Qu’est-ce que le radon ?

Le radon est un gaz radioactif naturel inodore, incolore et inerte, présent partout dans les sols mais plus fortement dans les sous-sols granitiques et volcaniques. Ce gaz s’accumule dans les espaces clos, notamment dans les bâtiments.

Il a été reconnu cancérigène pulmonaire certain pour l’homme depuis 1987 par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS).
En France, il constitue la principale source d’exposition aux rayonnements ionisants et le second facteur de risque de cancer du poumon après le tabagisme.

Le nombre annuel de décès par cancers du poumon attribuable au radon est estimé à 3000 décès annuels. Ce qui justifie la mise en œuvre d’une politique de prévention.

Actualité

Le 7 novembre, c’est la journée européenne du radon, date anniversaire de Marie Curie qui a découvert le radium. En se dégradant, celui-ci produit un gaz radioactif naturel, incolore inodore, le radon. Initiée par l’association ERA (association européenne du radon), cette journée vise à informer le grand public sur les risques liés à l’exposition à ce gaz.

Les effets du radon sur la santé humaine

Alors que les effets de nombreuses substances chimiques sur la santé humaine n’ont pas encore été évalués, les effets du radon sont eux connus. Le radon est un cancérogène pulmonaire certain pour l’homme (classé depuis 1987 par le centre international de recherche sur le cancer – CIRC, organisme de l’Organisation Mondiale de la Santé).

Les produits de désintégration du radon (descendants) sont également radioactifs et s’associent aux poussières véhiculées par l’air que nous respirons. Ils émettent alors des particules alpha dont l’énergie est absorbée par les surfaces qu’elles heurtent.

La peau est suffisamment épaisse pour ne pas être affectée, mais ce n’est pas le cas des tissus mous, des bronches et des poumons. Les produits de désintégration du radon s’accumulent dans le tissu pulmonaire et l’irradient. Des décennies peuvent s’écouler entre l’irradiation et l’apparition d’un cancer. Le risque du cancer du poumon augmente avec le nombre d’atomes de radon présents dans l’air d’un espace clos et avec la durée pendant laquelle on respire cet air.

Le nombre annuel de décès par cancer du poumon dû à l’exposition domestique au radon est estimé à environ 3 000 en France – chiffres issus d’une étude d’impact par l’IRSN (Ajrouche et al, Radiat. Environn. Biophys ; 2018). Cela correspond à environ 10% des cancers du poumon. Le risque pour la santé lié au radon est majoré par 20 en cas de tabagisme associé ».

Cela représente entre 5% et 12% des décès par cancer du poumon en France, le risque étant fortement aggravé pour les fumeurs. En effet, les fumeurs exposés au radon encourent un risque majoré car les substances cancérogènes contenues dans la fumée du tabac et les rayonnements alpha émis par le radon renforcent mutuellement leurs effets nocifs.

Professionnels de santé : ces informations sont synthétisées dans le dépliant "Le radon dans l’air intérieur" que vous pouvez remettre à vos patients.

Pour en savoir plus sur les effets sanitaires, consulter le dossier "Radon et santé" de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS)

Où trouvons nous du radon ?

Le radon est un gaz radioactif naturel inodore, incolore et inerte, présent partout à la surface de la planète. Il est produit par la désintégration du radium issu lui-même de la famille de l’uranium, présent partout dans les sols et plus fortement dans les sous-sols granitiques et volcaniques. C’est pourquoi des niveaux élevés en radon sont mesurés dans certaines régions françaises (Bretagne, Limousin, Massif central, Vosges, Alpes, Pyrénées, Corse…). Secondairement, il peut aussi provenir de matériaux de construction et de l’eau.

Une cartographie communale diffusée par l’arrêté du 27 juin 2018 [3].a été établie sur la base des travaux de l’IRSN à partir des teneurs en uranium des sols et d’autres facteurs géologiques particuliers (failles, mines et cavités, sources géothermales).La cartographie fournit une cotation du risque appelée « potentiel radon ». La France est divisée en 3 zones :

  • Zones 1 à potentiel faible ;
  • Zones 2 à potentiel faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments ;
  • Zones 3 à potentiel significatif.

Les zones les plus concernées, de catégorie 3, correspondent aux formations géologiques naturellement les plus riches en uranium. Elles sont localisées sur les grands massifs granitiques (Massif armoricain, Massif central, Corse, Vosges, etc.) ainsi que sur certains grès et schistes noirs. Ainsi, 12,2 millions d’habitants sont en zone 3 (18% de la population), répartis dans 72 départements en métropole et outre-mer. La réalisation d’une mesure est recommandée à toute personne habitant dans une commune en zone 3. Lorsque les résultats dépassent le niveau de référence de 300 becquerels par mètre cube (Bq/m3), il est nécessaire de réduire les concentrations en radon. radon

Connaître le potentiel radon de sa commune

Consulter la cartographie disponible sur le site de l’IRSN

Connaître le potentiel radon de ma commune

Outre le radon d’origine environnementale, les activités industrielles liées à l’exploitation du radium dans la première moitié du XXème siècle ou à l’exploitation de l’uranium dans la seconde moitié du XXème siècle ont laissé des substances radioactives produisant un radon d’origine anthropique. Ce radon est le même que celui produit dans l’environnement et constitue le même risque à exposition équivalente. Cependant, il peut être présent en concentration bien plus importante du fait de la présence de ces substances radioactives dans les sols (site contaminé au radium, présence de stériles ou de résidus miniers,…).

