Choléra

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Le choléra reste à l’échelle mondiale une menace pour la santé publique et un indicateur de l’absence d’équité et d’un développement social insuffisant.

La maladie

Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l’espèce Vibrio cholerae.

Aujourd’hui, les mesures d’assainissement et d’hygiène collective et individuelle ont mené à la disparition du choléra en France (hors Guyane et Mayotte, où des épidémies sporadiques et limitées ont été décrites dans les deux dernières décennies). En France, le choléra, qui fait l’objet d’une déclaration obligatoire, est en effet une pathologie importée rare. Entre 0 et 2 cas de choléra sont déclarés chaque année en France depuis 2000, ils concernent des voyageurs de retour de zone d’endémie. C’est un chiffre faible et en diminution.

Le signalement précoce à l’agence régionale de santé (ARS) des cas suspects et confirmés est obligatoire dès le premier cas. Cela permet la mise en place rapide des mesures d’hygiène et le déclenchement d’une investigation à la recherche de personnes contact. La surveillance épidémiologique est assurée en France par Santé publique France.

Transmission

L’Homme est le principal réservoir du choléra ainsi que, dans certaines régions, les animaux vivant en milieu aquatique ou à proximité d’un tel environnement. Le choléra est principalement lié à l’absorption d’eau ou d’aliments contaminés. Les bacilles, ou vibrions cholériques, sécrètent dans l’intestin la toxine cholérique, qui provoque la perte d’eau et d’électrolytes (jusqu’à 15-20 litres par jour). Les selles diarrhéiques libérées en grande quantité propagent dans l’environnement des bacilles qui peuvent contaminer l’eau et les aliments. On parle de transmission oro-fécale.

Les fortes concentrations de population, associées à une hygiène défectueuse du milieu et un défaut d’assainissement, peuvent favoriser l’apparition et le développement des épidémies de choléra.

Symptômes et traitement

La durée d’incubation du choléra est courte, de quelques heures à cinq jours.

La plupart des personnes contaminées par Vibrio cholerae présentent peu ou pas de symptômes, bien qu’on puisse retrouver le bacille dans leurs selles pendant une à deux semaines. En cas de maladie, 80 à 90 % des épisodes sont bénins ou modérément sévères et il est alors difficile de les distinguer cliniquement d’autres types de diarrhées aiguës. La bactérie peut ainsi circuler à bas bruit. Moins de 20 % des malades développent l’ensemble des symptômes typiques du choléra, avec des diarrhées aqueuses abondantes et des vomissements, conduisant à une déshydratation, modérée à sévère (50% des cas symptomatiques), le plus souvent sans fièvre.

Le diagnostic du choléra est clinique et biologique. Il repose sur la mise en évidence de V. cholerae du sérogroupe O1 ou O139 producteur de toxine cholérique dans les selles ou vomissures d’un malade. En cas de suspicion d’isolement d’une souche de vibrion cholérique, il faut prendre immédiatement contact avec le Centre National de Référence des vibrions et du choléra pour typage et confirmation du diagnostic.

Le traitement du choléra consiste essentiellement à compenser les pertes digestives d’eau et d’électrolytes. En fonction de l’importance de la déshydratation, la réhydratation se fait par voie orale ou en intraveineuse. Une amélioration de l’état du malade est visible rapidement (en quelques heures) et la guérison survient en quelques jours. Il n’y a pas de séquelles. L’antibiothérapie peut être utile dans certains cas graves, permettant de réduite le volume et la durée de la diarrhée ainsi que la période d’excrétion du vibrion dans les selles, mais des souches multi résistantes peuvent apparaître. En l’absence de traitement, la mort peut survenir en 1 à 3 jours. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et les individus fragilisés.
Il n’existe pas de vaccin actif spécifique contre les Vibrio cholerae du sérogroupe O139. En revanche, les personnes identifiées du second cercle et les personnels intervenant auprès de patients ou dans des zones touchées par une épidémie peuvent bénéficier d’un vaccin anti-cholérique (contre différentes souches Vibrio cholerae O1 et une sous-unité B de la toxine cholérique recombinante)

Prévention

Lorsque les règles d’hygiène de base sont respectées, le vibrion responsable du choléra est peu transmissible, la transmission étant oro-fécale. La chloration adaptée de l’eau et les mesures d’hygiène de base suffisent généralement à prévenir les contaminations. En cas de voyage dans des zones endémiques, le respect des mesures d’hygiène (hygiène alimentaire avec consommation d’aliments cuits et chauds, d’eau en bouteille capsulée, éviction des glaçons, lavage des mains et hygiène du domicile comme le nettoyage des surfaces et du matériel) reste la meilleure des préventions individuelles.

Un vaccin recombinant inactivé dirigé contre Vibrio cholerae sérogroupe O1 est disponible en France. Ce vaccin n’est pas efficace vis à vis des souches O139 toxinogènes. La vaccination contre le choléra n’est pas recommandée pour les voyageurs ; elle peut être recommandée, en situation d’épidémie, pour les personnels devant intervenir auprès de malades et pour la vaccination autour des cas, selon une stratégie définie.

Retrouvez l’ensemble des recommandations et conseils sur le site de l’Institut Pasteur dans la rubrique « Choléra » sur : https://www.pasteur.fr/fr/sante-publique/cnr/les-cnr/vibrions-cholera/la-maladie-recommandations

Recommandations aux voyageurs

Si vous envisagez de partir à l’étranger pour du tourisme ou un voyage professionnel, vous devez vous renseigner avant votre départ sur les conditions sanitaires du ou des pays que vous comptez visiter. Toutes les informations et conseils utiles sur service-public.fr dans la rubrique « Recommandations sanitaires aux voyageurs ».

Le ministère chargé de la Santé a mis à jour en 2024 les recommandations sanitaires aux voyageurs du Haut Conseil de la santé publique.

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