobjet dune acquisition ou dun renouvellement, lévolutivité et la flexibilité du plateau technique le cas échéant, limplantation des unités dhospitalisation, etc.
Exemple : létablissement a décidé de se restructurer plutôt par type dhospitalisation (long, court, ambulatoire), ou par type de spécialisation avec la description du fonctionnement médical des pôles (consultations, SIH, unités dhospitalisation...), etc.
Linscription de lopération dans le fonctionnement logistique, notamment hôtelier et médico-technique de létablissement
A linstar de lorganisation médicale décrite ci-dessus, toute opération dinvestissement sinscrit dans le projet détablissement où le fonctionnement logistique représente un axe stratégique et structurant. Toute opération a nécessairement un impact sur lactivité logistique de létablissement, dont les effets se ressentent directement sur les liaisons physiques et les surfaces existantes.
Exemple : la construction de deux nouvelles unités dhospitalisation aura pour conséquence une augmentation de la quantité de linge, de la distribution de repas, de la production de déchets. Par extension, les zones dédiées à la logistique médico-technique pourront sen trouver également touchées : besoin de stockage supplémentaire en pharmacie, en zone mortuaire, etc.
Le schéma dorganisation générale interne et externe doit mettre en évidence les différents circuits en les hiérarchisant et en explicitant ladéquation des liaisons à travers :
- les flux, notamment les accès public/urgences et malades couchés et les accès personnels, logistiques ;
- les transports (patients, pharmacie, repas, informations, déchets) ;
- le mode de réalisation des principales activités logistiques (centralisé, décentralisé, externalisé).
Les surfaces et les exigences techniques
et architecturales générales
Les outils actuels tel que lObservatoire des coûts de la construction hospitalière réalisé par la MAINH, permettent une utilisation de ratios de surfaces et de coûts de construction pour des familles déterminées de projets. Ils peuvent sutiliser pour une approche de surface et de coût dun projet « standard » nincluant pas de spécificités techniques ou économiques particulières. Cependant ces dernières peuvent être des éléments importants dans la constitution du coût dune opération de travaux. De fait, Il est essentiel den connaître la teneur.
A ce stade, les exigences listées et demandées spécifiquement par la maîtrise douvrage ne peuvent être que des exigences daménagement, de fonctionnalité ou techniques très particulières, pouvant avoir des répercussions urbanistiques, architecturales et financières importantes. Elles doivent être clairement identifiées.
Exemple : le mode de transport interne, la nature spécifique de certains matériaux à mettre en oeuvre, lagencement particulier dun service, le traitement dair prescrit, le niveau disolation phonique et thermique souhaité...
Les exigences réglementaires générales dans le domaine sanitaire et celui de la construction des bâtiments publics, ainsi que celles spécifiques à lopération de construction envisagée doivent également être prises en compte.
Exemple : réglementation sur les installations classées pour une production deau glacée.
Enfin, les investisseurs publics doivent tenir compte des grandes orientations des politiques nationales telle que la prise en compte du développement durable dans les constructions.
En revanche, lexpression des surfaces doit être établie : Surfaces utiles et surfaces dans oeuvre doivent être précisées dans un programme de surfaces dont la cohérence doit être justifiée et vérifiée au regard des besoins exprimés du maître douvrage ainsi que de lactivité prévisionnelle susmentionnée. Leurs définitions respectives sont disponibles dans le mémento produit par la MAINH et accessible sur son site internet (mémento surfaces dec2004).
Il est à préciser quà ce niveau de réalisation du projet, la production des fiches par local nest pas fondamentale dans le processus dapprobation de lopération de travaux. Elle ne peut senvisager que pour des locaux très spécifiques, entraînant des contraintes fortes.
La procédure utilisée, le calendrier prévisionnel
et le détail des coûts en valeur actuelle et finale
De la procédure retenue, découle un calendrier ainsi quun coût dopération.
En effet, si les délais de construction dun bâtiment sont assez facilement identifiables, il nen est pas de même pour les délais liés à toutes les phases détudes : de la programmation à lachèvement de la phase conception, en y intégrant tous les délais nécessaires aux différentes concertations et procédures (utilisateurs, collectivités, services de lEtat, etc.).
Le réalisme de ces calendriers doit donc refléter la maîtrise par létablissement de tout le processus de suivi dune opération de construction.
Cest pourquoi, dans ce contexte très particulier et souvent exceptionnel quest la réalisation dune opération immobilière, nous incitons les maîtres douvrages hospitaliers à sorganiser, voire à sentourer dun chef de projet recruté en interne ou en externe.
Le cadrage de lenveloppe financière de lopération doit faire lobjet dune note détaillant la totalité des coûts. Ils doivent évidemment être en adéquation avec le programme des surfaces envisagées, les exigences réglementaires et spécifiques, ainsi que le calendrier de lopération proposé. Il est essentiel d y intégrer également toutes les prestations de service nécessaires à la bonne exécution, les projections dévolution des coûts, ainsi que les provisions liées essentiellement au mode de dévolution.
