Perturbateurs endocriniens

Les substances chimiques dites « perturbateurs endocriniens » (PE) sont très largement présentes dans notre environnement. En France, en Europe et dans le monde, l’évaluation des risques liés aux perturbateurs endocriniens est devenue un enjeu majeur de santé publique.
La prise de conscience de l’importance de ce sujet a conduit le Gouvernement à s’engager, lors de la conférence environnementale de septembre 2012, à définir une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens.

Une première stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 1) a été publiée en avril 2014.

Une seconde stratégie (SNPE 2) a été lancée en septembre 2019. Elle vise à réduire l’exposition de la population aux PE et leur contamination de l’environnement avec 3 objectifs prioritaires :

  • former, informer, pour que chacun, qu’il soit professionnel, en particulier professionnel de santé, agent d’une collectivité, scolaire ou jeune parent, puisse accéder à une information fiable sur les PE ;
  • protéger la population et l’environnement, dans une approche "Une seule santé" ;
  • améliorer les connaissances et promouvoir la recherche pour mieux comprendre les modes d’action des PE, identifier les pathologies dont ils peuvent être à l’origine et renforcer la surveillance des populations.

Perturbateurs endocriniens

Actualités

Outil de sensibilisation sur les perturbateurs endocriniens (PE)

La Direction générale de la santé a élaboré un outil numérique à destination des professionnels de santé et de leurs patients, visant à les sensibiliser sur les PE et promouvoir les gestes de prévention pour limiter les expositions à ces substances et aux produits chimiques en général. Cet outil a été construit avec l’appui d’experts sur les PE et de professionnels de santé.

Fiche praticien | Mieux comprendre les PE
Fiche praticien | Mieux comprendre les PE
Fiche patient | Limiter les expositions aux PE
Fiche patient | Limiter les expositions aux PE

Ressource pédagogique : séance de découverte des perturbateurs endocriniens en collège ou en lycée


Dans le cadre de la deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE2), la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) propose un dossier ressource pour mettre en place une séance de découverte des perturbateurs endocriniens en collège ou en lycée.










Nouvelles classes de danger « perturbateur endocrinien »

Le règlement délégué relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des produits chimiques (CLP), publié en avril 2023 par la Commission européenne, a créé deux nouvelles classes de dangers « perturbateur endocrinien » pour la santé humaine ou pour l’environnement, afin de faciliter leur identification et mieux prendre en compte leurs effets. Cette définition, applicable à tous les secteurs pertinents, permettra de mettre en œuvre l’obligation d’étiquetage des produits contenant des PE, et ainsi de mieux informer les citoyens et les professionnels.

Information du consommateur sur la présence de perturbateurs endocriniens dans les produits

En France, la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, dite « AGEC », a introduit une obligation pour tous les metteurs sur le marché d’informer le public quant à la présence de PE dans les produits à destination des consommateurs. Le 12 octobre 2023, ont été publiés trois arrêtés pris en application de l’article 13-II de la loi AGEC, et vont rendre obligatoire à compter du 12 avril 2024 la mise à disposition de tous de l’information sur la présence de PE dans les produits de la vie courante, via une page internet dédiée ou via l’application Scan4Chem.

La Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens

Adoptée en 2019, la deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2) est une composante du quatrième plan national santé environnement (PNSE 4), copilotée par le ministère chargé de la Transition écologique et le ministère chargé de la Santé. Elle a un objectif principal de réduire l’exposition des populations et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens, en renforçant la réglementation, la formation et l’information et en améliorant la connaissance sur ces substances.

Tout comprendre sur la 2ème stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens





Pour en savoir plus :

La SNPE 2 : une stratégie interministérielle qui s’inscrit dans un cadre européen

Afin de protéger au mieux la population et l’environnement, les perturbateurs endocriniens font l’objet, depuis plusieurs années, d’un encadrement à l’échelle européenne.
Depuis 2008, le règlement communautaire REACH relatif à l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des produits chimiques sur le marché européen permet d’identifier des substances comme perturbateurs endocriniens (PE). De plus, la Commission européenne a adopté en 2018 les critères permettant d’identifier une substance comme étant un perturbateur endocrinien au titre des réglementations sur les produits phytopharmaceutiques et sur les produits biocides.

