La police municipale et les troubles psychiques

Objectifs résumés
1. Echange avec la police municipale afin de lever des préjugés et situer leur action sur la ville de Corbeil
2. Apprendre à se repérer et à se déplacer dans Corbeil (panneaux de signalisation, traversé au bon endroit et au bon moment etc…)
3. Informer les policiers municipaux sur les troubles psychiques par le biais de l’infirmière du foyer
4. Illustrer avec des exemples concrets afin d’associer la théorie à leur pratique

Le porteur de projet

Coordonnées de la structure :

La Maison du Coudray
8, rue du bas coudray
Corbeil Essonnes 91100
Type de structure :
Association et organisation professionnelle

Coordonnées du contact :

GRAND Arnaud
Qualité : Directeur du foyer de vie
Téléphone professionnel : 01 83 35 07 41
Courriel professionnel : arnaud.grand@alve.fr

Contexte

L’origine
Ce projet prend forme suite à un constat de l’équipe et une demande des résidents.
L’équipe constate que beaucoup d’entre eux rencontrent des difficultés pour se situer dans la ville de Corbeil, créant pour certain des angoisses lors de leurs sorties. D’autre part, leurs déplacements se compliquent par le fait qu’ils ne connaissent pas tous la signalétique qui régit le code de la route.
Certains résidents avaient des préjugés vis-à-vis de la police par rapport à leur parcours de vie qui parfois ces personnes sont obligés d’intervenir face à leur maladie.
Par ailleurs, les agents de la police municipale manifeste un manque d’information concernant les troubles psychiques, compliquant les échanges entre eux et les résidents ou bien lors de leurs interventions. A ce jour, aucune formation sur les troubles psychiques n’est proposée à la police, les pompiers, la police municipale…

La finalité
L’objectif de cette action se situe en deux temps : Dans un premier temps, organiser une rencontre entre la police et les résidents au sein du foyer afin de favoriser le dialogue entre les différents protagonistes..
Dans un second temps, informer la police des différents troubles psychiques, de leurs symptômes et de leurs manifestations. L’objectif est de faciliter la communication avec les résidents mais également lors de leurs interventions sur le terrain.
D’autre part, des faits divers ont malheureusement eu lieux dans le département de l’Essonne et au niveau national opposant des personnes souffrants de troubles psychiques et la police. Ces événements stigmatisent et opposent deux publics dans notre société. L’objectif est de redonner une image positive et tisser du lien.

La description du projet
La rencontre entre les différents protagonistes permet de lever certain à priori et manque de communication. Une mise en pratique dans la ville de Corbeil découle de cette rencontre
Dans un second temps deux groupes de policiers municipaux et d’agents de surveillance de la voie publique viennent au foyer afin d’échanger avec l’infirmière et une éducatrice du foyer à propos des troubles psychiques.

Les acteurs
Le projet prend forme suite à un constat au sein du foyer de vie. Les résidents se sentent en difficulté lors de leur déplacement dans la ville et ses alentours. Certains verbalisent une crainte de la police et les stigmatisent dans un rôle uniquement coercitif. Ils ne comprennent pas leur rôle ni quand et comment les interpeller.
Certains policiers, quant à eux, verbalisent un manque d’information concernant les troubles psychiques, intervenant parfois avec difficulté auprès d’un public qui nécessite un accompagnement différent.
Dans un 1er temps, le brigadier-chef est venu à la rencontre des résidents afin de proposer un échange et de leur donner les bonnes attitudes à avoir dans la rue.
Dans un second temps deux groupes de policiers municipaux viennent au foyer. L’infirmière propose de partir d’une situation rencontrée lors d’une intervention afin de leur donner un apport théorique lors de leur pratique.