La démonstration de la faisabilité de lopération
au regard des besoins, contraintes et exigences
Quelle que soit la procédure retenue (MOP classique, conception-réalisation ou conception-réalisation-maintenance), la démonstration de la faisabilité de lopération simpose. En sappuyant sur les documents précédemment évoqués (notes, rapports, diagnostics, calendriers, coûts), celle-ci comprend un projet urbanistique et architectural qui prend la forme de plans ou schémas (plan de masse, de niveaux) surtout pour les opérations de réhabilitation dexistants, intégrant les besoins fondamentaux du maître douvrage, les contraintes et les exigences et respectant la globalité des surfaces définies dans le programme des surfaces.
Le recours aux marchés de conception-réalisation
et de conception-réalisation-maintenance
Larticle L. 6148-7 du CSP déroge aux articles 7 et 18 de la loi MOP, en permettant aux EPS et aux SCS publiques dattribuer à une personne ou un groupement de personnes, de droit public ou privé, un marché portant à la fois sur la conception, la construction, laménagement, lentretien et la maintenance de bâtiments ou déquipements affectés à lexercice de leurs missions - alors que la loi MOP impose de distinguer les missions de maître doeuvre et dentrepreneur, et ne permet au maître douvrage de déroger à ce principe que lorsque des motifs dordre technique rendent nécessaire lassociation de lentrepreneur aux études, et sous condition, le contrat ne pouvant être confié quà un groupement de personnes de droit privé, ou à une personne de droit privé, pour les seuls ouvrages dinfrastructure.
Cet article déroge également à larticle 10 du CMP en autorisant, lorsque le marché est alloti, un jugement global sur les offres portant simultanément sur plusieurs lots, alors que le CMP impose normalement dexaminer les offres lot par lot.
De plus, il est important de noter que :
- un marché global ne porte pas nécessairement sur lensemble des missions énumérées à larticle L. 6148-7 du CSP et peut navoir pour objet que certaines dentre elles ;
- enfin, même global, un marché conclu en application de larticle L. 6148-7 du CSP nen demeure pas moins un marché public régi, notamment pour sa passation, par le CMP.
Pour la passation de ces marchés, il est utile de se reporter au guide élaboré par la MAINH : « Conception réalisation : guide pour le choix et la mise en oeuvre » (www.mainh.sante.gouv.fr).
ANNEXE VI
LES MONTAGES HORS LOI MOP
Le recours au bail emphytéotique et au contrat de partenariat
en matière dinvestissement hospitalier
Les contrats de partenariat et les BEH sont deux outils utilisables par les EPS et les SCS publiques ; le champ des premiers est large, puisquil est, par exemple, applicable aux investissement immatériels, le champ des seconds est plus délimité, mais leur mise en oeuvre présente quelques caractéristiques propres à un texte sectoriel, comme les modalités de lévaluation par exemple. Le guide élaboré par la MAINH, disponible sur son site www.mainh.sante.gouv.fr détaille toutes les différences entre les deux types de contrat. Néanmoins, quelques méritent dêtre rappelés ou précisés ici.
Les règles applicables aux BE des établissements publics de santé et des structures de coopération sanitaire dotée de la personnalité morale publique
Au même titre que les baux conclus par les collectivités territoriales en application de larticle L. 6148-3 du CSP, les BE des EPS et des SCS publiques respectent les règles fixées par larticle L. 1311-3 du code général des collectivités territoriales (CGCT) et sont obligatoirement accompagnés dune convention non-détachable qui fixe, notamment, les conditions dutilisation des ouvrages réalisés, les règles et obligations de chaque partie en matière dentretien et dadaptation des locaux. Ainsi :
- les droits résultant du bail ne peuvent être cédés que sous réserve de lagrément de lEPS ou de la SCS publique ;
- la personne à laquelle les droits sont cédés est subrogée au preneur dans les droits et obligations découlant du bail et des conventions non détachables ;
- le droit réel conféré au preneur ainsi que les ouvrages dont il est propriétaire ne peuvent être hypothéqués que pour garantir des emprunts contractés pour financer la réalisation ou lamélioration des ouvrages situés sur le bien loué ;
- le contrat dhypothèque doit être approuvé par létablissement ou la structure, sous peine de nullité ;
- seuls les créanciers hypothécaires peuvent exercer des mesures conservatoires ou des mesures dexécution sur les droits immobiliers résultant du bail. Cependant, lEPS ou la SCS publique peut se substituer au titulaire du bail dans la charge des emprunts, par la résiliation ou la modification du bail et des conventions non détachables ;
- les litiges relatifs à ces baux relèvent de la compétence des tribunaux administratifs.