En 2020, la Commission européenne a publié la Stratégie européenne sur les produits chimiques, à laquelle la France a largement contribué. Cette stratégie souligne la nécessité de définir de manière harmonisée les perturbateurs endocriniens dans la réglementation européenne ainsi qu’un principe d’interdiction de ces substances dans les produits de consommation courante, sauf si elles se révèlent essentielles pour la société.
En 2023, la Commission européenne a ainsi créé deux nouvelles classes de dangers « perturbateur endocrinien » pour la santé humaine ou pour l’environnement, afin de faciliter leur identification et mieux prendre en compte leurs effets. Cette définition, applicable à tous les secteurs pertinents, permettra de mettre en œuvre l’obligation d’étiquetage des produits contenant des PE, et ainsi de mieux informer les citoyens et les professionnels.

La France est un des premiers pays à avoir défini une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) dès 2014, avec un objectif : réduire l’exposition des populations et de l’environnement à ces substances.

S’inscrivant dans la logique de la SNPE 1, la SNPE 2 s’appuie sur l’approche « Une seule santé », selon laquelle la santé de l’environnement est indissociable de la santé humaine et de la santé animale. Elle s’articule ainsi avec les autres plans et initiatives de santé publique et de protection de l’environnement et de la biodiversité, tels que le plan national santé environnement ou encore la stratégie nationale pour la biodiversité.

De nombreuses actions engagées pour réduire l’exposition humaine et environnementale aux perturbateurs endocriniens

La SNPE 2 s’articule autour de 3 axes :
  • axe 1 : former et informer les citoyens et les professionnels sur les perturbateurs endocriniens et les moyens d’agir pour réduire leur exposition et celle de leurs proches ;
  • axe 2 : protéger l’environnement et la population ;
  • axe 3 : améliorer les connaissances sur les perturbateurs endocriniens.

Concernant l’information et la formation des professionnels et du grand public :

Le site d’information « 1000 premiers jours » a été mis en ligne à la fin de l’année 2019 par Santé publique France. Il met à disposition des futurs et jeunes parents une information claire et vérifiée sur l’influence des environnements affectifs, sociaux, physiques et chimiques sur leur santé et celle de leur enfant. Des campagnes de sensibilisation et de promotion du site internet sont réalisées depuis l’été 2021 afin de mieux le faire connaître auprès des professionnels de santé et du grand public. Une page est dédiée aux perturbateurs endocriniens.

L’École des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes a ouvert à l’automne 2020 une formation en ligne sur les perturbateurs endocriniens et les risques chimiques autour de la périnatalité et de l’enfance à destination des professionnels de santé. Une cinquième session est organisée du 07 novembre au 08 décembre 2023.

Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) a développé une stratégie de formation et de sensibilisation sur les perturbateurs endocriniens à destination des agents des collectivités en organisant des webinaires ou séminaires, dont une capitalisation a fait l’objet d’un document mis en ligne par le Centre.

La Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) a publié un dossier ressource pour mettre en place une séance de découverte des perturbateurs endocriniens en collège ou en lycée

Afin de réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens :

Plusieurs études analysant la présence des perturbateurs endocriniens dans l’air, l’eau, les sols, l’alimentation et leur impact sur l’environnement, la biodiversité et la santé humaine sont menées. Par exemple, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a lancé sa deuxième campagne nationale logement (CNL2) qui vise à déterminer l’évolution de la qualité de l’air dans les logements en France, en ciblant certains polluants émergents, comme les perturbateurs endocriniens qui n’étaient jusqu’alors pas étudiés.

Par ailleurs, pour accélérer la sortie du le marché des substances dangereuses, la substitution des perturbateurs endocriniens est essentielle. L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a mis en place un site internet pour accompagner les industriels dans la substitution des substances PE.

Les travaux menés par l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a publié une liste de substances d’intérêt du fait de leur potentielle activité endocrine ainsi qu’une sélection de substances prioritaires à évaluer dans les prochaines années, permettront d’alimenter le cadre réglementaire et d’effectuer des contrôles plus ciblés dans les produits de consommation courante sur la présence de perturbateurs endocriniens.

Afin d’assurer une coordination entre agences et un partage des connaissances pour une meilleure gestion des milieux, des échanges ont été lancés entre plusieurs organismes (Ineris, Anses, OFB, BRGM, IFREMER, etc.) pour élaborer un inventaire de données sur l’imprégnation de divers milieux. Des partenaires européens seront également invités à participer à cette réflexion, notamment dans le cadre du partenariat européen PARC (Partnership for the Assessment of Risks from Chemicals).

