Effets des pollens sur la santé

L’exposition de la population aux pollens constitue un enjeu de santé publique compte tenu du nombre de personnes concernées par des allergies en France : de l’ordre de 20 % des enfants à partir de 9 ans et de 30 % des adultes, en augmentation ces dernières années dans les pays industrialisés.

Quels sont les effets d’une allergie aux pollens sur la santé ?

Chez les plantes à graines, les pollens contiennent les gamètes mâles. Transportés en grande quantité par le vent, ils sont donc essentiels pour la reproduction des végétaux.

Or, certains de ces pollens (par exemple les pollens issus des bouleaux, des graminées, des cyprès ou de l’ambroisie) provoquent, au contact avec les yeux ou les voies respiratoires (nez, bouche), des réactions plus ou moins invalidantes :

Certains polluants chimiques de l’air peuvent modifier la réaction allergique en agissant soit sur les grains de pollen, soit directement sur les malades. Ainsi, les symptômes de l’allergie peuvent être plus importants en cas d’épisode de pollution.

Enfin, le changement climatique a également un effet sur certains pollens : précocité de la date de début de pollinisation, augmentation de la quantité de pollens produite, prolifération de certaines espèces du sud vers le nord, …

Quels sont les principaux pollens allergisants ?

La liste des espèces végétales dont le risque allergique peut être considéré comme très élevé, est la suivante :

  • les graminées ;
  • le bouleau et la pariétaire principalement dans la partie nord de la France ;
  • le cyprès, le thuya, le genévrier et d’autres espèces de la même famille, ainsi que l’olivier, principalement dans la partie sud de la France ;
  • l’aulne, le charme commun ; le frêne, le murier à papier, le noisetier ;
  • l’ambroisie et l’armoise dans les secteurs infestés par ces plantes envahissantes.

Les espèces pour lesquels le risque allergique peut être considéré comme élevé en France sont les suivantes :

  • le platane (de façon localisée, le nombre d’arbres a fortement diminué ces dernières années) ;
  • le chénopode, l’amarante et d’autres espèces de la famille des Amaranthaceae (en augmentation) ;
  • le plantain.

Enfin, il est à noter que pour certaines espèces végétales, le risque allergique est encore peu connu.

Comment savoir si on est allergique aux pollens ?

Si vous êtes sujet aux symptômes présentés ci-dessus, consultez votre médecin traitant qui vous orientera éventuellement vers un allergologue.

Les symptômes d’allergie ne peuvent être diagnostiqués qu’après un examen médical (tests cutanés, mesure du souffle, …).

Est-ce que les moisissures de l’air extérieur sont également allergisantes ?

Certaines moisissures présentes dans l’air sont également allergisantes. Les concentrations dans l’air en moisissures sont particulièrement élevées lorsque les températures et l’humidité sont élevées, comme c’est le cas par exemples en période d’orage ou périodiquement dans certains territoires d’Outre-mer.

Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) mesure, sur environ 15 sites nationaux, les concentrations de l’air extérieur de deux moisissures ayant un potentiel allergisant : Alternaria et Cladosporium. Des bulletins relatifs à ces résultats de mesures sont établis chaque semaine : ils sont disponibles sur le site du RNSA (www.pollens.fr).

Description précise des formes de l’allergie au pollinique

L’allergie est une réaction d’hypersensibilité initiée par une réaction immunitaire spécifique à une substance étrangère à l’organisme humain et appelée « allergène ». Il existe différents types d’allergènes (acariens, dans certains aliments, moisissures…). Certains pollens peuvent entraîner des réactions allergiques appelées « pollinoses » au niveau des zones de contact : muqueuses respiratoires et oculaires. Plus rarement, ils peuvent être responsables de réactions cutanées, telles que l’eczéma ou l’urticaire. L’allergie respiratoire se présente sous deux formes principales : la rhinite allergique et l’asthme allergique.

 La rhinite allergique

Dans le cas des pollens, la rhinite est dite saisonnière, on parle aussi de « rhume des foins », bien que cette appellation ne fasse référence qu’à la rhinite par allergie au pollen de graminées.
La rhinite allergique résulte d’une inflammation des voies aériennes supérieures (nez, rhinopharynx et larynx) qui provoque une congestion nasale obstructive et sécrétante qui peut atteindre différents niveaux de sévérité (faible, modérée et sévère). Les voies lacrymales et la conjonctive peuvent être atteintes de manière associée à la rhinite. Il s’agit alors de rhino-conjonctivite allergique, qui se traduit par des symptômes de démangeaisons des yeux, rougeur conjonctivale, larmoiement, paupières enflées et collées. Ces manifestations peuvent être intenses, répétées et donner lieu à des conjonctivites fréquentes. La rhinite allergique est par ailleurs un facteur de risque important de survenue de l’asthme, elle le précède souvent, contribuant aussi au contrôle insuffisant de l’asthme.

 L’asthme allergique

L’asthme allergique est une maladie inflammatoire des bronches (gonflement de la paroi des conduits aériens), conséquence de l’inhalation des allergènes en suspension dans l’air inhalé. Cette inflammation induit aussi une augmentation de la sensibilité des voies aériennes à d’autres stimuli. Cette maladie chronique se manifeste par des troubles respiratoires (dyspnée), avec une respiration sifflante (à l’expiration), un sentiment d’oppression thoracique, des épisodes récidivants de toux, un essoufflement après un effort, parfois une fatigue anormale brutale, une pâleur. Différents stades de l’asthme de gravité variable peuvent être identifiés, d’intermittent à persistant sévère. L’asthme est une maladie potentiellement mortelle.
Les études épidémiologiques montrent que les deux affections -rhinite allergique et asthme allergique- coexistent souvent chez un même individu. Au moins 80% des asthmatiques souffrent également de rhino-conjonctivite allergique, tandis qu’environ 20% des patients ayant une rhinite allergique sont également asthmatique. La rhinite allergique multiplie le risque d’apparition de l’asthme d’un facteur 4 environ.