Questions/réponses recommandations pour les femmes enceintes ou en désir de grossesse

Dans un avis rendu public le 19 février 2016, actualisé le 20 juin 2016, le Haut Conseil de la santé publique (HSCSP) a pris en compte les dernières données scientifiques disponibles qui relatent des cas de transmission du virus Zika par voie sexuelle au sein de couples lors de relations intimes.
Par ailleurs, du virus infectieux a été mis en évidence dans le sperme, même chez des hommes ne présentant pas de symptômes cliniques du zika, jusqu’à trois mois après le retour d’une zone de circulation active du virus.
Le risque de transmission par voie sexuelle est moindre que le risque de transmission vectorielle (par piqure). Mais ce mode de transmission doit aussi être pris en considération dans les zones d’épidémie. Il doit être également envisagé comme un mode de transmission en dehors des zones d’endémie.

Cette Foire Aux Questions s’appuie sur les recommandations fournies par le HCSP.

Si vous êtes enceinte, votre médecin traitant et/ou votre gynécologue sera le plus à même de vous conseiller et d’envisager les solutions adaptées à votre situation.

Quel est le risque de transmission du Zika par voie sexuelle ?

La première observation publiée à ce jour d’une probable transmission sexuelle du virus Zika concerne un couple américain du Colorado en 2008. Depuis, des cas de transmission par voie sexuelle ont été rapportés dans le monde, dans les Département français d’Amérique et en métropole.

Le Haut Conseil de la santé publique a estimé dans son avis actualisé du 20 juin 2016 que la transmission sexuelle du virus Zika était avérée même si les données scientifiques sont, à ce jour, trop peu nombreuses pour évaluer son importance dans la transmission du Zika.

Le HCSP a donc actualisé les mesures recommandées pour éviter la transmission du virus Zika par voie sexuelle.

Quelles recommandations s’appliquent aux femmes enceintes vivant dans des zones d’épidémie ?

En complément du respect des mesures de protection contre le moustique (vêtements longs, répulsifs…), il est recommandé aux femmes enceintes vivant dans des zones d’épidémie d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant la durée de la grossesse. Ces femmes doivent bénéficier d’un suivi renforcé par leur médecin traitant et/ou leur gynécologue.

Quelles recommandations s’appliquent aux femmes ayant un projet de grossesse ou en âge de procréer vivant dans des zones d’épidémie ?

Dans la zone d’épidémie, il est recommandé aux femmes ayant un projet de grossesse ou en âge de procréer d’envisager une contraception pendant toute la durée de l’épidémie.
Le médecin traitant et/ou le gynécologue est le plus à même d’assurer le suivi et de préconiser les solutions les plus adaptées à chaque situation.

Quelles recommandations s’appliquent aux femmes enceintes et aux femmes en âge de procréer qui envisagent un voyage dans une zone épidémique ?

Il est recommandé aux femmes enceintes et aux femmes en âge de procréer d’envisager un report de leur voyage. Sinon elles doivent envisager de consulter impérativement un médecin traitant ou un gynécologue avant le départ.
Pour celles qui ne veulent ou ne peuvent différer leur voyage, il est recommandé d’appliquer scrupuleusement les mesures de protection individuelle contre les moustiques et d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant le séjour.

Les femmes en âge de procréer doivent envisager une contraception pendant la durée de leur séjour dans une zone d’épidémie.

De même, au retour, il est conseillé d’éviter tout rapport sexuel non protégé avec un homme ayant pu être infecté par le virus Zika pendant une durée de six mois et/ou pendant toute la durée de la grossesse pour les femmes enceintes.

Quelles sont les recommandations pour les femmes enceintes de retour d’une zone épidémique présentant des signes cliniques ?

Pour les femmes enceintes ayant pu être infectées par le virus Zika au cours d’un voyage en zone d’épidémie (par piqûre de moustique infecté ou lors de rapports sexuels non protégés), il est recommandé de consulter immédiatement un gynécologue ou un service d’urgence obstétricale.
Il est également conseillé d’éviter tout rapport sexuel non protégé avec un homme, ayant été exposé au virus Zika, pour une durée de 6 mois.

Quelles sont les recommandations pour les femmes enceintes de retour d’une zone épidémique sans signe clinique ?

Pour les femmes enceintes ayant pu être infectées par le virus Zika au cours d’un voyage en zone d’épidémie (par piqûre de moustique infecté ou lors de rapports sexuels non protégés), il est recommandé de consulter leur gynécologue ou un service obstétrical pour un bilan clinique et biologique.

Il est également conseillé d’éviter tout rapport sexuel non protégé avec un homme ayant pu être infecté par le virus Zika au moins six mois après son retour de zone d’épidémie ou pour une plus longue durée (qui ne peut actuellement être précisée) s’il a présenté des signes cliniques évocateurs de Zika ou si l’infection Zika a été confirmée chez lui.

Quelles recommandations s’appliquent aux hommes ?

Tout comme les femmes, les hommes doivent être informés sur la maladie Zika et ses complications. Ils doivent être sensibilisés aux mesures de protection individuelle contre le moustique.

Il leur est recommandé d’éviter tout rapport sexuel non protégé avec une partenaire au moins six mois après leur retour de zone d’épidémie s’il a présenté des signes cliniques évocateurs de Zika ou si l’infection Zika a été confirmée chez lui. En cas de doute, des analyses peuvent être effectuées.