Concernant l’amélioration des connaissances par le biais de la recherche :

La recherche sur les perturbateurs endocriniens est portée au niveau national, notamment via le programme national de recherche Environnement-Santé-Travail (PNREST) de l’Anses, qui finance chaque année des projets de recherche sur les PE. Le PNR EST a financé 73 projets spécifiques aux perturbateurs endocriniens sur la période 2006-2017, et 38 projets sur la période 2018-2020 pour un montant de 6,5 M€. Les appels génériques de l’Agence nationale de la recherche (ANR) sont également mobilisés sur les PE : entre 2005 et 2020, ces appels ont permis de financer 98 spécifiquement sur les perturbateurs endocriniens pour un montant total d’aides de 40,2 M€. En 2021 et 2022, 31 projets Anses-ANR ont été financés pour un montant total de 16,42 M€.

Au niveau européen, le partenariat PARC (Partnership for the Assessment of Risks from Chemicals), lancé en 2022 et coordonné par l’Anses, vise à améliorer l’évaluation des risques liés aux substances chimiques en Europe, en développant notamment de nouvelles méthodes et des outils innovants. Ce partenariat de 7 ans s’inscrit dans Horizon Europe, le programme-cadre de l’UE pour le financement de la recherche et de l’innovation 2021-2027. Plusieurs projets sur les PE y sont menés notamment sur les bisphénols, les PFAS ou encore certains pesticides.

S’agissant des expositions de la population aux perturbateurs endocriniens et des impacts sanitaires, Santé publique France poursuit la surveillance de plusieurs indicateurs de santé reproductive comme l’endométriose, le fibrome utérin, les cryptorchidies ou la puberté précoce, et va élargir cette surveillance à d’autres indicateurs de santé pouvant être en lien avec une exposition aux perturbateurs endocriniens, dans le cadre de l’étude PEPS’PE.

Sur la surveillance de l’imprégnation de la population aux contaminants de l’environnement (dont des perturbateurs endocriniens), Santé publique France a publié en 2023 les derniers résultats de l’étude Esteban et lancera au cours du premier semestre 2024 une nouvelle enquête Albane (ALimentation, Biosurveillance, sAnté, Nutrition, Environnement) dans le cadre du programme national de biosurveillance. L’agence participe également aux travaux européens de biosurveillance (HBM4EU et PARC).

Enfin, la 3ème Etude Alimentation Totale (EAT3) permettra de quantifier un certain nombre de PE (bisphénols, phtalates, pesticides, perfluorés…) dans des échantillons alimentaires représentatifs de l’alimentation des français. Les résultats de cette étude seront disponibles à partir de 2024.

Découvrez l’ensemble des actions engagées et les actions en cours :

Le bilan à mi-parcours de la SNPE 2
La stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens en 10 points
La vidéo "Tout comprendre sur la 2e stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens"

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Un Perturbateur Endocrinien (PE) est, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une substance chimique d’origine naturelle ou synthétique, étrangère à l’organisme et susceptible d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien, c’est-à-dire des cellules et organes impliqués dans la production des hormones et leur action sur les cellules dites « cibles » via des récepteurs. Les PE dérèglent le fonctionnement hormonal des organismes vivants, et ont ainsi des effets néfastes sur l’environnement et sur la santé humaine.

Les effets sur la santé d’une exposition aux perturbateurs endocriniens
Un certain nombre d’affections sont suspectées d’être la conséquence d’une exposition aux PE : baisse de la qualité du sperme, augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, abaissement de l’âge de la puberté… Les PE peuvent également provoquer des troubles de la croissance, des troubles du développement neurologique, des troubles de la fonction immunitaire ou encore l’apparition de certains cancers (cancers hormono-dépendants) et maladies métaboliques comme le diabète et l’obésité.

Les PE peuvent interférer sur le système endocrinien de 3 façons et dérégler le fonctionnement hormonal des organismes vivants :

  • Imiter l’action d’une hormone naturelle et provoquer la réponse des cellules cibles à cette hormone ;
  • Bloquer la fixation d’une hormone sur son récepteur au niveau des cellules cibles ;
  • Gêner ou bloquer la production ou la régulation d’une hormone ou de son récepteur et donc modifier le signal hormonal.

