Qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines

La qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines (EFS) [1], aussi appelées métros, constitue un objet de préoccupation depuis plusieurs années, aussi bien vis-à-vis de l’exposition des usagers que celle des travailleurs. En effet, les EFS concentrent plusieurs sources d’émission de polluants dans l’air (particules, métaux…) : contact rail-roue, friction et arrachement via le système de freinage, remise en suspension des poussières déposées… Ainsi, dès les années 2000, la Direction générale de la santé a sollicité le Conseil supérieur d’hygiène public de France (CSHPF, désormais Haut Conseil de la santé publique) afin qu’il émette des recommandations.

Des études de mesure de la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines (EFS) ont mis en évidence des niveaux élevés de particules en suspension avec des concentrations en particules fines - PM10 et PM2,5 - supérieures à celles observées dans l’air extérieur.

Cette pollution particulaire est spécifique à ces environnements. En effet, une des sources majoritaires de ces particules est l’usure des matériaux : frictions roue-frein, frottements roue-rail, etc. La densité du trafic, les caractéristiques des trains, la configuration des stations et des systèmes de ventilation sont autant de paramètres qui modulent la concentration en particules dans l’air. Enfin, les caractéristiques physico-chimiques de ces particules sont différentes de celles des particules de l’air extérieur.

En France, sept agglomérations disposent d’enceintes ferroviaires souterraines (EFS) pour assurer le transport collectif de voyageurs. Afin d’accompagner les opérateurs dans la caractérisation des niveaux de concentration de certains polluants auxquels les voyageurs sont exposés, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a élaboré un guide de recommandations pour la réalisation de mesures harmonisées de la qualité de l’air (QAI) dans les EFS, dans un premier temps focalisé sur la mesure des particules et métaux, en collaboration avec les opérateurs de transport. Ce guide est publié depuis fin 2020 sur le site de l’Ineris.

Pour accompagner l’application de ce guide, un comité de pilotage (COPIL), présidé par la DGPR, réunit deux fois par an les opérateurs de transports français, permettant ainsi de partager avec le ministère et l’Ineris leurs retours d’expérience. Six des sept opérateurs (Keolis Lyon, Keolis Rennes, RATP, RTM, SNCF et Tisséo) participent activement à la mise en œuvre du guide. Plusieurs mesures ont été réalisées dans les rames et sur les quais.

Par ailleurs, suite à une saisine de la direction générale de la santé (DGS), de la direction générale de prévention des risques (DGPR) et de la direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM), l’Anses a publié en juin 2022 un avis et un rapport permettant notamment de :
• mettre à jour l’état des connaissances toxicologiques et épidémiologiques sur les effets de la pollution de l’air dans les EFS sur les usagers des transports ;
• proposer des indicateurs de suivi de concentrations en particules dans l’air des EFS à ne pas dépasser à moyen terme.

Cette expertise prend en compte les nouvelles valeurs guides publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 22 septembre 2021, ainsi que des données récentes sur les durées de fréquentation des EFS et de nouvelles études de santé.

A consulter :


Source :

Bureau Environnement extérieur et produits chimiques (EA1)
Sous-direction de la prévention des risques liés à l’environnement et à l’alimentation
Direction Générale de la Santé
Ministère de la Santé et des Sports
14 avenue Duquesne
75350 PARIS 07

[1Actuellement, en France, sept agglomérations disposent d’EFS : Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes, Rouen et Toulouse.