La santé par l’activité physique et sportive

Contexte

L’activité physique et sportive (APS) est un déterminant de santé physique et mentale à part entière. Notre société est marquée par une forte augmentation de la sédentarité, liée notamment à la tertiarisation des emplois, à l’augmentation des déplacements inactifs et à l’essor du numérique. Or, l’activité physique est un déterminant majeur de l’état de santé des individus et des populations à tous les âges de la vie. Elle contribue à améliorer l’état de santé et ses bienfaits constituent un réel apport permettant aux personnes de mieux vivre avec la maladie et mieux supporter les traitements. Par ailleurs, l’activité physique et sportive est reconnue comme une thérapeutique non médicamenteuse par la Haute Autorité de Santé depuis 2011.

Objectifs

La promotion de la santé et du bien-être par l’activité physique et sportive répond à un double objectif : d’une part, la lutte contre la sédentarité et, d’autre part le développement de l’activité physique et sportive régulière. La Stratégie nationale sports santé (SNSS) a pour objectif que le plus grand nombre de personnes intègre la pratique d’une activité physique et sportive à son quotidien, de manière régulière, durable et adaptée pour améliorer l’état de santé de la population. Cela requiert une mobilisation générale des départements ministériels, des fédérations sportives, des collectivités locales ainsi que des acteurs privés (notamment les entreprises) que cette stratégie entend rassembler.

Les bénéfices de l’exercice régulier d’une activité physique et sportive sont aujourd’hui pleinement reconnus. Aussi les actions favoriseront l’intervention en prévention primaire pour maintenir le capital santé de chacun. En prévention secondaire et tertiaire pour agir a minima en appui en cas de dégradation de l’état de santé et optimiser le parcours de
soins des personnes atteintes de maladies chroniques, des patients souffrant d’affections de longue durée et des personnes en situation de handicap.


 LA PROMOTION DE LA SANTE ET DU BIEN-ETRE PAR L’ACTIVITE PHYSIQUE ET SPORTIVE
 LE DÉVELOPPEMENT ET LE RECOURS A L’ACTIVITE PHYSIQUE ADAPTÉE A VISÉE THÉRAPEUTIQUE
 LA PROTECTION DE LA SANTE DES SPORTIFS ET LE RENFORCEMENT DE LA SÉCURITÉ
 DES PRATIQUES ET DES PRATIQUANTS
 LE RENFORCEMENT ET LA DIFFUSION DES CONNAISSANCES

Mesures

1. Promouvoir les activités physiques et sportives auprès des enfants, des jeunes et des étudiants dans tous les temps éducatifs : A partir de la rentrée 2019, dans le cadre du Plan « J’apprends à nager dès 4 ans », des expérimentations permettront d’amplifier et d’optimiser l’apprentissage de la natation et ce dès le plus jeune âge. A partir de 2019, des expérimentations permettront de déployer sur quelques territoires des « Classes confiance sport » articulant les cours le matin avec la pratique d’APS en après-midi.

2. Développer la pratique d’activités physiques et sportives en milieu professionnel : A partir de 2019, promotion des conciergeries sportives dans les entreprises et dans les administrations (offre de services sportifs clé en main aux salariés et agents).

3. Promouvoir l’offre de pratique d’activité physique et sportive pour les seniors : A partir de 2019, les stages de préparation à la retraite intégreront progressivement la présentation des recommandations en matière de pratique d’APS et présenteront l’offre de pratique adaptée aux seniors. D’ici 2021, déploiement sur l’ensemble du territoire de projets sportifs territoriaux incluant la thématique « APS et seniors /aînés » et des programmes d’APS construits spécifiquement pour intervenir en EHPAD.

4. Développer la pratique d’activité physique adaptée pour les personnes atteintes de maladies chroniques : A partir de 2019, dans le cadre des parcours « pertinence et qualité » mis en place dans la stratégie « Ma Santé 2022 », le ministère de la santé travaillera avec la HAS, l’INCa et la CNAM à l’élaboration d’un parcours optimisé, global, pour les femmes opérées d’un cancer du sein incluant notamment de l’activité physique adaptée.

5. Renforcer la prescription d’activité physique adaptée par les médecins : D’ici à 2021, une plateforme en ligne permettra à chacun de repérer les offres d’APS et d’APA orientées vers les différents publics atteints de pathologies chroniques et proposées sur le territoire national.

6. Labelliser les maisons sport-santé : En 2019, 100 maisons Sport-Santé seront identifiées sur le territoire national, une charte d’engagement permettra d’accompagner et de suivre ces nouveaux espaces en proximité et au bénéfice des populations.

7. Augmenter le nombre de personnes en situation de handicap pratiquant une activité physique et sportive : L’adoption, en 2019, de la stratégie sport handicap va permettre de soutenir le développement de la pratique sportive des personnes en situation de handicap dans une logique inclusive. Elle précisera les objectifs en termes de pratiques sportives et de performance.

