Edulcorants

Sous l’appellation « édulcorants intenses » sont regroupées des substances très diverses, extraites de végétaux ou obtenues par synthèse chimique qui servent à donner une saveur sucrée aux denrées alimentaires ou qui sont utilisés comme édulcorants de table.

Où en trouve-t-on ?

Contenant très peu ou pas de calories, les édulcorants intenses sont utilisés entre autres dans l’industrie alimentaire en alternative aux sucres dans certains produits. Ces produits sont souvent utilisés en association, afin d’obtenir dans un produit alimentaire le goût souhaité.

La règlementation

Les édulcorants intenses sont autorisés en Europe dans l’alimentation humaine en tant qu’additifs alimentaires, après évaluation par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA). Leur utilisation est encadrée par le règlement (CE) n°1333/2008 sur les additifs alimentaires.
Les additifs alimentaires pouvant être inscrits dans la catégorie des édulcorants doivent répondre à au moins un des objectifs suivants :
  Remplacement de sucres pour la fabrication de denrées alimentaires à valeur énergétique réduite, de denrées alimentaires non cariogènes ou de denrées alimentaires sans sucres ajoutés
  Remplacement des sucres dans les cas où cela permet d’augmenter la durée de conservation des denrées alimentaires
  Fabrication de denrées alimentaires destinées à une alimentation particulières.
Tous les additifs alimentaires doivent figurer dans la liste des ingrédients figurant sur l’étiquetage des produits, qui doit mentionner aussi bien la fonction de l’additif dans le produit fini, à savoir édulcorant, que la substance spécifique utilisée, en se référant soit au numéro « E » correspondant, soit à son nom, par exemple, E 951 pour l’« aspartame ».

Les travaux d’expertise

En 2011, à la suite de la publication de deux études portant sur d’éventuels effets sanitaires liés notamment à la consommation d’aspartame, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), s’est autosaisie sur la question des bénéfices et des risques nutritionnels des édulcorants intenses (l’évaluation des risques sanitaires étant confiée à l’agence européenne de sécurité alimentaire AESA).
Dans son rapport du 9 janvier 2015, l’Anses conclut que :
  concernant les bénéfices nutritionnels, les études ne permettent pas de prouver que la consommation d’édulcorants en substitution aux sucres présente un intérêt sur le contrôle du poids, de la glycémie chez le sujet diabétique ou sur l’incidence du diabète de type 2 ;

  concernant les risques nutritionnels, les données ne permettent pas d’établir un lien entre la survenue de risque (diabète type 2, habituation au goût sucré, cancers…) et la consommation d’édulcorants. Cependant, l’agence souligne que les données épidémiologiques ne permettent pas d’écarter complètement certains risques en cas de consommation d’édulcorants intenses régulière et prolongée.

L’Anses estime donc que les éléments scientifiques ne permettent pas d’encourager la substitution systématique des sucres par des édulcorants intenses et que l’objectif de réduction des apports en sucres doit être atteint par la réduction globale du goût sucré de l’alimentation.

Ainsi, l’agence préconise que les boissons sucrées et les boissons édulcorées (identifiées comme étant les plus forts contributeurs de sucres et d’édulcorants intenses) ne doivent pas se substituer à la consommation d’eau.

En savoir plus

  Dossier consacré à l’aspartame
  Site internet de l’Anses (dossier aspartame)
  Dossier consacré à l’aspartame sur le site de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA)