Relation bilatérale France-Kazakhstan : signature d’une déclaration d’intention pour créer les conditions favorables à une coopération en santé

Ce mercredi 1er novembre, à l’occasion du déplacement à Astana du Président de la République, les ministères de la Santé français et kazakhstanais ont signé une déclaration d’intention de coopération en santé.

A travers ce déplacement à Astana, le Président de la République a souhaité « accélérer et renforcer le partenariat stratégique » entre les deux pays. A cet égard, la coopération bilatérale en santé participe au renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays. L’objectif de cette déclaration d’intention est en effet d’établir un cadre de coopération pérenne et coordonnée au service de la santé publique, de la prévention, de la modernisation et du renforcement durable de leurs systèmes de santé respectifs. Elle permettra notamment « l’approfondissement des partenariats entre des centres de formation et de recherche, des établissements hospitaliers des deux pays, dans les domaines de l’oncologie, de la télémédecine, de la rééducation et de la psychomotricité, ainsi que de la santé reproductive », comme on peut le lire dans la déclaration conjointe des deux Présidents, Emmanuel Macron et son homologue le Président Tokaïev. Pour le Kazakhstan, la modernisation de son système de santé contribuera au rayonnement et au leadership régional du pays dans ce domaine.

Le Kazakhstan, vaste comme cinq fois la France, a beaucoup investi ces dernières années et travaillé à réformer son offre de soins avec notamment le rééquilibrage hospitalier avec les soins primaires, la création d’un fonds public d’assurance médicale obligatoire, et un travail important sur les maladies non transmissibles. En parallèle, le secteur hospitalier a été restructuré afin de réduire la dépendance à l’égard des soins hospitaliers.
Cependant, le Kazakhstan reste confronté à de nombreux défis de santé publique en termes d’espérance de vie, de mortalité maternelle, de disparités régionales, de l’impact de déterminants environnementaux sur la santé, de santé mentale, de modernisation du système de santé et de l’expertise ainsi que de ressources humaines en santé.
Au cours de ces dernières années, la coopération franco-kazakhstanaise en santé s’est fortement renforcée : signature en mai 2021 d’une déclaration d’intention de coopération en santé entre le ministère Kazakhstanais de la Santé et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ; rencontre bilatérale le 26 juin 2023 entre les ministres de la Santé et la Prévention François Braun et son homologue Mme Azhar Giniyat ; et ce 1er novembre 2023, la signature d’une déclaration d’intention de coopération en santé entre les deux ministères de la Santé. Elle est le fruit d’un travail collectif et le signe d’une coopération engagée entre la France et le Kazakhstan. En accord avec la nouvelle stratégie de la France en santé mondiale (2023-2027) et les priorités nationales du Kazakhstan, elle vise à consolider et à structurer les actions de coopération de nombreuses parties prenantes.

Six champs de coopération en santé

Dans le cadre de cette déclaration d’intention de coopération en santé, les deux pays souhaitent couvrir tous les enjeux clés de la santé publique – depuis la satisfaction des besoins urgents de la population jusqu’au renforcement de la prévention, des soins de santé primaires, de la préparation et de la réponse aux crises sanitaires, de la production locale de produits de santé en utilisant l’approche « Une seule santé ». De ce fait, la déclaration d’intention porte sur les champs de coopération suivants :

  • Le soutien à l’atteinte de l’objectif de couverture de santé universelle (CSU) avec le partage de connaissances et de savoir-faire ainsi que l’acquisition d’expertise par les professionnels, tant français que kazakhstanais et l’échange de bonnes pratiques en matière de gouvernance et de gestion des hôpitaux.
  • La coopération en matière de renforcement des systèmes de santé, tant sur le volet ressources humaines que concernant les établissements de santé et les laboratoires d’analyse, leur modernisation et leur équipement, en veillant à réduire leur impact environnemental.
  • La santé publique, en matière de promotion de la santé et de prévention en soutenant le renforcement des centres de soins primaires et la gouvernance et la gestion efficaces des dispensaires et des centres de soins primaires.
  • Les maladies non transmissibles, en particulier le cancer.
  • La santé mentale.
  • Le numérique en santé et la télémédecine.

Pour répondre à ces axes de travail, une feuille de route périodique sera élaborée collectivement et revue tous les ans.

Mise en œuvre concrète par de premiers projets en « équipe France »

La coopération en santé entre la France et le Kazakhstan ne s’arrête pas là, elle connait une mise en œuvre concrète en « équipe France  », illustrée par la signature de dix mémorandums ce 1er novembre par des opérateurs français. Ces accords portent les axes prioritaires de la déclaration d’intention. Pour exemple, quatre accords sont axés sur l’oncologie :

  • Mémorandum d’entente dans le domaine de la protonthérapie entre l’Institut Curie et le "Centre National Scientifique d’Oncologie" (NROC)
  • Protocole d’accord en radiologie (dépistage du cancer du sein) entre C3Medical et l’Institut kazakh de recherche en oncologie et radiologie (Kazior)
  • Accord de coopération en télémédecine entre C3Medical et l’Université de Médecine d’Astana
  • Accord de coopération en dépistage du cancer du sein entre C3Medical et l’Université de Médecine d’Astana

Ces accords s’inscrivent dans une volonté de mise en œuvre des six priorités de la déclaration d’intention, par la formation et le partage des connaissances.