Recommandations pour la prévention de l’exposition au radon dans les bâtiments existants

La pénétration du radon dans les bâtiments résulte de paramètres environnementaux (concentration dans le sol, perméabilité et humidité du sol, présence de fissures ou de fractures dans la roche sous jacente) mais aussi des caractéristiques propres au bâtiment (procédé de construction, type de soubassement, système de ventilation, …) ainsi que les conditions climatiques et des habitudes de vie.

Il pénètre dans les bâtiments par :
 les fissures du sol,
 les joints de construction,
 les fissures des murs,
 les parois des étages,
 les équipements sanitaires,
 les approvisionnements d’eau,…

Plusieurs méthodes existent pour diminuer la concentration en radon dans un bâtiment. Au préalable, il est essentiel de connaitre les niveaux de radon pour adapter les mesures de remédiation.

La mesure du radon

Faire une mesure du radon est le seul moyen de connaitre son exposition. Cette mesure est simple et peu coûteuse. Il est possible de réaliser la mesure soi-même ou de la faire réaliser par un bureau d’étude (opérateur agréé par l’Autorité de Sureté Nucléaire) qui pourra proposer d’autres prestations complémentaires (diagnostic, propositions d’actions correctrices). Elle s’effectue à l’aide d’un dispositif de mesure passive (dit dosimètre radon) disponible par Internet auprès de fournisseurs.

Il est recommandé de mesurer le radon pendant deux mois consécutifs entre octobre et mai, pendant la période de chauffe dans les pièces de vie. Il faut éviter les longues périodes d’inoccupation pour être représentatif de l’exposition. Le nombre de dosimètres à poser dépend de la taille de l’habitation ou du bâtiment et de ses particularités (cave, sous-sol, étage,…).

Un à deux dosimètres sont à prévoir par niveau. Il faut veiller à choisir un emplacement :

 où le dosimètre est posé en sécurité, à l’abri de chutes, des animaux, de la curiosité des enfants,… ;
 représentatif des conditions d’inhalation (sur un meuble entre 0m80 et 1m50 du sol,…) ;
 à l’abri du rayonnement solaire, d’une source de chaleur (radiateur, cheminée, appareil électrique, téléviseur,…) ;
 dans la mesure du possible, en dehors des cuisines, en raison des dépôts de graisse.

Le dosimètre doit rester bien ouvert (voir recommandations du fournisseur), et les conditions de pose doivent être vérifiées régulièrement.

Il est possible de se procurer la liste des fournisseurs de dosimètres auprès de votre Agence régionale de santé.

Plus la concentration en radon est basse, plus le risque est faible. La concentration du radon se mesure en Becquerels par mètre cube (Bq/m3). En 2009, l’Organisation mondiale de la santé a recommandé un niveau de référence de 100 Bq/m3, et dans tous les cas de rester en deçà de 300 Bq/m3 (niveau qu’il est recommandé de ne pas dépasser). Le niveau de référence est de 300Bq/m3.

Gestion du radon dans les bâtiments existants

Le radon est un gaz radioactif omniprésent à des niveaux très variables à la surface de la terre. S’il se dilue rapidement dans l’atmosphère libre, il entre dans les bâtiments par les défauts d’étanchéité à l’interface avec le sol sous-jacent et peut se trouver en plus forte concentration à l’intérieur des bâtiments qu’à l’extérieur. Le risque associé à l’exposition au radon est un excès de risque de développement du cancer du poumon. Il constitue la deuxième cause de mortalité par cancer du poumon après le tabac. Dans certaines communes, la réglementation (article L1333-22 et R.1333-28 à R.1333-36 du code de la santé publique) impose une surveillance dans des Etablissements Recevant du Public. Il est alors demandé de réaliser des mesurages du radon (ou mesure de dépistage) et d’apporter des actions correctives sur le bâtiment en cas de résultats dépassant le seuil de référence de 300 Becquerels par mètre cube. Il existe plusieurs moyens de protéger un bâtiment pour diminuer l’exposition intérieure des occupants. Cependant, chaque bâtiment a ses propres caractéristiques et un environnement particulier. Il est alors nécessaire d’adapter les principes de protection à une situation spécifique pour être efficace.

Cette vidéo, réalisée à la demande du ministère chargé de la Santé, présente les principes de protection des bâtiments contre le radon provenant du sol, dans le but de réduire l’exposition des occupants, et comment un diagnostic technique du bâtiment permettra d’adapter des actions correctives efficaces à un bâtiment donné.