Sources d’exposition aux perturbateurs endocriniens

Les PE sont présents dans différents milieux et l’exposition peut intervenir par différentes voies : ingestion, inhalation, ou contact cutané.

Pour la population générale, les principales sources d’exposition aux PE sont :

  • l’ingestion : par l’alimentation si les denrées alimentaires sont contaminées par des substances présentes dans les emballages plastiques, ou par certains résidus de pesticides (céréales et végétaux contaminés via les sols agricoles) ou par l’eau, du fait de la présence possible de résidus (certains médicaments notamment) ;
  • l’inhalation : par l’air (pesticides, produits chimiques,…) ;
  • le contact cutané avec des produits cosmétiques, des détergents, …

Questionnaire (QR code) pour évaluer votre exposition aux perturbateurs endocriniens :

Un questionnaire pour évaluer son exposition aux perturbateurs endocriniens dans son quotidien a été élaboré par une équipe d’endocrinologues spécialisés en médecine de la reproduction. Cet outil ludique et pédagogique permet d’éveiller les consciences sur sa propre exposition aux perturbateurs endocriniens et apporte les bonnes réponses pour les éviter.

En milieu professionnel, les personnels de certains secteurs tels que ceux de l’agriculture (utilisation de produits phytopharmaceutiques), l’industrie pharmaceutique (production d’hormones) et chimique (fabrication de pesticides, de matière plastiques, etc.) peuvent être exposés à certains PE à de plus fortes doses que ne l’est la population générale. La protection des travailleurs exposés aux PE est prévue par le code du travail. Les travailleurs doivent notamment faire l’objet d’une formation, être informés sur ce sujet et disposer de moyens de protection adaptés.



L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a publié un dépliant qui fait le point sur les risques liés aux perturbateurs endocriniens en milieu de travail. Après avoir rappelé la définition d’un perturbateur endocrinien, il répertorie les sources d’exposition et les effets potentiels sur la santé, et rappelle les règles générales de prévention.

L’INRS a également publié en juin 2023 un dossier sur les perturbateurs endocriniens en entreprise dans la revue Hygiène et santé du travail.





Exemples de substances

→ le diéthylstilbestrol (Distilbène) , responsable de malformations congénitales. Ce médicament a été prescrit en France jusqu’en 1977 et n’est désormais plus autorisé.

→ certains phtalates , présents dans des produits tels que les adhésifs, huiles lubrifiantes, détergents, solvants, produits pharmaceutiques, fils et câbles électriques, produits cosmétiques.

→ certains parabènes , employés comme conservateurs dans plus de 80 % des produits cosmétiques et utilisés dans les médicaments et comme additifs alimentaires, en raison notamment de leurs propriétés antibactériennes et antifongiques.

→ le Bisphénol A (BPA) qui est principalement utilisé dans la fabrication de plastique (de type polycarbonate) et de résines époxy. Il est aussi utilisé comme composant d’autres polymères et résines (polyester, polysulfone, résines vinylesters…).
Le BPA a été interdit dans tout conditionnement contenant, ou ustensile destiné à entrer en contact direct avec les denrées alimentaires, à partir du 1er janvier 2015 (Loi n°2012-1442 du 24 décembre 2012). La France a été à l’initiative des interdictions au niveau européen dans le cadre de différentes réglementations.

→ certains composés perfluorés (PFAS) , très persistants dans l’environnement, utilisés dans les traitements textiles antitaches et imperméabilisants, les enduits résistants aux matières grasses, les emballages en papier et carton alimentaires, etc.

→ certains composés polybromés (ou retardateurs de flamme bromés) , très persistants dans l’environnement, utilisés pour rendre certains produits moins inflammables : plastiques, textiles (rideaux, sièges, mousses, capitonnages, etc.), équipements électriques/électroniques (circuits imprimés, câbles, téléviseurs, ordinateurs, etc.).