Toutefois, il est nécessaire de noter que le deuxième alinéa du 2o de larticle L. 1311-3 du CGCT « ces emprunts sont pris en compte pour la détermination du montant maximum des garanties et cautionnement quune collectivité territoriale est autorisée à accorder à une personne privée » nest pas applicable dans le cas des BE passés par les EPS et les SCS publiques. En effet, si le CGCT autorise les collectivités territoriales à accorder des garanties demprunt ou des cautionnements, au titre de leurs interventions économiques, de telles dispositions nexistent ni pour les EPS, ni pour les SCS publiques, leur financement par lassurance maladie étant exclusivement destiné à couvrir les dépenses inhérentes à leurs missions de soins.
Les caractéristiques du contrat de partenariat conclu par un établissement public de santé ou une structure de coopération sanitaire dotée de la personnalité morale publique
En application de larticle 19 de lordonnance no 2004-559 du 17 juin 2004 sur les CP, les EPS et les SCS publiques sont soumis au Titre Ier de lordonnance - relatif aux contrats de partenariat de lEtat et de ses établissements publics - à lexception du quatrième alinéa de larticle 9.
Ce dernier article prévoit quun CP de lEtat ou dun établissement public doté dun comptable public ne peut être signé quaprès accord du ministre chargé de léconomie et des finances ou de son représentant, qui apprécie ses conséquences sur les finances publiques et la disponibilité des crédits. Or, pour les contrats des EPS, léquivalent de ce contrôle financier est assuré par le directeur de lagence régionale de lhospitalisation (ARH), à loccasion de lapprobation des délibérations du conseil dadministration relatives à ces contrats. Il vérifie notamment, à cette occasion, la capacité financière de létablissement à assurer le financement de lopération.
Il est important de préciser que quelle que soit la procédure de passation (appel doffre ou dialogue compétitif), les seuils de publicité formalisée applicables aux BE et aux CP des EPS et des SCS publiques sont ceux de lEtat, et non ceux des collectivités territoriales comme cest le cas en matière de marchés publics.
Pour la mise en oeuvre opérationnelle de ces outils dans le cadre de lutilisation du dialogue compétitif, je vous invite à vous reporter aux documents élaborés par la MAINH, disponibles sur son site, comme le guide des baux emphytéotiques.
LINTERVENTION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
ET DES SEML
Lintervention des collectivités territoriales
par voie de bail emphytéotique
Larticle L. 1311-2 du CGCT autorise les collectivités territoriales à conclure des BE, y compris sur leur domaine public, pour la réalisation dune opération dintérêt général liée aux besoins dun EPS ou dune SCS publique.
Cette possibilité est ouverte jusquau 31 décembre 2007, le contrat de bail devant être signé avant cette date.
Larticle L. 6148-3 du CSP impose, alors, la conclusion dune convention non détachable du bail liant le titulaire du contrat et lEPS ou la SCS publique. De fait, en cas de cession des droits résultant du bail par le preneur initial, le repreneur est tenu de respecter les engagements et les dispositions quelle prévoit. Cette convention nest pas une simple convention de location. Il sagit, en effet, de sassurer notamment que les EPS et les SCS publiques concernés auront effectivement accès aux bâtiments réalisés, dans des conditions financières acceptables pour les deux parties, que les locaux seront correctement entretenus et adaptés aux évolutions des normes sanitaires et de leurs conditions de fonctionnement et que les exigences du service public sont préservées.
Par ailleurs, préalablement à la conclusion dun tel BE, la collectivité territoriale et lEPS ou la SCS publique sont tenus de définir, conjointement, dans un programme fonctionnel, les besoins que le preneur doit sengager à satisfaire.
Les baux emphytéotiques conclu par les collectivités territoriales pour les besoins dun EPS ou dune SCS publique sont soumis aux mêmes règles que ceux passés directement par ces établissements et structures en application de larticle L. 6148-2 du CSP en matière de procédure de publicité et de mise en concurrence, de référé contractuel, dexonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties et de cessions des créances détenues sur la personne publique.
Lintervention des SEML par voie de bail emphytéotique
Larticle L. 1521-1 du Code général des collectivités territoriales autorise les SEML à « réaliser des opérations de conception, réalisation, entretien ou maintenance ainsi que, le cas échéant, de financement déquipements hospitaliers ou médico-sociaux pour les besoins dun établissement public de santé ». Elles peuvent donc répondre, en tant que co-traitant voire mandataire, aux consultations lancées par voie de bail emphytéotique.
Ceci nest pas le cas des sociétés anonymes dhabitations à loyer modéré et des offices publics daménagement et de construction, dont les possibilités dintervention se limitent aux opérations de conception, réalisation, entretien ou maintenance.