Exposition à l’amiante et risque pour la santé

Bien que l’utilisation de l’amiante soit interdite depuis le 1er janvier 1997, des matériaux contenant de l’amiante sont encore présents dans de nombreux bâtiments construits avant cette date. Ces derniers peuvent libérer des fibres d’amiante dans l’air lorsque qu’ils se dégradent ou lorsqu’ils sont soumis à une intervention mécanique (ponçage, cassage, perçage, retrait …). L’inhalation de ces fibres peut provoquer des maladies graves dont certains cancers.

Qu’est-ce que l’amiante ?

L’amiante est un minéral fibreux microscopique naturellement présent dans les roches, qui présente de nombreuses propriétés : anti-incendie, résistance mécanique, isolant phonique, … Ces caractéristiques, associées au faible coût de son extraction, ont favorisé l’utilisation massive des fibres d’amiante sous différentes formes au XXème siècle. Ainsi, de nombreux produits de la vie courante comportaient des fibres d’amiante qui renforçaient leur efficacité : manique, grille-pain, plaquettes de frein, moteur de navire … Dans le domaine de la construction, l’amiante était utilisé pour améliorer l’isolation acoustique et thermique des bâtiments ou renforcer la résistance des matériaux par exemple.

Au vu des preuves irréfutables de sa dangerosité, son usage a été totalement interdit en France au 1er janvier 1997. Cependant, une majorité de matériaux amiantés présents dans les bâtiments, largement introduits dans les années 60 à 80, sont encore en place aujourd’hui. Ils peuvent être retrouvés dans les toitures en amiante-ciment, plaques de faux-plafonds, gaines de canalisations, enduits, dalles de sol en vinyle, joints d’étanchéité, conduits de cheminée …


Les sources d’exposition à l’amiante

 Dégradation naturelle

Au fil du temps, certains matériaux amiantés se dégradent et libèrent spontanément des fibres d’amiante dans l’air, susceptibles d’être inhalées par les occupants et visiteurs des immeubles bâtis concernés.

Afin de se prémunir d’une telle exposition, il est indispensable de faire réaliser un diagnostic dans les bâtiments construits avant le 1er juillet 1997 pour repérer les matériaux et produits amiantés présents et évaluer leur état de conservation (voir section « le repérage de l’amiante dans les bâtiments »).

 Travaux

Lorsqu’un particulier effectue des travaux de bricolage dans son habitation (nettoyage de la toiture à haute pression, abattement de cloison, rénovation des joints de carrelage …) il est susceptible de s’exposer à des matériaux amiantés.

De même, les professionnels assurant l’entretien ou la rénovation de bâtiments contenant de l’amiante (maçons, électriciens, employés de ménage …) peuvent être exposés lors d’une intervention sur des matériaux amiantés.

Depuis le 18 juillet 2019, le repérage avant travaux (RAT) est obligatoire avant l’intervention d’un artisan ou d’une entreprise dans les immeubles construits avant le 1er janvier 1997. Ce repérage est fortement recommandé aux particuliers réalisant eux-mêmes leurs travaux (voir section « travaux et bricolage : le repérage : une étape essentielle ! »)


Les effets sur la santé

 Pathologies associées à l’exposition à l’amiante

L’amiante est classé comme substance cancérogène avérée pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1977. Les fibres d’amiante peuvent être à l’origine de maladies graves, dont les plus connues sont le cancer du poumon et le mésothéliome pleural (cancer de la plèvre, membrane entourant les poumons). En 2009, le CIRC a considéré que l’exposition à l’amiante pouvait également provoquer des cancers du larynx et de l’ovaire. L’Anses [1] a confirmé ce lien en 2022.

En 1998, le programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM) a été mis en place afin d’assurer la surveillance épidémiologique du mésothéliome, dont l’exposition à l’amiante est le seul facteur de risque connu. Il permet également d’améliorer les connaissances sur les différentes sources d’exposition possibles.
En 2019, Santé publique France a publié un bilan des 20 ans du suivi du mésothéliome. Le rapport indique qu’environ 1100 cas de mésothéliomes sont déclarés annuellement, dont 800 chez l’homme. La source d’exposition est majoritairement d’ordre professionnel. Le temps de latence entre l’exposition et la pose du diagnostic est de 40 à 50 ans, expliquant l’âge moyen au diagnostic de 73 ans.

En ce qui concerne les cancers du poumon dont l’origine est multifactorielle, on estime que 10 à 15% des cas seraient liés à une exposition professionnelle à l’amiante (sur environ 40 000 cas de cancers du poumon par an).

 Suivi des personnes exposées

Les personnes qui ont été exposées à l’amiante dans le passé peuvent bénéficier d’un suivi post-professionnel auprès de leur médecin traitant, entièrement pris en charge par l’assurance maladie. Cette démarche préventive permet de dépister plus précocement la survenue éventuelle d’une maladie due à l’inhalation de fibres d’amiante. Pour plus d’informations, consulter le site de l’assurance maladie.

Les personnes atteintes de maladies liées à l’amiante et ayant été exposées aux fibres d’amiante au cours de leur vie professionnelle peuvent effectuer une demande de reconnaissance en maladie professionnelle auprès de leur caisse d’assurance maladie, et peuvent bénéficier d’une allocation de cessation anticipée d’activité. Plus largement, toute personne subissant les effets de l’amiante peut obtenir une indemnité pour son préjudice auprès du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA).


Source
Direction Générale de la Santé
Sous-direction de la prévention des risques sanitaires liés à l’environnement et à l’alimentation
14, avenue Duquesne
75007 Paris