Cas de la vitamine D3 : Toute substance qui interfère avec le système hormonal peut être considérée comme un perturbateur endocrinien. C’est ainsi que le cholécalciférol, plus connu sous le nom de vitamine D3, a été identifié comme un perturbateur endocrinien dans le cadre de son évaluation par l’Agence européenne des produits chimiques au titre du règlement biocides UE n°528/2012 (utilisation comme raticide). L’Anses a toutefois indiqué que les doses de cholécalciférol utilisées dans les produits biocides destinés à éliminer les rongeurs sont très supérieures aux doses en vitamine D3 apportées par l’alimentation courante, y compris les aliments enrichis en vitamine D. A la différence d’autres vitamines, la vitamine D se comporte comme une hormone et agit sur le système endocrinien. En cas d’apport trop élevé, le métabolisme hormonal phosphocalcique est perturbé, ce qui provoque des effets néfastes pour la santé, notamment des hypercalcémies. L’Anses a rappelé que des effets graves ont déjà été observés chez l’être humain à l’occasion de surdosages en vitamine D et a émis des recommandations spécifiques, en particulier de privilégier la prescription médicamenteuse par un professionnel de santé pour éviter le surdosage chez les nourrissons.

Perturbateurs endocriniens : un enjeu sanitaire, environnemental et scientifique majeur

Une réglementation en évolution

L’évaluation des risques sanitaires liés à l’exposition aux perturbateurs endocriniens est complexe et sujette à controverse, en raison notamment de la difficulté à définir des critères harmonisés en matière d’identification et d’évaluation du caractère PE des substances chimiques. Néanmoins, les travaux réglementaires de ces dernières années ont permis des avancées au niveau européen. En 2023, une nouvelle classe de danger « perturbateur endocrinien » a été créé dans le règlement CLP (classification, labelling and packaging). Les actions de la SNPE 2 s’inscrivent dans ces évolutions réglementaires au niveau national et européen.

L’Anses est très impliquée dans les évaluations des risques des PE, en lien avec les agences des autres Etats membres. Chaque année, l’Anses évalue plusieurs substances pour leur caractère perturbateur endocrinien.

Pour en savoir plus, consulter le site de l’Anses sur les travaux pour accélérer l’évaluation des perturbateurs endocriniens.

Le travail de l’Anses s’inscrit dans une démarche européenne ayant notamment abouti à la mise en ligne en 2020 d’un site internet "edlists.org" qui répertorie les listes des substances reconnues comme étant des perturbateurs endocriniens ou en cours d’évaluation pour leurs propriétés de perturbation endocrinienne dans l’Union européenne, ainsi que des initiatives portées par des Etats-membres sur les listes de perturbateurs endocriniens. Publié et tenu à jour par le Danemark, ce site internet, est le résultat d’une coopération entre plusieurs Etats-membres : Danemark, France, Suède, Pays-Bas, Belgique, et depuis fin 2020, l’Espagne. Il vise à compiler sur un même site des informations actualisées afin d’améliorer les connaissances et la transparence sur les perturbateurs endocriniens tout en renforçant la coopération entre les agences nationales et européennes.

Outre les difficultés rencontrées pour l’évaluation du caractère de perturbateur endocrinien des substances chimiques, d’autres facteurs complexifient encore cette évaluation :

  • le mode d’action des PE, souvent à de très faibles doses ;
  • la multiplicité des PE, leur présence diffuse dans l’environnement et les interactions possibles entre plusieurs substances dans l’organisme (« effets cocktails ») ;
  • les « fenêtres d’exposition » aux PE (certaines périodes de la vie sont plus sensibles que d’autres) ;
  • la nature chronique de l’exposition aux PE (expositions répétées).

Les actions au niveau local pour agir au plus près des citoyens :

De nombreuses initiatives ont été lancées pour prévenir les expositions aux perturbateurs endocriniens dans les régions, départements et communes. Quelques exemples sont cités ci-après :


Documents de référence

  • Étude PEPS’PE : Priorisation des effets sanitaires à surveiller dans le cadre du programme de surveillance lié aux perturbateurs endocriniens de Santé publique France - Rapport méthodologique, septembre 2021 et résultats, octobre 2023

Liens utiles

Site du ministère chargé de l’écologie sur la SNPE
Site internet 1000 premiers jours de Santé publique France (SpF) et page spécifique sur les perturbateurs endocriniens
Dossier « perturbateurs endocriniens » (SpF)
Dossier « Perturbateurs endocriniens » de l’Institut national du cancer (INCa)
Dossier « Perturbateurs endocriniens » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)
Dossier « Perturbateurs endocriniens » de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)
Perturbateurs endocriniens et risques de cancer (Centre Léon Bérard)





Source
Direction générale de la santé
Sous-direction Prévention des risques liés à l’environnement et à l’alimentation
14, avenue Duquesne
75007 Paris