Points de vigilance du 28 septembre 2021 : système d’information et vaccination contre le Covid-19

Au terme de sa réunion du 28 septembre 2021, le CCL Covid-19 a exprimé les points de vigilances suivants sur le thème de la vaccination contre le Covid-19 :

1. Des disparités importantes de couverture vaccinale contre le Covid-19 existent entre les territoires (départements ou EPCI).

Les médias s’en font l’écho (ex. : journal Le Monde dans son édition datée du 22/09/2021). Les causes de ces disparités sont sans doute multifactorielles.

Le Comité s’interroge sur l’usage opérationnel qui est fait de ces données par les autorités et les professionnels de santé à un niveau local (départemental ou infra-départemental). La mise à disposition de données de couverture vaccinale à l’échelon des zones IRIS (ilot de regroupement de l’information statistique) permettrait-elle une adaptation plus précise des dispositifs de vaccination et dans cette perspective des dispositifs « d’aller vers » ?

2. Une diminution dans la dynamique de vaccination est constatée et relayée par les professionnels de santé.

Cette diminution est à mettre en regard du grand nombre de personnes vaccinées. Elle est également variable selon les territoires et les tranches d’âges de la population.

Le Comité s’interroge sur les modalités d’analyse et de transmission de ces informations aux autorités et acteurs locaux. Le Comité s’interroge, ici également, sur l’usage opérationnel qui est fait de ces informations par les autorités et les professionnels de santé à un niveau local.

Est-il envisagé une action particulière en direction des personnes âgées de plus de 80 ans qui demeurent moins vaccinées que la tranche des 70-79 ans ?

A-t-on des éléments sur les effets sur la vaccination de la transmission des listes de patients non vaccinés aux médecins de ville ?

3. La mise en oeuvre de la recommandation du rappel de vaccination contre le Covid-19 a débuté.

Le Comité demande que lui soit communiquée les données portant sur le déploiement de cette campagne de rappel de la vaccination par territoire et de l’adhésion des personnes immunodéprimées à la 3ème dose préconisée afin d’obtenir une réponse immunitaire protectrice.

4. Des destructions de doses de vaccins contre le Covid-19 ont lieu en raison notamment de leurs dates de péremptions dépassées.

Des doses de vaccins contre le Covid-19, en nombre important, ont été acquises et ont été livrées permettant une couverture vaccinale importante de la population française.

Le Comité demande que lui soient communiquées l’agenda des doses vaccinales avec notamment les données portant sur la date et le nombre de doses de vaccin livrées, injectées et détruites au cours du temps et par territoire ainsi que les dates de péremption au regard de la date de livraison.

5. Des particularités liées à certains publics sont difficilement pris en compte par les systèmes d’information et le passe sanitaire.

Cas des français vivant à l’étranger.

a. Cas des personnes vaccinées avec Janssen. La recommandation d’une dose complémentaire de vaccin type ARNm pour les personnes ayant été vaccinées avec un vaccin Janssen pose notamment la question du parcours vaccinal des Français établis hors de France. Lorsqu’ils ont été vaccinés à l’initiative des postes diplomatiques, ils l’ont été (dans la plupart des pays) avec un vaccin Janssen. Le vaccin Janssen, selon les recommandations de la HAS, était orienté vers les plus de 55 ans en France. Il a toutefois été administré à l’étranger, dans quelques pays par nos postes diplomatiques et consulaires, aux plus de 18 ans.

Les systèmes d’information en santé ont-ils pu anticiper ces situations ? Quelle est l’option retenue pour répondre à ces nouvelles recommandations de la HAS sur une seconde dose ARNm afin de compléter le parcours vaccinal des adultes vivant à l’étranger lorsque ce type de vaccin ARNm n’est pas disponible localement ? Quelle solution pour les adolescents, pourtant soumis au passe sanitaire, et pour les Français de moins de 55 ans qui n’ont pu avoir accès au Janssen ?

b. Le gouvernement a fait le 26 aout une annonce relative à l’obtention du passe sanitaire pour les Français établis hors de France qui avaient reçu un vaccin non reconnu par l’Agence Européenne du Médicament. Cette annonce n’a pas été suivie d’action pendant plus d’un mois et les personnes se conformant aux recommandations du gouvernement se sont vues refuser le passe sanitaire en raison de l’absence de décret traduisant la décision prise en conseil de défense. Cette décision n’a été finalement mis en place que tout récemment et de manière partielle. Les décisions prises invitent les personnes ayant un parcours vaccinal complet avec Spoutnik à effectuer un second parcours vaccinal complet. Ceci s’appuie-t-il sur une recommandation de la HAS ?

Cas des personnes ayant eu le Covid-19, puis une 1e dose du vaccin.

a. Pour ces personnes, l’injection d’une dose de rappel (après 6 mois, équivalent à une 3e dose) entraine un passe sanitaire (précédemment valide) invalide pendant 7 jours. Le système d’information identifie en effet la dose de rappel comme une 2e dose avec pour conséquence un cycle vaccinal considéré comme en cours de finalisation.

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