Réalité virtuelle et détection précoce de maladie psychiatrique

Objectifs résumés
A destination des aidants (cible première), ou des personnels soignants (cible seconde), les principaux objectifs sont :
Dépister précocement les premiers épisodes psychotiques
Discerner les éléments délirants dans le discours et/ou le comportement du patient et adapter son attitude
Gérer le délire et/ou la crise et/ou l’agressivité du patient

Le porteur de projet

Coordonnées de la structure :

EPS Barthélemy Durand
avenue du 8 mai 1945
Etampes 91150
Type de structure :
Établissements de santé

Coordonnées du contact :

Sigman Olivier
Qualité : adjoint au directeur des relations avec les usagers
Téléphone professionnel : 01 69 92 52 09
Courriel professionnel : dru@eps-etampes.fr

Contexte

L’origine
Au cours des CDU, les représentants des familles ont exprimé leur désarroi sur la prise en charge de leurs enfants/adolescents/adultes à charge : que faire lorsqu’une maladie psychiatrique s’installe, comment la prendre en charge ? Comment discuter avec son proche malade ?
La direction chargée de l’innovation et celle chargée des soins ont souhaité par ailleurs développer un outil de formation par réalité virtuelle, en collaboration avec l’université Paris Saclay.

La finalité
L’objectif de ce projet est une meilleure formation des aidants et des personnels soignants à la prise en charge d’un patient qui devient délirant : limiter les incidents de prise en charge, limiter les agressions, sensibiliser les proches à ce qu’est un trouble psychiatrique…

Des objectifs plus spécifiques sont destinés aux publics formés :
Pour les aidants :
Identifier et analyser les signes verbaux et comportementaux manifestés par le patient
Détecter les éventuels éléments délirants
Développer sa capacité à agir de façon pertinente
Adapter son attitude dans une optique d’apaisement
Identifier le besoin en soins

Pour les professionnels de santé :

Reconnaître lors de visites à domicile les symptômes d’entrée dans la maladie et les rechutes
Détecter les éventuels éléments délirants
Adapter sa communication aux patients et à la famille
Identifier la nécessité éventuelle d’un recours médical

La description du projet
Le projet est la réalisation d’un module de réalité virtuelle. Un groupe de travail pluriprofessionnel a été constitué. Un appel d’offres, suite à la validation de la prise en charge par l’ARS IDF, a été lancé. Le prestataire choisi est 2JProcess. Ce projet est destiné aux aidants familiaux, et aux soignants : ils sont partie intégrante de ce projet.
Les usagers cibles sont les proches de patients en crise psychotique et à qui l’outil permet de faire face.

Les acteurs
Les acteurs à l’origine du projet sont les familles de patients, et les directions en charge de l’innovation et des soins.
Deux équipes en interaction ont été constituées : une équipe coordinatrice et une équipe pédagogique et scientifique.
L’équipe coordinatrice, chargée de la coordination globale du projet, de la rencontre et du choix des prestataires, de la coordination de l’équipe pédagogique, lien avec administration, est constituée :
 de représentants du LabForSims (université Paris-Saclay) : Pr Benhamou, Dr Blanié et Mr Bech
 de la directrice des soins de l’EPS BD : Mme Dumenoir
 du directeur chargé de la recherche et de l’innovation : M. Ricci

L’équipe pédagogique et scientifique, dont le rôle est de concevoir et de valider les scénarios pédagogiques (vraisemblance, intérêt pédagogique…), est constituée de :
 des membres de l’équipe coordinatrice ;
 de Mme Ergand (Pte UNAFAM 91) ;
 de médecins psychiatres, d’infirmiers, de cadres formateurs
 du prestataire 2J Process

Les axes prioritaires :

  • Renforcer et préserver l’accès à la santé – y compris à la prévention – pour tous, notamment par une information adaptée aux personnes vulnérables (mineures, majeures protégées, en perte d’autonomie, souffrant de troubles psychiques, intellectuellement déficientes…), étrangères, placées sous main de justice… ;
  • Sensibiliser les professionnels de santé au moyen d’actions de formation aux droits des usagers, intégrant ces derniers à la formation et à l’évaluation
  • Accompagner les évolutions du système de santé, qu’elles soient organisationnelles ou liées aux innovations (bio) technologiques dans le respect des droits des usagers et de l’éthique (numérique en santé, télémédecine, centres, maisons, réseaux, communautés professionnelles territoriales de santé, soins de santé transfrontaliers, chirurgie ambulatoire, prises en charge à domicile etc.) et par la mobilisation des outils de démocratie participative favorisant l’information et le débat citoyen.

La réalisation

La mise en œuvre
Les actions déjà menées (car le projet ayant respecté son calendrier, il sera à disposition en janvier 2020 pour le début des formations) sont les suivantes :
phase 1 : recherche de financements et de partenaires (avril à juin 2018)
phase 2 : écriture des éléments juridiques et du cahier des charges (juillet 2018 à décembre 2018) de la consultation pour trouver un prestataire technique
phase 3 : Ecriture du scénario (janvier à août 2019)
phase 4 : élaboration technique et tests de cohérence (mai 2019 à décembre 2019)
Phase 5 : déploiement et utilisation du logiciel par réalité virtuelle

Projet initié en :
2018

Projet mis en œuvre en :
2018

Comment et combien ?
L’EPS BD s’est appuyé sur l’obtention d’un appel d’offres de l’ARS IDF pour équilibrer une partie de son budget prévisionnel. La seconde partie reposera sur la vente de l’activité de formation (à tarif très bas pour les aidants : 50€ environ, et à tarif normal pour les institutions). Il s’agit pour l’instant donc d’un investissement de l’EPS BD. Des partenariats sont à l’étude au niveau national pour mutualiser des modules de réalité virtuelle.
Les membres des équipes participent à titre bénévole sur leur temps de travail.
Coût d’investissement pour le développement et la fourniture de matériel : 78k€.

La communication
Plusieurs valorisations sont prévues :
 communication à l’ensemble de nos partenaires ;
 présentations aux familles lors des CDU et des rencontres familles-soignants ;
 presse régionale (Le Parisien)
 presse spécialisée (La revue de l’infirmière, APM, France 5 "journal de la santé")

Et après

Les résultats
Ce projet s’inscrit dans une démarche de déstigmatisation et de dédramatisation de la prise en charge de la maladie mentale qui s’appréhende comme les autres pathologies "jamais d’abord sur le patient". Il s’agit d’un projet innovant et avec une forte utilité sociale pour des aidants et associations parfois démunies et isolées.
D’autres modules pour travailler sur les habiletés sociales à destination des patients autistes sont en préparation conceptuelle.
Ce projet est tout à fait transposable et généralisable dans un secteur (la psychiatrie) en forte mutation. Facteurs favorisants : avoir des appels d’offres réguliers sur l’innovation en santé pour amorcer une démarche plus pérenne.

Evaluation et suivi
L’évaluation est faite en temps réel par l’équipe coordinatrice, mais également par le comité recherche de l’établissement (tous les semestres). C’est un projet porté et suivi au plus haut niveau de l’EPS Barthélemy Durand.
L’évaluation est une source de motivation par les équipes, car elles ressentent un soutien de la part de la direction de l’établissement.

Quelques conseils et témoignages
1) Constituer une équipe motivée et soudée, peu nombreuse numériquement ;
2) Leur laisser des marges de manoeuvre pour que l’innovation puisse s’opérer librement et faire ainsi preuve de davantage de créativité.

Pour l’EPS BD, il s’agit d’un projet utile socialement pour la prise en charge des patients.