Les actions seront pilotées et mises en oeuvre principalement par le ministère de Sports et le ministère des Solidarités et de la Santé ; d’autres ministères sont également porteurs d’actions dans ce champs (Éducation, Enseignement supérieur, recherche, Écologie, Travail, Justice, ….)

Les maisons sport-santé


Afin de développer l’activité physique et sportive, il est important de s’adresser à des publics aujourd’hui éloignés de la pratique, avec la valorisation de la dimension « santé » par l’activité physique et sportive.

Les maisons sport-santé vont répondre à cet objectif et 100 maisons sport santé seront labellisées dès 2019. Ces espaces s’adresseront aux personnes qui souhaitent pratiquer une activité physique et sportive, comme à celles qui ont besoin de pratiquer (en prévention primaire, secondaire ou tertiaire).

Les maisons sport-santé viseront à rapprocher les professionnels de santé et du sport pour faciliter l’orientation et l’accès aux activités physiques et sportives dans le cadre de la prévention primaire et l’orientation et l’accompagnement des patients atteints de maladies chroniques pour lesquels une activité physique adaptée a été prescrite par le médecin traitant, tout en s’assurant de la sécurité de la pratique.

Le référencement de ces maisons sera organisé de façon dématérialisée afin de porter à la connaissance d’un large public une offre proposée sur l’ensemble du territoire et plus pécifiquement, avec le concours du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Tout faire pour promouvoir le sport, l’activité physique pour tous et l’activité physique adaptée

Un bénéfice démontré de l’activité physique pour les patients atteints de maladies chroniques Les bénéfices de l’activité physique en prévention secondaire ou tertiaire chez les patients atteints de pathologies chroniques sont démontrés par de nombreuses études de bonne qualité. L’expertise collective de l’INSERM « Activité physique. Prévention et traitement des maladies chroniques », publiée le 14 février 2019, en fait le bilan (https://www.inserm.fr/
information-en-sante/expertises-collectives/activite-physique-prevention-et-traitementmaladies-
chroniques).

L’expertise conclut à un bénéfice de la pratique de l’activité physique en cas de pathologies cardiovasculaires, cancers, diabète, pathologies respiratoires chroniques, obésité, troubles musculo squelettiques, certaines maladies mentales (dépression, schizophrénie) et en cas de multi morbidité.

Mise en place dès 2019 de parcours intégrés pour les femmes traitées pour un cancer du sein

Trois millions de Français vivent après un cancer (sein, prostate, colon rectum, hémopathies malignes et de l’endomètre). Dès le début du traitement, il est prouvé qu’un programme d’activité physique augmente les capacités cardiorespiratoires et physiques, la composition corporelle (pourcentage de masse grasse, densité osseuse, pourcentage d’eau, masse musculaire) et diminue la fatigue.

Dans le cadre des « parcours pertinence » et qualité mis en place dans la stratégie Ma Santé 2022, le ministère de la Santé élabore avec la HAS, l’INCa et la CNAM un parcours optimisé des femmes opérées après un diagnostic de cancer du sein (59 000 nouveaux cas par an). Même si la baisse de la mortalité est avérée et que la survie à 5 ans et à 10 ans après le diagnostic est en nette progression, la moitié des femmes rapportent une dégradation de la qualité de vie physique 5 ans après le diagnostic (fatigue, douleurs chroniques) et un tiers une dégradation de leur santé mentale. Certains besoins à court et long terme sont insuffisamment couverts tel l’accès à une activité physique adaptée, à un soutien psychologique et à un accompagnement social.

Il est ainsi proposé d’accompagner les femmes dans leur rétablissement après la chirurgie pour un cancer du sein, de lutter contre les inégalités sociales et territoriales et de permettre, à la fin des traitements spécifiques, un rendez-vous d’évaluation et la mise en place d’une offre adaptée aux besoins de la patiente, qui pourra recouvrir notamment l’activité physique adaptée, ’accompagnement nutritionnel, les traitements des effets secondaires sur la peau et les uqueuses, mais aussi l’accompagnement psychologique. Il faut que notre système puisse onner à toutes les femmes traitées pour un cancer le pouvoir d’agir pour mieux vivre après le cancer grâce notamment à une activité physique adaptée.

Un exemple pour d’autres maladies

Plus globalement, compte tenu de l’impact sanitaire positif avéré de l’activité physique adaptée sur de nombreuses autres pathologies, un important travail est en cours pour préciser, avec tous les professionnels de santé, les patients concernés, les personnes et les structures essources.

Il précisera également comment favoriser la mise en place de l’offre sur le territoire, organiser des parcours et encourager l’engagement citoyen, des associations et des patients. Une xpérimentation va également être lancée pour promouvoir l’activité physique adaptée en matière de réadaptation cardiaque.

pdf La Stratégie nationale sport santé 2019-2024 Téléchargement du pdf (550.6 kio)
pdf Le 4 pages de la SNSS Téléchargement du pdf (750.3 kio)