Expertise technique pour la définition d’actions correctives
CSTB - Radon - Expertise Technique d’un Bâtiment
VOXMEDIA

Actions correctives dans les bâtiments existants ou mesures de prévention dans le neuf

Plusieurs méthodes existent pour diminuer la concentration en radon dans un bâtiment.

Elles visent à mettre en place « une barrière » contre le radon ou à évacuer l’air vicié en radon.

Elles consistent :

  • à assurer l’étanchéité des sous-sols, des vides sanitaires, des murs, des planchers et des passages de canalisation ;
  • ventiler le sol en dessous du bâtiment et les vides sanitaires ;
  • aérer les pièces en mettant en place, le cas échéant, un système de ventilation mécanique double flux (entrée-sortie).

Un guide du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), qui sera mis à jour en 2023, développe en détail ces techniques.

(Image : Cerema)



Pour plus de renseignements sur les types de travaux il est possible de consulter :

 Le guide de recommandations pour la protection des bâtiments neufs et existants vis-à-vis du radon |ASN

Les fiches thématiques de l’IRSN

 Rémédiation radon : Quels peuvent être les défauts d’étanchéité ?
 Rémédiation radon : Comment ventiler efficacement votre habitation ?
 Rémédiation radon : Comment bien ventiler votre système de chauffage ?

Les 6 fiches pratiques et techniques de la plateforme Jurad-Bat destinées aux particuliers ou aux professionnels

 A1 - étancher les surfaces en contact direct et indirect avec le terrain
 A2 - dévier le flux de radon par mise en dépression du sol sous le bâtiment
 B1 - ventilation manuelle par les fenêtres
 B2 - ventilation automatique par les fenêtres
 B3 - ventilation simple flux hygroréglable
 B4 - ventilation double flux centralisée
 B5 - ventilation double flux par local
 B6 - ventilation par insufflation

Les 11 fiches pratiques de retour d’expérience sur les actions chantiers d’atténuation du radon qui ont été établies en Bretagne par Approche Eco Habitat en lien avec le CSTB

 Fiche 1 : Étanchements & ventilation mécanique par insufflation au sous-sol
 Fiche 2 : Étanchements ponctuels, drainage & mise en dépression du vide sanitaire
 Fiche 3 : Étanchements & ventilation du vide sanitaire (habitat collectif)
 Fiche 4 : Drainage, ventilation vide sanitaire & système de dépressurisation des sols
 Fiche 5 : Étanchements – ventilation puis mise en dépression du vide-sanitaire
 Fiche 6 : Étanchements & ventilation du bâtiment
 Fiche 7 : Système de Dépressurisation des Sols (S.D.S)
 Fiche 8 : Système de Dépressurisation des Sols (S.D.S)
 Fiche 9 : Ventilation vide sanitaire & cave en sous-sol
 Fiche 10 : Ventilation sous dallage & étanchements ponctuels
 Fiche 11 : Création d’une nouvelle dalle intégrant un système de dépressurisation du sol (SDS)

 Fiche 1 : Diminution du radon à très faible coût
 Fiche 2 : Diminution du radon drastiquement
 Fiche 3 : Diminution du radon à coût maîtrisé
 Fiche 4 : Diminution du radon par la cave
 Fiche 5 : Diminution du radon via travaux dans le garage
 Fiche 6 : Diminution du radon par étanchement et ventilation
 Fiche 7 : Diminution du radon via réfection du sol et de la ventilation
 Fiche 8 : Diminution du radon par étanchements divers
 Fiche 9 : Diminution du radon par action sur la ventilation
 Fiche 10 : Diminution du radon par la mise en dépression du sol

Plus d’informations sur les travaux et les techniques d’atténuation du radon sur les sites suivants :

 Retours d’expérience et formations sur le site radonbretagne.fr - (Approche Eco Habitat)
 "Comment connaître et réduire son exposition au radon" - (IRSN)
 "Grille d’audit simplifié relatif à la présence de radon dans les habitats domestiques et les établissements scolaires et les crèches" - (CEREMA)
 Guide « RADON : gérer le risque pour la construction et la rénovation de logements » (Qualitel)
 Guide « Radon : dépister et traiter ce polluant de l’air intérieur - (Fédération Française du Bâtiment)
 "Comment diminuer les concentrations en radon dans mon habitation ?" - (Plateforme JuradBat)
 "Présence de radon : quelles solutions ?" - (Plateforme Qualité de l’Air Franche Comté)
 "Prévention et remédiation du risque radon - Rendez-vous technique du 7 mai 2019 à Lamballe" - (Réseau Breton Bâtiment Durable)
 "Technique de remédiation dans les bâtiments existants" - (CSTB extranet)
 "Radon et santé" - (OMS)

 Sites des Agences Régionales de Santé de votre région si situées en zone radon.


Source :
Direction Générale de la Santé
Sous-Direction de la prévention des risques liés à l’environnement et à l’alimentation
Bureau « Environnement intérieur, milieux de travail et accidents de la vie courante »
14, avenue Duquesne - 75007 PARIS