Agent
L’agent bactérien responsable du SHU typique appartient à l’espèce Escherichia coli, le plus souvent de sérotype O157:H7. La production de shigatoxines est responsable de la maladie. On peut retrouver ces bactéries sous diverses appellations : STEC (Escherichia coli produisant des shigatoxines) ou VTEC (Escherichia coli produisant des verotoxines)
Réservoir
Les intestins des bovins constituent le principal réservoir de STEC.
La contamination de l’aliment provient le plus souvent d’une hygiène défectueuse lors de la traite ou de l’abattage des animaux
Les viandes hachées constituent le risque majeur en raison d’une possible contamination à cœur par ces bactéries lors de l’opération de hachage.
Mode de contamination
La contamination est le plus souvent alimentaire : ingestion d’un aliment consommé cru ou peu cuit.
La viande de bœuf, en particulier hachée, est le plus souvent la cause.
Le lait cru et les produits à base de lait cru sont également impliqués, de même que de façon plus exceptionnelle, la consommation de légumes crus ou d’eau non traitée (eau de puit par exemple) contaminés pas des déjections animales.
Une transmission inter-humaine par transmission oro-fécale au sein des familles ou des collectivités est possible par défaillance des mesures d’hygiène.
Les contacts directs avec des animaux contaminés ou leurs déjections peuvent également être en cause. Il est à noter que la dose infectante est très faible.
Epidémiologie
Une centaine de cas pédiatriques sont signalés chaque année en France depuis la mise en place de la surveillance en 1996.
En savoir plus sur les données épidémiologiques
Clinique
Le syndrome hémolytique et urémique typique se manifeste aux âges extrêmes de la vie, surtout chez le jeune enfant.
Le SHU constitue une complication grave d’un épisode de diarrhée souvent sanglante, pouvant évoluer dans 10 % des cas vers une anémie hémolytique, une thrombopénie (baisse des plaquettes) et une insuffisance rénale aiguë, qui constituent les principales caractéristiques du SHU. Néanmoins, le taux de mortalité est actuellement inférieur à 5 % dans la littérature et à 1% en France.
Diagnostic
L’infection à E. coli producteurs de shigatoxines est confirmée par le Centre national de référence (CNR) des E. coli et Shigella et au laboratoire associé au CNR :
par mise en évidence d’anticorps sériques dirigés vers le lipopolysaccharide des huit sérogroupes de STEC les plus fréquemment rencontrés (O157, O103, O26, O145, O91, O111 et O128, O55) ;
par isolement de souches de STEC ou détection par PCR de gènes codant pour les shigatoxines (stx, eae), dans les selles.
Déclaration
En dehors des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), le SHU n’est pas une maladie à déclaration obligatoire.
Toutefois, quand il entre dans les critères de déclaration des TIAC, le foyer doit être signalé sans délai et par tout moyen approprié à l’Agence régionale de santé par le clinicien ou le responsable du laboratoire.
Un cas est défini comme un enfant de moins de 15 ans, pour lequel un diagnostic clinique de SHU (début brutal d’une anémie hémolytique avec insuffisance rénale) a été posé selon les critères biologiques suivants : anémie hémolytique micro-angiopathique (hémoglobine <10g/100ml et schizocytose ≥2 %) et insuffisance rénale (créatininémie >60 µmol/l si âge <2 ans, >70 µmol/l si âge ≥2 ans).
Traitement
La prise en charge est hospitalière avec des mesures symptomatiques, en particulier, dialyse et transfusion.
Prévention
Dans le cadre de la prévention du syndrome hémolytique et urémique de l’enfant, deux catégories d’aliments sont notamment en cause : les viandes hachées et les produits à base de lait cru.
Les viandes hachées.
Pour prévenir le SHU :
La chaîne du froid doit être respectée.
La viande hachée par le boucher à la demande doit être consommée dans la journée, et les steaks hachés surgelés ne doivent pas avoir subi une rupture de la chaine du froid ou une décongélation.
La cuisson des viandes, et surtout de la viande hachée de bœuf, doit être effectuée à cœur. Pour cela, il faut s’assurer que la viande est cuite au centre et qu’elle n’est plus rosée.
Le lait cru
C’est un aliment très fragile qui peut être facilement contaminé par des bactéries. Le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 3 ans ; préférer les fromages à pâte pressée cuite
(type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé.






Informations de référence
Santé Publique France/Dossier syndrome hémolytique et urémique
La prévention du syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant âgé de moins de 15 ans en France