Les axes prioritaires :

  • Axe 7 : Autre

La réalisation

La mise en œuvre
La rencontre entre les résidents et le brigadier-chef a lieu au sein du foyer au mois de juin et mise en pratique au sein de la ville de Corbeil Essonnes.
La rencontre avec la PM s’effectue au mois d’octobre en deux temps. Des exemples concrets illustrent leur pratique. Par exemple, s’ils ont en face d’eux une personne qui porte des lunettes de soleil en hiver, plusieurs couches d’habits, ou bien qui cligne de nombreuses fois ou regarde quelque part en leur parlant alors il se pourrait que cette dernière souffre de troubles psychiques (non stabilisés). Il est donc préférable d’être plus vigilent, favoriser le dialogue au contact physique et parfois même aller dans son sens.

Projet initié en :
2018

Projet mis en œuvre en :
2018

Comment et combien ?
Les policiers municipaux donnent un exemple concret : un homme était terrorisé par des crocodiles qu’il voyait devant lui et l’empêchait d’avancer. L’infirmière explique que plutôt que de le braquer, il est plus judicieux d’accepter sa réalité, qui est différente de la nôtre qui ne voit pas ces crocodiles. En essayant de les contourner par exemple cette personne se sent écoutée et acceptera plus facilement de les suivre. Il s’agit alors d’identifier des signes inhérents à la maladie psychiques afin de créer une communication basée sur l’échange et non sur une violence verbale qui monterait en symétrie.
Ces échanges en trois temps ne nécessitent pas de moyen financier. Une salle est mise à disposition au sein du foyer pour organiser les différentes rencontres.
Des moyens humains sont toutefois nécessaires : la présence de deux équipes municipales, l’infirmière, une éducatrice du foyer et la présence des résidents volontaires (pour la première partie de l’information).

La communication
Lors de la 1 ère séance d’information avec la PM, deux médias sont présents. Il s’agit du Parisien et de bien vivre à Corbeil.
La médiatisation de ce projet partenarial avec la PM permet à la fois de lever des préjugés sur la maladie psychique et sur la police de la part des différents protagonistes mais également du lecteur. La prévention et l’information sont à la fois importantes et nécessaires pour les forces de l’ordre mais également pour les résidents qui ont une casquette « de citoyen ordinaire dans la rue ».
http://www.leparisien.fr/essonne-91/corbeil-essonnes-la-police-municipale-a-la-rencontre-des-residents-de-la-maison-du-coudray-08-06-2018-7760883.php

http://www.leparisien.fr/corbeil-essonnes-91100/corbeil-essonnes-des-policiers-municipaux-sensibilises-aux-troubles-psychiques-20-09-2018-7896507.php

Et après

Les résultats
Les résidents sont plus attentifs dans leur ville d’habitation. Le policier présent lors de la 1ere rencontre leur a donné des repères spatio-temporel, leur permettant ainsi d’être plus rassurés et attentif lors de leur déplacement à pied.
Ces derniers n’ont pas toujours la notion du danger et d’évaluation du danger lors de leurs sorties. Ils manifestent le besoin de se sentir rassuré et en sécurité afin de garder leur autonomie. Il y a un travail de confiance en soi sous-jacent (être en capacité de le faire ou de se dépasser).
D’autre part, la PM peut adaptée son langage verbale ou non verbale avec un résident dans la rue ou bien une autre personne qu’ils aurait pu identifier comme souffrant de troubles psychiques au moment de leur intervention. Aussi, ils ont à la fois des « billes » afin d’anticiper une situation complexe dans la rue mais également d’avoir une approche différente et plus adaptée aux résidents du foyer.

Evaluation et suivi
Ce projet apporte un changement de regard entre la police municipale et les résidents. Des liens se sont créés entre les deux publics. Lors des événements festifs au sein du foyer les résidents invitent les agents à y participer.
Annuellement, une journée de recyclage sera proposée à la police municipale de Corbeil pour les nouveaux agents.
Les pompiers et un lycée nous ont contactés afin de faire de la prévention sur les troubles psychiques (sapeurs-pompiers et les étudiants). Ces demandes montrent un besoin d’information sur les troubles. Des réunions seront organisées entre 2019-2020.

Quelques conseils et témoignages
« Cette formation aide les agents à avoir le début d’une base sur la reconnaissance de certains comportements en intervention ». Agent de la PM